AU 9 RUE DES NOUV’AILES # 8

20 mai 2016 § 0 commentaire

Quelle est la différence entre le début et l’origine? La réponse ne peut être qu’à … la fin de cette nouv’aile chronique.

Qui s’illustre de dessins sous l’élan de la Géante Nue qui ouvrait la précedente et a trouvé acquéreur lors de l’exposition collective de dessins à la Galerie du Génie de la Bastille. Avec les traits colorés qui tentent de capter les traits envolés des archers japonisants. Avec un zèbre venu tracer les lignes noires et blanches d’un rêve caché dans les spirales d’un papyrus sans âge. Et avec le croquis qui fait des ronds dans les bambous de ma prochaine installation lors d’une exposition collective à Saint Jean de Boiseau près de Nantes le week-end des 16 et 17 avril prochain. Avec, à suivre, dans ce lieu de rencontres, de créativité et de convivialité qui s’appelle “AU DIX SEPT”, un projet de stage d’arts plastiques que j’animerai début juillet.

Entre arc et art, il n’y a qu’un thé de différence.

Je suis toujours fasciné par le dessin – cette première expression humaine que l’on apprend avant même de parler ou d’écrire, ce premier gribouillis feutré sur la première page blanche de notre humanité- et le mystère de ce lien intime qui passe et circule entre l’œil, la main et le cerveau et traduit l’émotion du regard qui traverse le corps.
Toujours à la recherche de cours ou d’ateliers d’arts plastiques, je vous redonne le lien de mes travaux d’école qui ne fonctionnait pas dans les précédentes nouv’ailes: www.dodelaunay.com/entre-objet-et-peinture/travaux-decole/

“La première spiritualité c’est d’être connecté à soi-même”, ai-je entendu dans la bouche du conteur Yannick Jaulin, celui qui a découvert que le nombril du monde se situait en Vendée, dans le petit village de Pougne-Hérisson. Voilà qui me semble être une vérité originelle ( et nombrilesque) à réactualiser sans cesse au cœur de notre époque hyper-connectée et néanmoins légèrement déboussolée.

“Rose promise, chôm’du” C’est un des jolis slogans qui a fleuri sur les banderoles printanières des “Nuit debout” et autres bagarres contre la loi du travail. J’avoue humblement ne pas avoir, à l’heure où je viens d’envoyer mon dossier de demande de (maigre) retraite, tout capté des enjeux en jeu, entre préservation des acquis et nécessité de s’adapter aux mouvements du monde. Il y a dans cet éveil printanier quelque chose d’un rituel de jeunesse qui découvre la rue, la manif et la grève et fait joyeux écho au livre de Christiane Taubira “Murmure à la jeunesse” dont je vous donne quelques échos poétiques dans la cinquième image.

Vous connaissez sûrement l’expression “En voiture Simone!” Mais connaissez vous la délicieuse suite qui rime et remonte aux débuts de l’automobile: “C’est moi qui conduis, c’est toi qui klaxonnes!”

Pour la première fois au monde, une machine ordinatrice a battu un être humain au jeu de go. C’était il y a quelques semaines en Corée. De mes quelques expériences retenues de ce jeu, je me souviens d’une des leçons de stratégie: en attaquant directement un territoire de l’échiquier du jeu de go, le goban, on ne fait que le renforcer. Peut-on en tirer quelques perspectives politiques pour notre époque bouc-émissairisée? Ou vaut-il mieux attendre joyeusement qu’on aie de nouveau un vrai gouvernement de droite avant de retrouver une nostalgie de gauche?

”Il y a le silence déraisonnable du ciel” a dit Albert Camus cité par Hubert Reeves dans la bande dessinée “L’Univers” parue à la petite Bibliothèque des Savoirs.

Dans les lectures du mois, il y a “Crime dans la cité impériale” de Colette Lovinger-Richard. J’ai cru que c’était un polar chinois et je me suis retrouvé dans un imbroglio napoléonien en forêt de Compiègne… On m’avait conseillé “Nymphéas” de Michel Bussi mais comme il n’était pas dans les rayons de la médiathèque j’ai pris “Ne lâche pas ma main” et me suis retrouvé à crapahuter dans les paysages de l’île de la Réunion. L’intrigue s’essouffle sur la fin mais quel plaisir de déambuler dans le créole des ravines et pitons de ce confetti volcanique.
Et pour continuer le dépaysement, je viens d’entamer “Le Boulevard Périphérique” d’Henri Bauchau.

”Le vêtement c’est ce que vous voulez qu’on pense de vous, la nourriture, c’est ce que vous pensez de vous” a dit entre autres Maguelonne Toussaint-Samat née en 1926 qui a aussi écrit un livre sur le sexe des gâteaux! À déguster sans modération!!!
À tous les adultes chez qui sommeille encore un enfant, je vous recommande, de Winsor Mc Cay, la bande dessinée Little Nemo, publiée au début du siècle dernier dans le New York Herald. Posologie: une page chaque jour, surtout au réveil.

Que dire d’un pays qui après avoir exterminé ses “peaux rouges” et esclavagisé sa minorité noire héberge son président dans un lieu nommé “La Maison Blanche”?

”La vérité, on peut la cacher, on ne peut pas la tuer”
a dit le toujours sémillant et juvénil franco-chilien Alessandro Jodorowsky.

Peu de cinéma ce mois-ci: Le cœur régulier de Vanja d’Alcantara avec la subtile Isabelle Carré, No Land’s Song, un documentaire iranien qui essaie de démonter l’interdiction pour les femmes de chanter en public en Iran et la sympathique comédie de Rosalie Blum d’après la BD éponyme.

Puisque vient la fin de cette chronique, voici la réponse à la question du début: Le début c’est la première rencontre, alors que l’origine peut être très en amont… C’est ce qu’évoque Erick Orsenna dans son dernier ouvrage “L’Origine de nos Amours”… Je n’aime pas cette incongruité de la langue française qui qualifie la récente parution d’un livre par ce qualificatif “dernier” qui sous entend “dernier paru” mais semble affirmer plutôt qu’il n’y en aura pas d’autres après.

Cela me fait penser à ce koan japonais, ces questions brèves qui n’attendent pas de réponses: “où étiez vous avant que vos parents se rencontrent?”

Autrement dit: “où est votre origine?”

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