Maman est partie….
Ce n’est pas un pastiche du début de l’Étranger d’Albert Camus ni celui d’une chanson de William Sheller ou de Jacques Higelin, mais l’abrupte réalité qui s’est brutalement immiscée dans l’après midi du lundi 8 janvier. Triste nouvelle qui se superpose à un troublant sentiment de soulagement devant l’état dégradé de sa santé. Un AVC avait, courant décembre accentué les errements confus de son esprit. Alors, bon voyage aux pays des longs sommeils et au delà du mur des silences, gentille petite mère chérie.
Je suis parti au tôt matin du 9 rejoindre à Angers ma sœur qui n’a malheureusement pas pu arriver avant le dernier souffle maternel, à la suite de l’appel de l’infirmier de l’EHPAD où elle vivait depuis près d’une dizaine d’années. Sur le quai matinal du RER, je repensais à ce semblable matin de mars 2002 où je faisais le même voyage suite au départ de mon père. Le wagon était comme cet autre matin, plein de ces employés et femmes de ménage encore ensommeillés qui travaillent avant tous les autres et à qui j’avais envie de crier silencieusement « oui, c’est difficile de se lever si tôt, mais vous êtes vivants, vivants… Et n’est-ce point là l’essentiel ? »
Maintenant c’est le jour d’après, le temps de « vivre sans » et de « faire avec ». Les mots se font rares et les chroniques des films, livres et autres humeurs semblent soudain un tantinet dérisoires. Elles reviendront avec les jours qui rallongent déjà.
Restez bien vivant, et faites rimer avec chaque instant.
do 14118
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