QUOI DE NEUVE ? (35)

9 mai 2025 § 0 commentaire

Si ma chronique du mois d’avril était placé sous le signe du Y, celle-ci sera sous l’angle de la lettre V.
V comme Venise, comme Vacance et comme Vatican.

Venise la Sérénissime où j’ai accompagné mon amie Anne-Marie et sa petite-fille Anahé qui y fêtait sa première décennie. Venise la Sublime où, une fois les pas écartés des spots sur-touristiques, il fait bon se perdre dans les reflets des canaux, les briques patinées des ruelles étroites, les arches magnifiques de la Scala del Bovolo (L’Escalier de l’Escargot) avant d’aller traverser le Grand Canal en traghetto, tour de gondole de quelques minutes à 2€ le passage. Voir les couleurs vives des maisons de Burano, être soufflé de beauté par la collection de verres de la fondation Cini, monter avec ascenseur et sans file d’attente au campanile de l’île de San Giorgio alors que la queue en bas de celui de la place San Marco faisait plusieurs centaines de mètres. De là-haut, se prendre pour un oiseau et survoler les toits et l’étendue de la lagune, admirer le labyrinthe dédié à Jorge Luis Borges avant d’aller voir les toiles de maîtres de la Fondation Guggenheim et l’exposition temporaire de Vieira da Silva. Je pourrais sans fin égrainer le chapelet des beautés de cette cité unique, mais me contenterai de joindre à ces mots quelques facettes photographies de cette ville miroir.

Lors de mon premier voyage en Italie, en 1978, en Sicile et dans les Îles Éoliennes, c’est en descendant de l’Etna que j’avais appris la mort du pape, c’était à l’époque le numéro 6 de la lignée des Paul. Sur le chemin du retour, j’avais assisté à ses funérailles sur l’imposante Place Saint-Pierre. J’avais même fait à cette occasion un court article – mon premier – publié dans La Gueule Ouverte… C’était une autre époque… Cette fois, c’est en descendant du Campanile de San Giorgio que j’ai appris celle de François Premier, qu’une malicieuse amie avait appelé Anchois Pommier lors de son élection ! À voir à la Une des journaux tous ces cardinaux et leurs belles soutanes rouges, je ne peux m’empêcher de penser au livre-enquête du journaliste Frédéric Martel, Sodoma, paru en 2019 qui décrivait le Vatican comme la plus importante communauté homosexuelle du monde, ce qui n’est pas sans rapport avec la mise sous silence des violences sexuelles au sein de l’église… Quand on pense que le Vatican était au courant dès les années cinquante des agissement de l’Abbé Pierre…. Bon courage Léon le Quatorzième !…

À peine revenu de la Cité des Doges, le temps d’une séance de kiné et d’une IRM en prévision du prochain contrôle à l’hôpital, mercredi prochain pour poursuivre la lente remontée convalescente, j’ai sauté dans mon carrosse en forme de Kangoo pour prendre la route amicale du Sud, entre Drôme, Cévennes et Ardèche. Grand plaisir à ces pérégrinations vagabondes où se croisent quelques mobiles ovoïdes, la découverte d’un superbe jardin zen aux environ de Romans https://www.erikborja.fr/ des portes ouvertes d’ateliers d’artistes dans le joli village de Sauve, un après-midi dans une belle maison du hameau de Castagnols pour manger le silence du départ d’un ami, des confitures de myrtilles recueillies avec délicatesse aux jardins du Tao ou une délicieuse poêlée d’asperges des bois sur la route du retour.

Dans cette vacance printanière, peu de cinéma … Juste un improbable mais magnifique film somalien Le Village aux portes du Paradis, de Mo Harawe, ovni cinématographique qui n’est déjà plus à l’affiche mais à noter sur vos tablettes. Et aussi Le Mélange des Genres, comédie plutôt bien troussée de Michel Leclerc.

Un matin, on ne retrouve de La Joconde qu’un amas de poussières et de pigments au pied de son panneau de peuplier. Tel est le point de départ de L’Avenir, nouveau roman de Stéphane Audeguy, dont j’avais beaucoup apprécié le premier livre La Théorie des Nuages paru en 2005. Quelques phrases de l’Avenir « L’espèce humaine s’était donné la joie des images (…) s’était persuadée que les images lui appartenait, que c’était elle qui les observait…(…) Elle avait raison bien sûr mais elle se trompait également: ses statues, ses tableaux, ses dessins et ses estampes, ses fresques l’observaient, la protégeait en retour. Avant les images l’espèce humaine ne savait pas (…) regarder vraiment le monde, non pas pour l’exploiter, pour le penser, mais seulement pour entrevoir dans l’éblouissement de la beauté, de merveilleuses énigmes. »

Si vous doutez encore de la violence de la colonisation française en Algérie, lisez Attaquer le Soleil et la Terre de Mathieu Belezi, prix du livre Inter 2023. Radical !

Et si vous doutez aussi de la déliquescence de la Russie et de sa cynique nostalgie d’empire, partez avec Cary Férey dans Lëd (Glace en langue russe) dans Norilsk, la ville la plus au nord et le plus polluée du monde. Édifiant !

Il n’y avait pas assez de conflit dans le monde, voilà que se réveille celui entre Inde et Pakistan. Dans ma voiture qui me ramenait à l’atelier, j’écoutais une chanson de Léo Ferré créée en 1961 et chantée par la belle voix de mon amie Annick Cisaruk, enregistrée en 2001 que vous pouvez retrouver sur Spotify https://open.spotify.com/intl-fr/track/10iGMUiJFNysajDo8EBb9Z     

Son titre : Y’EN A MARRE ! Tout est dit.

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