La dix-septième.
Pour cette nouvelle saison du Journal du Neuf, le 9 mute en 6 à cause de l’Aronde des Regards que je pars demain faire sur les bords de la Gironde, dans le cadre du Sentier des Arts, là où j’avais réalisé il y a deux ans Ailes de Gironde (voir Nouv’ailes #28). Faire du 9 du 6, on pourrait presque entendre faire du neuf avec du « si ». Et faire taire les bémols du monde.
Je vous ai envoyé en début d’été un appel à souscription pour soutenir par l’achat de gravures mon projet de sculpture monumentale LA ROUE DU TEMPS qui sera installée sur le giratoire de Cologny, près de Genève au premier trimestre 2019. Dans les réactions qui ont suivi cet appel, plusieurs m’ont dit « mais pourquoi ne fais-tu pas un crowdfunding ? » Peut-être y viendrais-je plus tard mais dans un premier temps, je souhaitai que ce soutien se manifeste par un échange, un partage à travers l’acquisition d’une œuvre d’art à prix pas trop élevé. À ce jour, près d’une vingtaine de gravures ont trouvé preneur et l’appel continue, vous pouvez le retrouver sur la page d’accueil de mon site dodelaunay.com. La ville de Cologny finance une partie des frais de cette exposition temporaire dont j’ai saisi l’opportunité pour partir à l’aventure du monumental. Cette souscription me permet de finaliser le budget de cette sculpture que j’espère à terme pouvoir vendre. J’ai besoin de votre aide et de vos soutiens. D’avance grand merci d’en être et d’en parler.
La surface des pérégrinations estivales fut d’un hectare de nectar.
Combien de litres d’encre ont-ils été nécessaires pour faire tous les tatouages que j’ai pus voir sur les corps de l’été ? Et quelles étaient les proportions des métaux lourds cancérigènes dans ces peintures de peaux qui ont déjà commencé à vieillir ?
La recette disait de faire revenir les oignons, mais je ne savais pas où ils étaient partis.
Intuition paranoiäque : J’abandonne Notre Dame des Landes mais tu me mets les nationales et départementales à 80, comme cela les gens prendront davantage l’autoroute pour sacrifier aux insatiables dieux de la vitesse et moi, Léonard de V ferait rimer péages avec avantages…
J’ai commencé hier le livre d’Adélaïde Bon, La petite fille sur la banquise. Qui décrit, j’en suis à mi-livre, les méandres nauséeux et les rebonds dévastateurs d’attouchements sexuels sur une petite fille de neuf ans qui met des années à poser le mot viol sur ce trou noir de souvenir encré en corps comme un tatouage indélébile. Et je repensais, en visitant les lourdes églises baroques des environs du Lac d’Orta et du Lac Majeur à cette formidable escroquerie qui depuis deux mille ans voudrait nous faire accroire qu’un dieu serait né d’une vierge. Et à celle d’un pape qui dans son incurie romaine incapable de balayer ses miasmes pédophiles voudrait envoyer les tendances homosexuelles des enfants chez un psychiatre. Basta ! Trois fois Basta !!!
J’entends encore le cliquetis des bâtons de rando sur les chemins de pierres de la vallée de l’Arc.
Mais le monument monumental des lectures de l’été fut Le Lambeau de Philippe Lançon, journaliste de Libé et de Charlie qui y était ce sinistre matin d’un 7 janvier 2015 où une balle lui fracassa la mâchoire et la mémoire à la vue de l’éclat sanguinolent du cerveau ouvert de Bernard Maris. De plus en plus, j’évite de lire trop de commentaires, de critiques avant d’ouvrir une première page. Je ne lis que rarement les quatrième de couverture, j’adore les conseils furtifs à la fin du Masque et la Plume, je jouis des murmures qui vont de bouche à oreille. Et là je n’aurai que deux mots à la bouche pour vos deux oreilles : lisez le.
Puis pour ne pas vous arracher les cheveux de rage ou de désespoir, lisez La Tresse de Lætitia Colombani, qui tisse trois histoire échevelées entre Inde, Sicile et Québec. Soyeux !
1+1=3. Entre Je et Tu, l’espace du Nous.
Peu de cinéma cet été. Mais avant d’aller voir Burning du coréen Lee Chang-dong, j’ai pris le temps de lire Les Granges Brûlées, nouvelle d’Haruki Murakami dont le film est inspiré. J’ai bien aimé l’écrit, j’ai bien aimé le vu et mesuré avec délice l’écart d’attention entre les deux.
Je me suis régalé à voir, face caméra, Guy de et avec Alex Lutz et je n’ai pas résisté d’aller rire avec Pierre Richard et ce bon vieux Schmoll dans l’adaptation de Christophe Duthuron de la savoureuse BD dessinée par Paul Cauuet et scénarisée par Wilfrid Lupano, Les Vieux Fourneaux.
Est-ce qu’un homme heureux aura une aura ?
Oui, dans la ronde des regards, la roue du temps et la connaissance de soie.
do 6918
AU 9 RUE DES NOUV’AILES #31
18 septembre 2018 § 0 commentaire
Laisser un commentaire