AU 9 RUE DES NOUV’AILES #20

25 juin 2017 § 0 commentaire

PLUMES DE VÉLO …

C’est le titre de l’installation que j’ai réalisée en ce mois de juin ensoleillé à Casteljaloux, dans le Lot & Garonne, dans le cadre du parcours artistique « ART/ÈRE, CIRCULEZ ! TOUT EST À VOIR! ». Onze œuvres d’art jalonnent les territoires de quatre communautés de communes, de Marmande à Duras en passant par Gontaud de Nogaret ou Miramont de Guyenne. Vous pouvez en voir quelques facettes dans les images de ces Nouv’ailes. Je vous laisse imaginer le mouvement des plumes tournoyant dans le vent sous les ailes de ce vélo volant. Vous pouvez également la voir in situ dans le parc municipal jusqu’au 30 septembre si vos chemins estivaux passent par cette charmante bourgade sur la route de Mont de Marsan. À noter une heureuse synchronicité en forme d’éventuel clin d’œil télévisuel: le Tour de France passera juste devant cette installation le 12 juillet prochain lors de sa onzième étape entre Eymet et Pau. À vos cassettes, comme avertissait le regretté Jean Christophe Averty, récemment en allé au paradis des sons.
«Un tableau est réussi quand il est silencieux» (le peintre Poliakoff cité par Anne Gavalda lors de la parution récente de son livre de nouvelles Fendre l’armure).
« Mon premier est une salade, mon deuxième est une salade, mon troisième….., mon huitième est une salade. Mon tout est un écrivain anglais. » Charade captée à la radio en hommage drôle et posthume à la romancière et scénariste Emmanuelle Bernheim décédée le 10 mai dernier. La réponse est : « Les Huit Scaroles ».
Je n’ai jamais vu au cinéma la mort de Bambi mais me souviens que mes premières larmes télévisuelles furent pour la mort des indiens dans un feuilleton du début des années soixante qui s’appelait (je crois) Aigle Noir. Est ce à ce moment-là qu’est née mon empathie admirative pour les cultures amérindiennes?
Au rythme actuel du déminage, il faudra encore 300 ans pour éradiquer toutes les mines du sol du Vietnam !
«C’est en faisant que je trouve ce que je cherche». Pierre Soulages, cité par Camille à propos de son disque OUÏ (un régal) écouté en boucle dans la Twingo blanche entre les haltes ensoleillées et amicales qui m’ont emmené dans le Sud-Ouest.
Je me souviens du film Océan sorti en 2010 et de ces superbes images où un banc de harengs en forme d’œuf se déplaçait rapidement sans perdre sa forme face à la menace d’un prédateur. Qui décidait ce déplacement furtif? Même question devant les si beaux mouvements aériens des nuées d’étourneaux. La réponse viendra peut être des recherches actuellement menées en intelligence animale notamment sur l’intrigant concept «d’intelligence en essaim». J’y ai repensé aussi en observant dans le lac de Clarens près de Casteljaloux un essaim d’alevins chaperonné par une maman (?) poisson-chat. La masse sombre de ces petits poissons se déplaçait, telle une grosse chenille malléable en forme de balai o’cédar aléatoire, entre roseaux et herbes du bord du lac. Bobby Lapointe aurait aimé ce spectacle.

Dans un nuage, on peut voir un ange nu.

Depuis quelque temps, j’agrémente mes petit-déjeuners de fromage blanc en faisselle. Dans mon super marché dionysien, elle coûte 2,09€ les 500g. À Casteljaloux. Elle coûte 2,14€ … le kilo ! À voir le gabarit des employés des services techniques de cette cité qui m’ont aidé à mettre en place mon « véolcipède » (Merci Cédric!), je méditais sur les bienfaits des nourritures terrestres du Sud-Ouest. En souriant à l’humour des agriculteurs de la Coordination Rurale de cette région (voir photo jointe n°5).
Je croyais avoir lu la plus grande partie de son œuvre mais ai découvert récemment, (en attendant de lire son dernier paru en France le 2 mars dernier « Les Hommes sans femmes ») un nouvel opus de Haruki Murakami, écrit en 1988 et traduit en 1995 intitulé « Danse, danse, danse ». Avec toujours le même glissando subtil du plaisir à déambuler entre les lignes de la fiction et la réalité, du quotidien et de l’imaginaire, de la poésie et de l’irrationnel.
«Le théâtre, c’est l’art de l’Autre». J’ai bien aimé cette sentence d’Ariane Mouchkine à propos de son spectacle Une Chambre en Inde. Neuf mots qui disent la réalité et la fiction de l’identité de l’humanité.
Au cinéma, j’ai ri avec Marie-)Francine de Valérie Lemercier et pleuré avec I’m Not your Negro, documentaire du haïtien Raoul Peck sur James Baldwin, compagnon de lutte de Martin Luther King.
Puis je suis allé voir la rétrospective Walker Evans au Centre Pompidou avec ses célèbres photos des États Unis des années 30. Mais les plus belles émotions d’exposition furent celles de Picasso primitif au Musée du Quai Branly. Dira-t-on assez comment le regard sur les arts que je continue à appeler premiers, et conséquemment les regards sur l’Art en général, ont profondément changé dans le monde occidental depuis un quart de siècle et en gros depuis l’exposition les Magiciens de la Terre en 1989. Mais le succès du Quai Branly a malheureusement fait de l’ombre au formidable Musée Dapper qui débuta dans la cour d’un hôtel particulier de l’avenue Victor Hugo, près de l’Arc de Triomphe puis s’agrandit dans la voisine rue Paul Valéry et qui hélas a fermé ses portes hier. Je salue ici, tous celles et ceux qui l’on fait vivre pendant ces trois décennies et ont eux aussi profondément contribué à ces « Arts de l’Autre ».
Le succès c’est d’aller d’échecs en échecs sans perdre son enthousiasme (Churchill).
Comme chaque année, ces Nouv’ailes s’interrompent et vous donnent rendez vous au 9 du neuvième mois. Avec comme perspective, un parcours du Génie en Liberté dans le quartier de la Bastille les 15, 16 et 17 septembre. En plus d’une installation devant la mairie du 11ème arrondissement, j’y exposerai quelques sculptures dans l’atelier d’un ami.

J’aborde cet été sur le rasoir du fil précaire de la vie d’artiste. Sur les 26 appels à projet auxquels j’ai répondu depuis novembre dernier, pour l’instant, seul celui de Plumes de Vélo, a été retenu. Heureusement que ma névrose d’optimisme à voir le verre à moitié plein ne se guérit pas. Alors, en ces journées les plus chaudes et les plus courtes de l’année, je vous souhaite de passer l’été avec un balancier de beauté en guise de parasol et des ailes de regards sous vos chaussures d’aventures.
do 19617

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