Merci Mercï Mercy Mercÿ et encore Merciiÿÿ…
Oh je sais bien qu’il n’y a pas de y dans merci, pourtant pendant le week-end du changement d’heure, le 30 mars, j’aurai bien mis les deux points d’un tréma sur le i du mot Yi, histoire de faire muter le point du i avec les deux branches du Y qui est quand même la plus belle lettre de l’alphabet. C’est un arbre. Un humain qui lève les bras pour embrasser le ciel. Une alternative de chemin. Le choix d’un libre arbitre dans le labyrinthe de la vie. D’ailleurs il y a bien un Y dans le mot labyrinthe.
Ce week-end là, j’ai participé à une belle rencontre autour du Livre du Yi, connu aussi sous le nom de Yi Jing, mon meilleur ami depuis près un demi siècle. C’était aussi l’opportunité d’échanger avec Pierre Faure qui a profondément renouvelé la compréhension de ce Classique chinois du Changement en publiant en 2021 sa traduction et ses commentaires aux éditions Les Belles Lettres. C’est un bel objet bleu aux lettres d’or qui est devenu pour moi La Référence. Qui trace les voies du Changement et fait passer de la mémoire ancestrale d’une sagesse chinoise à la pratique contemporaine de la culture de soi. Dans le monde chamboulé que nous traversons actuellement, est bon de se souvenir que ce qui ne change pas est que tout change.
Dans cette rencontre entre une trentaine d’afficionados du Yi, il y avait des pratiquants de taichi, de qi gong, des consultants en coaching et des astrologues qui partagèrent les fils, les liens et les différences entre toutes ces pratiques. J’y avais apporté quelques aquarelles du début des années 90 où je commençais à tremper mes pinceaux dans les peaux du Yi et une petite sculpture de La Roue du Temps. Le jeu de la lumière entre Jour et Nuit dans le fil des saisons, c’est aussi le dialogue du Yin et du Yang dans les spirales de la vie.
Dans tous ces échanges, il ne s’agissait pas de construire des châteaux en espace, mais juste de tourner son regard vers l’intérieur du Monde et d’en partager la lumière des serrures.
Où est passée la rhubarbe ? Voilà plusieurs mois qu’il m’est impossible de trouver sa compote dans bien des épiceries parisiennes ? Et chez vous ?
Cent trente ans après, je reste époustouflé par cette coïncidence qui n’en n’est peut-être pas une ! Le cinématographe – cette écriture du mouvement – a été inventé par des frères qui s’appelait …Lumière ! C’est ce que dit sublimement Lumière, l’aventure continue ! Thierry Frémaux a rassemblé deux cents films de 50 secondes de cette géniale fratrie conservés à l’Institut Lumière à Lyon pour en faire un joyau célébrant la naissance d’un nouveau regard sur le monde. Merveilleuse mise au monde…
Dans les autres films que j’ai aimés, Black Dog dans les confins chinois du désert de Gobi, Black Box Diaries, un documentaire sur un Metoo japonais toujours pas distribué… au Japon, Le Joueur de Go pour avoir il y a quelques années jouer avec les pierres blanches et noires, L’attachement, version contemporaine d’il faut tout un village pour élever un enfant et (un peu moins) The Brutalist dont j’attendais sans doute trop.
Vu aussi Lire Lolita à Téhéran, Vermiglio et un film brésilien Manas. Ces deux derniers films, l’un dans la région du Trentin au mitan du XXème siècle et l’autre sur les bords de l’île de Marajo près du delta de l’Amazone sont traversés par
ce qui est hélas un marqueur mondial de notre époque, les violences sexuelles faites aux filles et aux femmes. Je suis loin d’être fan de corrida mais par curiosité je suis allé voir le film d’Albert Serra, Tardes de Soledad (Un après-midi de solitude), qui filme au plus près, au sens propre du terme, le jeu avec la mort d’un jeune torero péruvien. Jamais les cornes du taureau n’ont semblé si proches et dangereuses !
Connaissez vous l’origine de l’expression « prendre son pied » ? Elle vient des pirates qui pour éviter les bagarres au moment du partage de leur butin recevaient chacun un petit tas d’or de la longueur d’un pied ! Chacun pouvait ainsi « prendre son pied »! (Et merci au jeu des mille euros pour l’info).
J’accompagne cette période de convalescence et de remise en forme de longs temps de lectures, de cinéma et de quelques expositions parisiennes. Revoir Cimabue au Louvre avec sa Vierge en majesté, Au fil de l’Or au Quai Branly ou Corps et Âmes à la Fondation Pinault. Voir des belles choses reste un inépuisable remède à la trop sinistre actualité du monde.
Une Marine est condamnée ? Fidèle à mes penchants écologiques, je maintiens qu’une autre Marine est possible !
Côté lecture, c’était bonne pioche ce mois-ci. Avec Léo de Deon Meyer dans l’Afrique du Sud de l’après Mandela avec en toile de fond la captation de l’état sous la présidence de Jacob Zuma. Pas loin de là, c’est Okavango de Caryl Férey, intrigue policière fort bien documentée aux pays des grands parcs animaliers et des trafics meurtriers des animaux sauvages entre Namibie, Angola et Botswana.
En remontant un peu au Nord, c’est Jacaranda de Gaël Faye, un regard entre France et Rwanda dans la mémoire du génocide.
Passage obligé par l’Islande avec la parution d’un nouvel Indridasson Les lendemains qui chantent. Et pour terminer cette boucle de lecture, Le Grand Feu, joli roman plein de musique et d’une belle langue, de Léonor de Récondo dans la Venise de Vivaldi et du début du XVIII ème siècle.
Venise où j’ai la chance d’être invité la semaine prochain par mon amie Anne-Marie qui y emmène sa petite fille pour fêter ses dix ans et que j’ai bonheur à accompagner. Un sérénissime remède !
Cette chronyque « Quoy de Neuve » est garantye sans yntellygence artyfycyelle ! Mercy pour votre lecture…
Do 9425





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