AU 9 RUE DES NOUV’AILES #58

11 avril 2021 § 0 commentaire

Quelle heure est-elle ?

L’exposition Désir, dans le cadre du Printemps des Poètes à la Galerie du Génie de la Bastille n’est restée ouverte que quatre jours avant les annonces confinées de l’équinoxe. Les tableaux sont restés accrochés aux cimaises derrière les portes fermées et les spermatozoïdes volants de peinture et d’osier que j’avais accrochés au plafond de la Galerie continuent d’attendre en silence le souffle des visiteurs pour en faire tourner le regard.

« Le monde est plein de visions qui attendent des yeux » a dit Christian Bobin cité par le chanteur de Feu Chatterton.


La troisième semaine d’avril devait voir dans cette même galerie une exposition célébrant la mémoire et le 150ème anniversaire de La Commune de Paris, ce trou noir de l’histoire de France jamais enseigné à l’école. L’exposition a été reportée à la première semaine de juin mais en attendant et ce, avant le 20 mai, vous pouvez voir en replay ce très beau et émouvant documentaire de Raphaël Meyssan réalisé exclusivement à partir de gravures d’époque et inspiré par l’histoire d’une jeune communarde Victorine Brocher. Magistral ! https://www.arte.tv/fr/videos/094482-000-A/les-damnes-de-la-commune/ Et zappez le bicentenaire de la mort du prisonnier de Saint-Hélène, qui se voulait empereur et fnit exilé !

(Semi) confiné dans les 10 kilomètres imaginaires de mon atelier créatif et travailleur, j’ai aimé m’en évader dans l’image 4 de cette chronique.


« Mon Dieu, mon Dieu, cela ne s’éteint pas
Toute ma forêt je suis là qui brûle
J’avais pris ce feu pour le crépuscule
Je croyais mon cœur à son dernier pas…»

Elle était autrice-compositrice-interprète mais chantait aussi la poésie des autres tel Le Feu, ce poème d’Aragon dont la famme m’a touché il y a bien longtemps. Elle s’appelle Hélène Martin et s’en est allée le 21 février dernier après 92 printemps. Personne ou presque n’en a parlé mais je continuerai d’écouter avec plaisir son coffret de 13 CD que m’avait donné mon amie Suzanne dont la famme s’est éteinte en avril dernier mais dont le sourire me brûle encore de tendresse.

Il y a un an aussi, s’en allait aussi un chanteur cher à ma jeunesse. So long Graeme Allwright !

Savez-vous ce qu’est une écriture boustrophédon ? C’est une écriture dont le sens de lecture change d’une ligne à l’autre, à la manière du bœuf marquant les sillons dans un champ, allant de gauche à droite puis de droite à gauche.
Dont cette dernière partie de phrase pourrait s’écrire :
.gauche à droite de puis droite à gauche de allant, champ un dans sillons les marquant bœuf du manière la à, l’autre.
Cela favoriserait sans doute les joueurs de tennis !

Est ce que les silences des livres délivrent ?

Dans son anthologie de poèmes pour la jeunesse, le poète Abdellatif Laâbi s’est amusé à féminiser quelques expressions de notre langue : alors, imaginez un conte qui commencerait par « Elle était une fois » dans un pays où l’on dirait «Bientôt elle fera nuit, pourvu qu’elle ne pleuve pas des cordes». Tout en se souvenant qu’en allemand le soleil est féminin…

Entendu et lu une information sur une étude voulant mesurer l’effet placébo de l’ostéopathie. Comment ne pas interroger dans ce cas le concept de placébo?? C’est quoi une manipulation placébo? Quid du toucher, de la chaleur d’une main, de son fuide, de l’énergie échangée? En ramenant cette expérience dans son cadre soit disant scientifque, -placébo ou non placébo-, cela revient comme d’habitude à cette même arrogance scientifque de défnir son propre cadre comme étant le seul et unique… Et après s’étonnera-t-on du défcit de confance en la médecine ? Faudrait-il prendre un médiator pour chanter l’injustice qui accorde du sursis et coupe la faim de vivre ?

Peut-on dire de Madame Laguillier qu’elle fut une lanceuse d’Arlette ?

En tous cas n’achetez plus de poivre moulu, préférez-le en grains ! Une étude a montré que moulu, il contenait aussi terre, poussière et résidus de plastiques… Atchoum !!!

Dans les aventures de lecture de ce mois, un superbe, lyrique et poétique voyage en compagnie d’Alexandre, sa mort, ses généraux, son corps et son tombeau sous la plume de Laurent Gaudé. Cela s’intitule Pour seul cortège et est publié chez Actes Sud. Envoûtant.
Les étoiles s’éteignent à l’aube, de l’amérindien Richard Wagamese. Un fls accompagne la mort de son père presque inconnu et alcoolique dans les montagnes de Colombie Britannique. Puissant et émouvant.
Pas loin de là, Rick Bass chronique subtilement la vie sauvage du Montana dans Le Livre de Yaak.
De l’autre côté du Pacifque, l’anthropologue Nastassja Martin conte dans Croire aux Fauves, sa rencontre physique et animiste, humaine et animale avec un ours dans les montagnes du Kamtchatka. De ce livre, il est question aussi dans le podcast réalisé par Maïa Mazaurette sur la mort subite de son fancé âgé de 29 ans, qui s’appelle Une Histoire Intime. C’est fin, fort, vivant. https://www.franceinter.fr/emissions/une-histoire-intime

Si par hasard, vous connaissez des gens qui sont en quête d’une maison dans le Sud et plus particulièrement dans les alentours provençaux du Mont Ventoux, faites-moi signe. Deux amies vendent deux maisons contigües dans une petite copropriété à une vingtaine de kilomètres à l’est d’Avignon.

J’ai commencé cette chronique en écoutant François Sarano et son exploration fascinante du monde des cachalots. Plongez-y, la mer veille.

Les jours rallongent. La nuit s’amenuise.

Elle était temps.

do 9421

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