Tranquillement, à la Vitesse de la Peinture, je sors tout juste du vernissage.
Près d’une cinquantaine de personnes sont venues partager le punch et la claire transparence de la Galerie du Génie, au carrefour bien vivant de ce quartier du 11ème arrondissement parisien. J’ai beaucoup de plaisir à regarder le regard des visiteurs et écouter les messages que la peinture leur envoie. Pas de points rouges à l’horizon pour l’instant, mais l’envie joyeuse de passer les après-midi à venir dans les paysages et les silences de mon univers pictural. L’exposition est ouverte du mercredi au dimanche de 14h30 à 19h30, jusqu’au dimanche 18 octobre. Ce soir je ne joindrai pas d’images d’ensemble de cette exposition, tellement je mesure le fossé entre la présence devant la peinture et sa reproduction dans les miroirs électroniques. Juste quatre détails comme autant de petits cailloux mystérieux posés sur le chemin qui vous mènera au coin de la rue de Charonne et Léon Frot. Welcome ! Je vous y attends de pied doux…
« Pour voir il ne faut rien savoir. Il faut juste savoir voir » citation d’un peintre expressionniste allemand captée au vol d’une émission de radio
Merci aussi à celles et ceux qui m’ont envoyé un court poème suite à mon appel à recevoir de la poésie lancé dans le #1. Je réitère cet appel à vers, strophes ou autres alexandrins avec l’idée « saugrenue, forcément saugrenue » de vous envoyer à la fin de la saison, en juin prochain, cette compilation aléatoire des poèmes du Neuf. Ce mois-ci, un sonnet de Garcia Lorca envoyé par Janie R.
Savez-vous où a été inventé le triathlon ? C’est en banlieue : Tu vas à la piscine en vélo et tu reviens à pied.
Dans les lectures du mois, Le Nouvel Amour de Philippe Forrest dont j’avais adoré Le Chat de Schrödinger qui poursuit avec une formidable acuité l’exploration de ses émotions suite à la disparition de sa fille et à la résurgence du sentiment amoureux et de ses aléas.
Le poids du papillon. Dense petit livre d’Erri de Luca, vous savez, cet écrivain italien qui risque 5 ans de prison pour avoir appelé au « sabotage » de la ligne TGV Lyon Turin. Bien plus qu’un face à face entre un chasseur et un vieux chamois…
À ne pas lire dans le métro « Suite à un accident grave de voyageur », court et brillant essai d’Éric Fottorino sur les suicides dans les transports en commun. À ne pas lire non plus en vélo.
Et aussi Les Nuits de Reykjavik d’Arnaldur Indridasson, où l’on retrouve l’inspecteur Erlendur à ses débuts.
Sans oublier, vrai régal, le dernier Vargas, Temps Glaciaires. Miam….
Je venais de commencer à lire « Daisy Sisters », premier roman d’Henning Mankel publié en Suède en 1982 et récemment traduit en français quand est lourdement tombée la nouvelle de sa mort en ce lundi 5 octobre suite à une longue maladie nommée cancer. Il faut lire et relire ce grand humaniste, pour ses polars bien sûr, qui sont bien plus que des policiers mais aussi ses romans et ses ouvrages pour la jeunesse que ce gendre de Bergman avait tissés au fil de sa vie partagée entre Suède et Mozambique. Salut l’ami et grand merci !
Je n’ai pas eu le temps de me remettre de cette bad news que tombait tout aussi sombre celle de la disparition de Chantal Ackerman. Alors j’ai, comme Aurore Clément dans les Rendez vous d’Anna en 1978, fredonné tout bas : »Moi j’essuie les verres au fond du café… »
Les femmes raisonnables vont au paradis, les autres vont où elles veulent.
Et je me suis souvenu que ce mois-ci j’ai vu avec grand plaisir Dheepan, Youth, Les chansons que mes frères m’ont apprises, Marguerite, Much Loved. Et revu le génial Tampopo, chef d’œuvre japonais érotico-culinaire sorti en 1987. Et aussi L’odeur de la Mandarine. Et que c’est bon en ces temps plus que troubles d’avoir cette autre fenêtre sur l’actualité du monde.
« Je n’ai pas fermé l’œil de la nuit ». Mais savez-vous où est l’œil de la nuit?
Les prochaines élections régionales vont avoir lieu en même temps que le grand raout de la COP 21. Que pourra-t-on dire de cette collision spatio-temporelle entre la vie des (nouvelles) régions et le destin de la planète ?
Et je repense à cette Hypothèse Gaïa énoncée à la fin du siècle dernier par l’écologue anglais James Lovelock qui, je résume, voyait l’ensemble des êtres vivants sur la Terre comme formant un super organisme doué d’une intelligence propre. Et il m’arrive parfois d’avoir envie de hurler en pensant aux milliards que la science dépense pour découvrir que « tout » est relié. Ah si les colons de race blanche n’avaient pas massacré tous les amérindiens et autres « sauvages »…
« J’aime la photographie parce que ça ne ressemble pas à ce que je vois » a dit Jean Michel Ribes en parlant de son autobiographie qu’il vient de publier sous le titre Mille et un morceaux.
Dans une année-lumière, il y a 9 454 254 955 488 000 kilomètres. Pensez-y en regardant les feux des feuilles de l’automne qui tombent des étoiles suspendues aux branches des arbres.
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