AU 9 RUE DES NOUV’AILES #12

10 octobre 2016 § 0 commentaire

« Un arc-en-ciel sourit entre deux mains ouvertes.
Vibre à l’universelle lumière de la rencontre. »

C’était ce qui était inscrit sur le cartel de mon installation « ARC-CUEILLIR », arc-en-ciel de bolducs colorés (voir en PJ 2) qui s’est accroché pendant dix jours aux arbres du square Maurice Gardette dans le cadre de la Biennale d’Art Contemporain Le Génie des Jardins organisée par le Génie de la Bastille. « C’est pour faire des câlins grand comme çà » m’ont dit les enfants joueurs du square en écartant grand le sourire de leurs bras.

Saviez vous qu’ environ 10% des arbres sont timides ? J’ai appris cela à la radio cet été de la bouche du botaniste Francis Hallé et en suis resté tout silencieux….

À la fin des précédentes Nouv’Ailes, je vous avais laissé en partance pour Ailes de Gironde que vous pouvez encore voir dans le parc ornithologique Terre d’Oiseaux sur la commune de Braud et Saint Louis. Avec plus d’une vingtaine d’artistes répartis tout au long de l’estuaire, ce fut une très belle semaine de créations et de rencontres. Avec un beau grain de tempête au milieu qui a fait s’envoler quelques plumes dans le ciel girondin. Mais les Ailes étaient bien arrimées aux ronds de fer et aux couvertures de survie et leurs traces de bleu continuent à saluer les couleurs des touchers de soleil et des éclats de lune. (PJ 1)

“Quand on prend des risques on peut perdre, quand on n’en prend pas on perd à tous les coups” Sandrine Bonnaire à propos du film Le Ciel Attendra.

Dans le programme d’automne, plein de travaux nouveaux à l’atelier et le week end prochain, 15 et 16 octobre, une exposition à la Bibliothèque Universitaire d’Angers dans le cadre de la Fête de la Science. L’occasion pour moi de me souvenir que c’est lors de cette même Fête de la Science que j’avais réalisé il y a vingt ans à la Cité des Sciences de la Villette de Paris mon installation “Le Premier Œuf” https://blog.dodelaunay.com/entre-eux-et-oeufs/le-premier-oeuf/ qui donne à voir le nombre d’humains passés sur Terre depuis l’Origine du Monde. Fort de cette première réalisation qui me permit de sortir du RMI et d’acquérir le statut “Maison des Artistes”,je pensais alors pouvoir reproduire moultes fois cet hommage humaniste aux vivants & aux morts, mais il semble bien que le regard sur la démographie humaine ne fasse pas partie des préoccupations de l’art contemporain….

La mémoire du futur est elle contenue dans la mémoire de l’origine? Il faudrait demander cela à Mnémosyne, qui était la déesse de la mémoire chez les Grecs. Et là je pense au chanteur Francis Lemarque mort le 20 avril 2001 ou à André Glucksmann parti le 10 novembre dernier… Il n’ont pas emporté dans leur mémoire de mort ce choc électoral présidentiel ou ces sinistres rafales du Bataclan…

J’avais beaucoup aimé Le Cœur Cousu de Carole Martinez paru en 2007, un peu moins Du Domaine des Murmures en 2011. Mais alors là j’ai vraiment adoré La Terre Qui Penche paru l’an passé. Un récit alterné d’une petite fille vivant dans la Franche-Comté du 14ème siècle et sa vieille âme morte depuis des siècles… Une très belle langue se mouvant dans la rivière d’un univers poétique. D’ailleurs cela se passe aux bords de La Loue près d’Ornans, pays natal de Gustave Courbet, et sûrement belle part inspirante de l’Origine du Monde (voir PJ 5). Cette fresque magique entre les rives de la vie et la mort m’a littéralement ensorcelé…. Comme le film Éternité, elle parle assurément de l’éternité de la vie, à ne confondre sous aucun prétexte religieux ou autre, avec la vie … éternelle.

Pour changer de paysages et me laisser glisser loin de la terre qui penche, je suis parti aux carrefours des livres et de la peinture avec l’excellent Nymphéas Noirs de Michel Bussi, garanti made in Giverny et la Jeune fille à la Perle de Tracy Chevalier que j’avais vu en film il y a quelque années. Non sans avoir encore une fois plongé dans l’univers d’Henning Mankell avec l’Œil du Léopard, paru en 1990, chronique d’un blanc parti vivre en Zambie au milieu du vingtième siècle… Avec la hâte lente de lire Les Bottes Suédoises, suite de son chef d’œuvre Les Chaussures Italiennes, qui vient d’être traduit en français…

“92% de la population humaine vit dans une atmosphère polluée” dit une étude scientifique. J’entends cela et j’enrage. Cela fait plus d’un demi-siècle qu’on le dit haut et fort (relisez les Racines du Ciel de Romain Gary). Et la science dépense des fortunes pour redécouvrir ces évidences… Et pis d’abord, ils ont où les 8% qui restent?
“La musique est le langage du feu” ai-je pensé cet été en écoutant les braises qui craquetaient sous les étoiles du bivouac au bord de la Loire.
C’est devenu un tic de langage: ceci serait ou ne serait pas genré! Outre que ce mot est bien laid, il participe fort bien à la confusion entre les couples homme/femme et masculin/féminin. Pour ma part je suis bien content d’avoir tremper mon regard dans la sauce Yin/Yang, bien plus subtile et dynamique que notre vision occidentale et réductrice de la dualité du vivant.
“Avec le temps, nous devenons la carte de ce que nous avons vécu” (Borges).
“Oui, mais cela risque de durer 107 ans”… Expression qui serait tirée de la durée de construction de la cathédrale Notre Dame de Paris.
Dans les cinés du moi, ne ratez pas Aquarius avec la formidable Sonia Braga. Un régal de pêche! À voir aussi Le Fils de Jean, Victoria et Frantz. Éternité et La Danseuse. Et le très sensible Fuoaccamare, tourné sur l’île de Lampedusa. Qui donne envie de relire Eldorado de Laurent Gaudé.
Mon appel à poèmes ne rencontre pas beaucoup d’échos. Ce qui est en soi, écho de notre temps. Temps pis. Tant pis. Je continuerai à penser comme Novalis que “la poésie, c’est le réel absolu” À boire les vers de l’éternité de la vie.

À vos Ailes et à vos Îles!

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