Je landarte. Tu landartes, il ou elle landarte… Mais surtout nous landartons….
À l’origine (mais où se situe-t-elle ?), le land-art était une pratique artistique consistant à intervenir dans un lieu avec des éléments de ce lieu, sans apports extérieurs. Au fil du temps cette pratique s’est étendue à toutes activités « in situ », « in natura » avec comme contrainte supplémentaire celle de donner corps à cette réalité artistique dans un temps donné, et souvent relativement limité. Tel était le challenge du festival ENTRELACS où huit œuvres furent installées en cinq jours sur les étangs de Villeneuve d’Ascq près de Lille. J’ai pour ma part réalisé LA NAISSANCE D’UN L’ARC-EN -CIEL dont vous avez reçu des images il y a quelques jours et dont je ne résiste pas à vous joindre ici quelques reflets. J’avais passé trois jours de couture à l’atelier pour assembler les huit bandes, soit 168m2 de tulles colorés. Outre la contrainte du temps, il fallut faire face aux aléas de la « réalité ». Raccourcir, une fois finie, la largeur de la structure de palettes et de planches pour cause de mauvaise estimation de la dimension du porche de la Ferme Saint Sauveur où elle fut fabriquée. Réviser à la baisse le profil du dispositif à la mesure de l’influence du poids du tulle sur la courbure des arceaux. Et une fois mise à l’eau (grand merci à toute la joyeuse bande de l’Atelier 2, voir à ce sujet la vidéo du transport sur la page d’accueil de mon site dodelaunay.com) s’apercevoir que l’on voyait trop les palettes, bref que la structure lestée de ses bidons-ballasts flottait trop et qu’il fallait la masquer avec du tissu noir (Merci Mathilde !). Et en conséquence passer toute une après-midi à faire le funambule-agraffeur sur ce radeau médusé avant de l’éloigner du bord pour lui donner son espace et éviter les risques de vandalismes nocturnes…
Il paraît qu’il y a un trésor au pied d’un arc-en-ciel… Peut-être est-il tout simplement dans la mise en regard direct avec le public que permet cet « in situ »… Laissez-moi y croire. Mais ce dont je suis sûr, c’est que la lumière était belle dans LA NAISSANCE D’UN ARC EN CIEL !
« Donnez moi votre définition de Dieu je vous donnerai celle du mot croire » Philippe Labro le 25 mai dernier sur Inter.
Les effluves du Japon continuent de déposer leurs parfums dans les strates mémorielles des souvenirs de voyage. Mais au revenir de quelques jours de repos dans le vert du Sud, le retour en atelier fut plus qu’humide pour cause de dégâts des eaux suite à rupture intempestive d’une petite pièce de chasse d’eau en plastoc de rien du tout. Heureusement que les casiers à tableaux étaient surélevés, ce qui n’étaient pas le cas pour les cartons à dessins. Le ciel fut néanmoins clément puisqu’il m’accordât huit jours de soleil et de séchage dans le jardin attenant à l’atelier. Je rentrais le dernier tapis enfin sec deux heures avant le gros orage du 22mai !
Dans 10 milliards d’années le Soleil sera une géante rouge, dans 14 milliards, une naine blanche. « La vie est une puissance obscure, mystérieuse et indéfinissable qui émerge de temps en temps dans l’infini des galaxies puis disparaît et renait ailleurs, à l’autre bout d’une autre galaxie ». Cette réflexion me vint après l’écoute d’un dialogue entre Sylvain Tesson et Etienne Klein à propos d’un livre de Jacques Perry-Salkow Le Vivarium des Palindromes. Où il est dit que « Zeus a été fêté à Suez ».
Je n’ai toujours pas lu En attendant Bojangles d’Olivier Bourdeaut, grand succès de l’année 2016 mais j’ai beaucoup aimé Pactum Salis, son deuxième livre aux parfums de sel de Guérande. Ai repris la route de l’œuvre de Peter May avec Les Fugueurs de Glasgow. Je l’avais découvert avec les Disparus du Phare, intrigue romanesque sur fond d’extermination des abeilles par les néonicotinoïdes, ô combien d’actualité à l’heure où Monsanto va (soi-disant) disparaître par le tour de passe-passe de son acquisition par l’allemand Bayer. Grrrrrrr !!!! À l’heure scandaleuse où les députés français n’ont pas voté l’interdiction immédiate du cancérogène glyphosate, ont exigé la présence de caméras dans les abattoirs seulement si ceux-ci sont volontaires, où les lobbies malaisien et indonésien de l’huile de palme menacent de ne plus acheter d’armes et autres sous-marins français, combien faudra-t-il de funestes funérailles de ruches pour que le dard de la conscience écologique pénètre dans les cerveaux humains contemplant sur les grilles de l’UNESCO à Paris la lente et morbide dégénérescence et le blanchiment des massifs coralliens à travers la planète… Il y a des jours où je ne sais plus quoi faire de ma colère non-violente !
J’ai beaucoup aimé Le Livre des Baltimore de Joël Dickert. Et le film Everybody knows d’Asghar Farhadi.
L’été approche. N’ayez crainte des orages. Il est temps de relire la sensualité joyeuse des livres de René Depestre, écrivain haïtien né en 1926. Hadriana dans tous mes rêves ou Alléluia pour une femme jardin.
Et se souvenir que la Terre est un jardin. Et qu’il faut le cultiver. Urgent !
La Rue des Nouv’ailes part en été. Rendez vous au 9ème jour du 9ème mois. Je serai alors en partance pour la Saintonge et mon projet L’Aronde des Regards. Que la votre soit belle !
do 9618
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