AU 9 RUE DES NOUV’AILES #5

10 janvier 2016 § 0 commentaire

Comme en terre.
Comment taire … l’envie de silence face au tumulte et au vacarme du monde et de sa complexité?
En continuant à écrire et à dessiner pour faire remonter l’encre sur les pentes de la joie de vivre…. Peu de temps après les assassinats de Charlie, une amie m’avait demandé de faire un dessin à propos de ces attentats. Sur le coup, j’en fus bien incapable. Et puis, après être allé voir l’Humour à mort, le documentaire de Daniel Leconte et continué à regarder pas loin de mon écran l’autocollant “Je suis Charlie”, est venue dans les pas silencieux de mon crayon cette image que je vous livre avec ces Nouv’ailes. Et j’y ajoute une autre, plus personnelle, liée à la rencontre avec Tignous au Festival du Vent à Calvi en 1997.

Il y a tellement d’urgence dans l’air et dans le climat de l’ère qu’il est urgent de n’en plus parler, mais de faire… Mais comment pourra-t-on réparer les siècles d’humiliation que nous avons commis… “Nous refusons de voir que par notre hauteur, notre suffisance, notre morgue, notre avidité, notre cupidité, notre manière de lâcher les bombes puis de partir tranquillement au cinéma, nous avons nous-mêmes engendré ces monstres. Mais il ne faut pas être candide : ce n’est pas pour les civiliser que nous les tuerons, c’est parce qu’il nous font peur. Ce n’est pas avec nos belles valeurs que nous les tuerons, c’est avec nos armes. Et pour ce faire, il faut embrasser au moins provisoirement les mêmes valeurs “primitives” qu’eux: celles de la survie de soi et de la haine pour l’autre” (Nancy Houston , dans le journal Le Un du 6 janvier 2016).

Je me souviens du 9 janvier 2015. Au moment de l’assaut de l’Hyper Casher, je faisis quelques courses dans la supérette de mon quartier. Quatre jeunes gens, barbus et djellabah, faisaient quelques courses et riaient haut et fort. Je me souviens des regards quelque peu gênés des autres clients dont une bonne part de religion musulmane… Un silence se creusa sur le tapis roulant de la caissière.

Comment sculpter des nuages d’encens dansants?

Je me souviens du premier Noël qui m’offrit mon premier train même pas électrique, resplendissant sur la couverture rose fuschia du paquet cadeau. Je fus, sans oser le dire, tout déçu en soulevant le couvercle qui révéla quelques rails métalliques et une locomotive en plastique qui n’avaient pas grand chose à voir avec l’image sur l’emballage. Ce fut là sans doute mon premier vaccin anti pub…

Comment s’appelle la femelle du hamster?

Vu avec intérêt l’exposition “Une Brève Histoire de l’Avenir” au Louvre d’après le livre de Jacques Attali… Ou comment l’homme a toujours cherché à deviner de quoi sera fait le temps demain. Avez-vous remarqué qu’on ne vérifie jamais la justesse des prévisions météo d’hier et d’avant hier. Comme si on avait davantage besoin de l’existence de ce moderne oracle plutôt que de son exactitude.
Dans les pièces de toutes époques exposées, figuraient trois fragments de bronze de Rodin retrouvés dans les décombres du World Trade Center, qui abritait la collection Cantor, plus important groupe nord américain d’œuvres du sculpteur. Ces fragments appartenaient aux Ombres, groupe sculpté qui domine La Porte de l’Enfer. Ce groupe symbolise le désespoir qui étreint les Damnés et incarne la célèbre phrase du poète Dante “Vous qui entrez, laissez toute espérance”.
Alors je suis allé au Musée du Quai Branly voir les expositons “Sépik, arts de Papouasie-Nouvelle Guinée” et “Esthétique de l’Amour” qui présente les beaux objets de ceux qui vivent sur les bords de ce fleuve d’Asie Extrème Orientale.

La femelle du hamster s’appelle … Amsterdam.

Je me souviens qu’au sommet des films du mois, j’ai vu le bien nommé “Au delà des Montagnes” de Jia Zhang-Ke, dont j’avais déjà adoré l’an passé “A Touch of Sin”. Et qui m’a donné envie de relire “Le Dit de Tian Yi” de François Cheng.
J’ai vu et aimé aussi Back Home, Le Grand Jeu et La vie très privée de Monsieur Sim. Et le soir du réveilon de Noël, le très beau noir et blanc de “L’Étreinte du Serpent”, film colombien de Ciro Guerra, une histoire de deux explorations de l’Amazone qui se répondent à 40 ans d’intervalle, au début et au mitan du XXème siècle.

“Il faut pacifier” dit l’explorateur.”Il ne faut pas s’y fier” répond l’indien.

Je me souviens, c’était un lundi matin, je prenais le train en gare de Brétigny-sur-Orge et j’appris à la Une d’un journal qu’il venait d’être assassiné par un extrèmiste juif. . Et avec lui les accords d’Oslo. Alors je suis allé voir “Le Dernier Jour d’Yitzhak Rabin”, le film d’Amos Gitai et ai été effaré en voyant comment déjà, à l’époque le cynique Netanyahou attisait la haine dont on voit les résultats vingt ans plus tard.

Dans les lectures du passage du solstice, quelques nouvelle de Raymon Carver et de Russel Banks, mais surtout les retrouvailles avec Harry Hole dans “Police” de Jo Nesbø. Cela me valut un beau moment de complicité et de partage dans un wagon du métro parisien et quelques nuits heureusement longues à “page-turner” cette belle mécanique de précision policière et littéraire.

Continuez moi l’envoi de poèmes, ils sauront comment dire l’écho de ce comment taire…

Pour faire revenir à la première personne du singulier le présent indicatif du verbe ouïr.

do 9116

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