AU 9 RUE DES NOUV’AILES #26

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9 février 2018

Voulez vous bien chanter avec moi « When I’m sixty four… » ?

Y a t-il plus grand plaisir pour des bougies que d’être soufflées en compagnie de doux et chauds amis ? Ce fut le cas le week-end dernier dans la lumière enneigée du Mont Lozère. La veille j’avais appris qu’un de mes projets « La Naissance d’un Arc-en-Ciel » avait été sélectionné pour être réalisé début juin près de Villeneuve d’Ascq dans le cadre du symposium OPENSITES. Ce sera ma première intervention dans le nord de la France et j’en suis ravi.

UN GRAND MERCI. À tout ceux dont les messages de condoléances (de cum dolor, d’avec la douleur) m’ont chaleureusement réconforté après le décès de Maman.

Dans ses derniers vœux de président, François Mitterand a dit « je crois aux forces de l’esprit ». Qu’aurait-on pensé s’il avait dit « je crois à la force des esprits »

Êtes-vous onirocrite ? C’est ainsi que l’on nomme celui qui analyse les rêves et les songes. J’ai appris cela dans le livre de Tobie Nathan, fondateur de l’ethnopsychiatrie, intitulé La Nouvelle Interprétation des Rêves. J’y ai fait connaissance d’Artémidore de Dalmis, philosophe syrien d’expression grecque, auteur de L’Onirocritique, qui fut ouvrage de référence pour Sigmund Freud.

« Il n’y a pas de miroir dans les cellules des prisons » dit Robert Badinter dans le préface du livre Détenues de Bettina Rheims dont les photos de femmes incarcérées sont actuellement exposées au Château de Vincennes.

Quand les enfants ont un professeur des écoles homme, ils l’appellent « Maître ». Quand c’est une femme, ils l’appellent « Maîtresse ». Quand ils seront adultes, auront-ils une maître ou une maîtresse ?

« La littérature est la preuve que l’existence ne suffit pas » Fernando Pessoa

Elle est décédée en novembre dernier, mais elle avait une voix qui porte encore : Françoise Héritier m’avait fait sourire quand, dans une de ses dernières interview, elle avait signalé avec son franc-parler, qu’une femme « pouvait avoir des couilles » ! Comment ça ??? Et bien tout simplement, quand enceinte, elle porte un garçon …

Je ne suis pas un touche-à-tout. C’est le tout qui me touche. Jean Cocteau cité par l’avocat Emmanuel Pierrat.

Là-bas est loin sur l’horizon. Là-haut est loin dans le ciel. Il semblerait que le couple HAUT/BAS ne soit pas sur la même échelle  !

Dans les films qui ont coloré et colorent ce début d’année, c’est le noir et blanc qui l’emporte. Ils ne passeront pas sur de nombreux écrans, mais qui sait, un jour sur ARTE ou en DVD : il s’agit de Tharlo le berger tibétain, de Pema Tseden où, venu se faire faire une carte d’identité, il finit par y perdre la sienne. Avec un hors-champ sonore époustouflant. Et aussi un film hongrois de Ferenc Török, La Juste Route : deux juifs reviennent dans un petit village avec deux grosses malles et font remonter le trouble de l’histoire du village.

À voir aussi Three Bilboards avec la formidable France McDormand, Le Rire de Ma Mère, le drôle et touchant Gaspard va au Mariage, Une Saison en France avec un dernier plan où Sandrine Bonnaire dit tout le drame des migrants et de leur accueil. Je n’ai pas lu La Douleur de Marguerite Duras mais ai bien vibré au film d’Emmanuel Finkiel où rayonne Mélanie Thierry. Et pour finir, une chevauchée dans les steppes du Kirghizstan avec Centaure, de et avec Aktan Arym Kubat. Bonheur d’une fenêtre dépaysante !

Est ce qu’un pinte peut être peinte ?

Il y a 42 ans , je prenais mes premiers cours de théâtre à Nantes au Théâtréquipe, animés entre autres par Claudine Hunault. J’ai eu le plaisir de la retrouver à la Maison de la Poésie dans une formidable lecture-performance d’un roman poétique La Grande Balade d’Hélène Bessette dont on fête cette année le centenaire de sa naissance. Grand plaisir à prendre ainsi la mesure du temps.

Dans les pages qui m’ont réchauffé au cœur de l’hiver, il y eut l’araignée de Quand sort la recluse de Fred Vargas, Des Hommes sans femmes, nouvelles de Murakami mais surtout l’indispensable Sapiens de Yuval Noah Harari, sous-titré Une brève histoire de l’humanité, formidable survol de l’histoire de la gent humaine. J’y ai appris qu’il n’y avait pas de chevaux en Amérique quand Colomb y débarque en 1492. Et cette belle histoire : des astronautes qui s’entrainaient dans un désert lunaire des USA avant d’aller marcher sur la lune rencontrent un viel indien. Il leur confie que les gens de sa tribu croient que les esprits saints vivent sur la lune. Il leur demande de répéter et mémoriser un message de sa langue à destination de ces esprits. Revenu à leur base, les trois astronautes s’enquiert d’un traducteur pour connaître la teneur du message à délivrer. Quand il le découvre, il éclate de rire. Ce qu’ils avaient méticuleusement mémorisé voulait dire « ne croyez pas un mot de ce qu’ils vous racontent. Ils sont venus voler vos terres ».

Faites voler votre esprit, ne vous le faites pas voler. Et conjuguer passion avec patience.

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