Deux dates, un marteau et des crêpes.
C’est le menu du début, la mise en bouche de l’année 2014, qui rime avec zucre d’orze quand on en a un sur le bout de la langue.
La première, c’est le dimanche 2 février, jour de la Chandeleur, où je ferai rimer « Portes ouvertes à l’atelier » avec « Travaux sur papier ». Je vous enverrai d’ici là une invitation plus précise.
La seconde, c’est le jeudi 13 février où deux de mes tableaux « Le Destin des Destinations » et « Le Partage des Eaux » passeront en vente aux enchères à l’Hôtel Drouot sous le marteau de Maître Bertrand Fraisse. Ces deux tableaux ont été sélectionnés par un expert, Dominique Stal à qui j’avais envoyé cinq photos sur les conseils d’une amie (Merci Ariane). Enjeu : gagner quelques euros si les enchères dépassent le prix de réserve et à la clé une première cote « officielle » dans le grand marché de l’Art…À mi-chemin entre pari et folie, il faut oser puisqu’il paraît que c’est le temps des vœux (même sans étoiles filantes)… À suivre dans ce rendez-vous mensuel du Neuf dont je vous remercie à cœur ouvert de suivre le fil qui tisse la complicité des toiles et du temps qui passe….
Mardi 10 décembre, je lis quelques retours des Nouv’ailes 48 que j’ai envoyées la veille, j’écoute la radio, l’adieu à Mandela et j’ai des frissons.
« On ne peut pas reproduire le temps »
Citez-moi le nom d’un banquier du XXème siècle… Difficile, n’est-il pas ? Quels sont les noms qui surnagent dans l’écume des temps ? Quelques grands hommes comme Madiba, quelques artistes… Quelles sont les choses les plus chères au monde aujourd’hui ? Des tableaux… Preuve que la première des valeurs universelles c’est bien l’Amour. De l’Art. À moins que ce soit l’Art de l’Amour, ce qui est sans doute la même chose. En aucun cas ce n’est l’argent…
« Hâtez vous d’aimer » a dit Charles Juliet en parlant de son livre « Lambeaux », que je croyais être « L’Ambo », comme le nom mystérieux d’un rituel lointain. Cet homme a une parole qui éveille comme le disait si justement son premier livre L’Année de l’Eveil.
Hypothèse sans doute invérifiable : les premières peintures pariétales auraient été peintes par des femmes. Chez les Ndebele, tribu d’Afrique du Sud que je fais découvrir à mes élèves de primaire, les hommes construisent les maisons mais ce sont les femmes qui les décorent. De ces peintures géométriques et colorées que l’on découvrit lors de ce tournant du regard contemporain que fut en 1989, l’exposition « Les Magiciens de la Terre » au Centre Pompidou et à la Grande halle de la Villette.
« Un tableau n’est pas une image ».
Quand on dit d’un humain que c’est un original, c’est souvent un compliment. Quand on dit d’une œuvre d’art que c’est un original, c’est une preuve d’unicité. La naissance de l’humanité est indissociable de la naissance de l’art (et réciproquement).
Que nous réserve le monde des imprimantes 3D dont on sent poindre les balbutiements de leur imminente arrivée dans nos univers quotidiens ? Il semblerait qu’aucun auteur de science-fiction n’ait imaginé le téléphone portable, cette petite boîte électronique capable de nous relier à presque tous les coins de la planète ! Peut-on imaginer un monde où tout serait reproductible ? Il manquerait sûrement d’originalité…
« Les besoins sont faits pour être satisfaits, les désirs pour être reconnus ».
Si l’on la rapporte à la durée d’une journée, l’espérance de vie d’un Français a augmenté de 3h depuis la dernière guerre. Trois heures et des poussières, c’est la durée moyenne pendant laquelle ce Français regarde la télé chaque jour… Nautivy demeure donc un vrai geste de résistance… Et que vivent la radio, le ciné, la lecture… Dans celles du mois, un livre qui ne vous posera pas de lapin puisque c’est « Le Dernier Lapon” , polar arctique d’Olivier Truc, correspondant du Monde à Stockholm. Et « Nue », dernier opus de la tétralogie de Jean Philippe Toussaint.
Dans les films, cap à l’Est ! Ne ratez surtout pas « A Touch of Sin » du chinois Jia Zhangke. À voir aussi l’indien « The Lunchbox » et le japonais « Tel père, tel fils ». Vous pouvez aussi rendre visite à « Suzanne ».
Le rituel des vœux peut parfois sembler quelque peu vide de sens, surtout pour les jeunes générations. Mais c’est pourtant, même léger et furtif, un moment d’attention à l’autre, un geste d’intention vers autrui. Il importe de faire attention à l’intention. Une amie apprentie acupunctrice doit, pour cultiver son geste de piquer et nourrir l’acuité de son Qi, traverser une feuille de papier tendue sur un bol. Puis en ajouter une chaque jour. Et ce, jusqu’à cent feuilles tendues sur le vide du bol. Notre langue est parfois bien pauvre pour dire les forces qui animent l’intention, la part d’indicible et d’irrationnel qui sous-tend la beauté du geste, le son de l’impact ou l’éclat d’un rire. (En kyudo, le tekichu – le son de la flèche qui perce la cible- résonne de l’intention et du souffle de l’archer).
Malgré l’apparente opacité du monde, ses bruits de guerre et ses relents nauséeux de brochettes de quenelles qui ne sont pas de brochet…. je vous souhaite l’intime intention d’être heureux.
Nichi nichi kore kōnichi.
(Chaque jour est un bon jour).
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