AU 9 RUE DES NOUV’AILES #43

10 novembre 2019 § 0 commentaire

« Crois-tu une croix qui ne croît plus ? »

Ce sera le titre du projet que je vais présenter cette année pour Horizons-Sancy pour la treizième année consécutive . C’est devenu un rituel d’automne sans trop d’illusions puisque en général plus de 300 projets sont reçus pour 11 places proposées. Mais c’est nourrissant pour la spirale de créativités qui ne cesse de tourner mais qui ne fera pas La Roue du Cap à Varengeville ni la Roue du Temps qui Tourne ou la Roue qui Regarde à Riorges. Mais bien sûr, je continue à œuvrer pour que La Roue du Temps trouve sa place et après avoir suivi en octobre une formation pour peaufiner « comment répondre à un appel de 1% » j’espère pouvoir suivre en décembre une nouvelle formation sur « Mécénat d’entreprise : mode d’emploi » pour alimenter cette spirale de roues et faire tourner mon monde de créations.

Autre rituel de Novembre pour préparer les cadeaux de fête du passage de l’An Neuf : je réitère ma proposition d’Astrale Aquarelle que vous trouverez dans l’image n°3 ci-jointe. Pour que chaque enfant, grand ou petit, aie dans sa chambre une (re)présentation colorée du système solaire où il a débarqué un jour ou peut-être une nuit.

« La femme la plus seule au monde est celle qui n’a pas d’amie femme »Toni Morrisson citée par Mona Chollet dans son livre Sorcières sous-titré La puissance invaincue des femmes.

Interrogé il y a quelques jours sur le quai du RER à propos de mes habitudes de transports, j’ai pu constater à la fin du sondage qu’encore une fois il n’y avait pas « artiste » dans les cases à cocher des catégories socio-professionnelles. Alors je suis « autre ».

« Les possibilités des nouvelles technologies me semblent annoncer une approche superficielle de la réalité sous le contrôle de manipulateurs malins » a dit Joris Ivens, cité par sa femme Marceline Loridan-Ivens décédée à 90 ans fin 2018, dans son livre L’amour après écrit avec Judith Perrignon. Je me souviens avec émotion de sa série d’interviews sur France Inter dont j’avais parlé dans le numéro 33 des Nouv’ailes, en mars 2012. Émotion renouvelée à cette lecture.

Moi qui fut il y a longtemps prof de physique et de maths et navigue toujours entre science et poésie, me suis régalé à la lecture pas trop absconse de L’univers à portée de main de l’astrophysicien Christophe Galfard, élève de Stephen Hawking. Qui vous met aisément dans la peau d’une particule qui vit un milliardième de milliardième de seconde (ou moins!) qui se confronte au mur de Planck (qui lui, en ce 9 novembre n’est toujours pas tombé) et qui en un tour de phrases et de galaxies vous permet d’assister à la fonte d’un trou noir. Au final il en ressort que l’univers n’est pas né lors du Big Bang il y a 13,8 milliards d’années : c’est juste à ce moment là qu’il est devenu transparent à nos yeux. Autrement dit on ne peut pas voir plus loin que le bout de ces années-lumière. En conclusion la marche quantique sur (la théorie des) cordes est un exercice de funambule un peu vain qui s’auto-alimente ad libitum de ces mystères et des questions qu’il n’en finit pas de ne pas résoudre. Mieux vaut s’en tenir à la poésie réelle des mythes qui donne naissance à l’insondable de notre univers.

Un sot portant un seau fit un saut et les trois sceaux tombèrent.

Il aurait aisément pu avoir le prix d’interprétation à Cannes (si celui-ci n’avait été attribué à Antonio Banderas pour consoler Almodovar) tant sa prestation dans Le Traître de Marco Bellochio est époustouflante. Il s’agit du comédien italien Pierfrancesco Favino qui joue le rôle du repenti Tommaso Buschetta dont les confidences permirent de condamner 336 membres de la mafia et causèrent l’assassinat du juge Falcone le 23 mai 1992. La veille, j’avais déjà goûté au bon cinéma transalpin avec l’adaptation du roman Martin Eden de Jack London réalisée par Pietro Marcello.

Et hier soir je me suis régalé avec délectation de La Belle Époque de Nicolas Bedos. Entre Fanny Ardant, Daniel Auteuil, Pierre Arditi, Doria Tillier… une comédie virtuose sur le vrai, le faux, le réel et sa réalité, la vérité et tous les mensonges qu’il y a dedans.

Si vous aimez le cinéma d’animation, ne ratez pas J’ai perdu mon corps, une histoire de main et d’amour écrite et dessinée par Jérémy Clapin. À voir aussi avec plaisir Chambre 212 de Christophe Honoré et L’angle mort du trop rare duo Patrick Mario Bernard et Pierre Trividic.

Savez vous quelle est la différence entre le clair, le lumineux et le brillant ? Vous pourrez en avoir une idée en parcourant (pour ma part en diagonale) l’érudit L’ours, histoire d’un roi déchu écrit par l’historien Michel Pastoureau ou comment à partir du XIIème siècle le lion a remplacé l’ours comme « roi des animaux » dans l’imaginaire occidental. Comme j’ai emprunté ce livre à la médiathèque de mon quartier, j’en ai profité pour prendre aussi Les couleurs de notre temps, dictionnaire subjectif des couleurs qui montre que leur perception n’a rien de naturelle et est essentiellement culturelle. Et que in fine, on sait peu de chose sur la perception qu’en ont les animaux.

Un peintre c’est quelqu’un qui regarde pour les autres.

En ces temps où le yin va croissant vers un sommet de solstice, je vous souhaite de marcher à l’intérieur du silence de votre regard.

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