DES NOUV’AILES DU NEUF n°52

9 avril 2014 § 0 commentaire

9 avril 2014
Vendredi 14 mars : après une journée à construire des totems à base de papiers Canson et de tubes de Sopalin, je fais halte aux Galeries du Grand Palais pour voir l’exposition Bill Violla. Moi qui continue à ne pas avoir la télé et qui n’est en général pas trop fan des vidéos en exposition, je suis resté scotché aux écrans pendant trois heures, sans tout voir et avec l’envie immédiate d’y revenir. Je l’avais découvert en 2007 lors de la Biennale de Venise et je suis subjugué par son travail vidéo sur le temps qui est comme chacun sait le seul matériau de la peinture… Dans cette soirée sous le signe de la lenteur, je filerai ensuite voir « Chiens errants » du taiwanais Tsai Ming Liang. Une errance aux longs plans-séquences qui impriment durablement la rétine…

Samedi 15 mars : La gorge pique de pollution, la lumière sur Paris est jaune brouillard. Seul avantage, on goûte pendant quelques heures le plaisir de prendre à bras le corps la gratuité des transports en commun sans avoir à valider… Ça semble un détail mais change vraiment la perception du réel et de son contrôle. Ça a un petit goût de L’An 01 (« On fait un pas de côté et on réfléchit ») et donne soudain l’envie d’un vrai moment de radicalité : supprimer TF1, interdire la F1 et même éradiquer la publicité pour la F1 et TF1… Rajoutez à la liste le choix de votre radicale envie.
Je n’ai pas encore lu La Liste de Mes Envies, qui a fait connaître l’écrivain Grégoire Delacourt, mais ai adoré son deuxième roman, La Première Chose qu’on Regarde, qui rencontre la belle Johansson qui n’est pas tout à fait Scarlett.
Je file voir « Son épouse » de Michel Spinosa, belle dérive d’Inde et de folie avec Charlotte Gainsbourg et Yvan Attal.

Mercredi 19 mars : à la descente du train qui me ramène des boîtes à rêves de Touraine, je file voir La Cour de Babel de Julie Bertucelli. T’es belle, Babel !

Vendredi 21 mars : Deuxième jour du printemps. J’en profite pour voir défiler le XXème siècle dans l’œil de Cartier-Bresson au long de la rétrospective qui lui est consacrée au Centre Georges Pompidou. Je me régale de ses instants décisifs, de ses mots engagés et de ses dessins, lui qui disait qu’on pouvait changer sa perception du monde par un léger fléchissement des genoux.

Quels sont les effets des fées sur les faits ?

Lundi 24 mars : « La minéralisation osseuse est globalement homogène en dehors d’un petit élément micro-géodique sous chondral en regard de la convexité du condyle fémoral interne comportant une condensation périphérique régulière…. La rotule est normalement centrée sur les incidences axiales sans signe de sub-luxation comportant une ébauche de condensation ostéophytique de l’aileron rotulien externe… » Ce n’est pas de la poésie d’avant garde (quoique…) mais le diagnostic d’une radio de mon genou gauche qui clignote de douleur par caprice épisodique. J’ai conté à mon médecin allopathe comment j’avais l’été dernier fait disparaître un hygroma (inflammation du coude) par applications alternées de cataplasmes d’argile et de feuilles de choux, ce qui l’a évidemment fait sourire non sans une bienveillante tolérance. Devant l’absence de remède à ce qui n’est pour l’instant qu’un léger bobo aléatoire, je vais quand même me tartiner de quelques couches d’argile qui au moins me soigneront les genoux de la tête et peut être aussi les trop rares je/nous de la fête !

Est-ce là l’âme du couteau ?

« Il faut choisir, se reposer ou être libre » a dit Thucydide, né vers 460 avant JC et mort, peut-être assassiné, en 397 av JC, cité par Cornélius Castoriadis – dans l’émission de Mermet du Mardi 25 mars.

Dimanche 30 mars : Les électeurs ont-ils vraiment choisis ? Ou sont-ils restés libres de se reposer (les bonnes questions) ? Il appert que nous avons de nouveau atteint un pic de PEN (Pollution Électorale Nationale) !

« Halte à la baisse du pouvoir du chat ! « 

Mardi 1 avril : Journée d’information à l’École Supérieure d’Art d’Aix-en-Provence pour préparer mon diplôme de VAE (Validation des Acquis par l’Expérience) qui se déroulera en septembre prochain. Une rencontre intéressante avec deux enseignants de l’école qui m’incite à porter regard sur 30 ans de peinture et le mettre en perspective pour en faire une présentation de 45 minutes devant un jury… À suivre…

L’anagramme de créativité, c’est réactivité.

Vendredi 4 avril : La toux m’épuise. Je vais quand même voir « Her » de Spike Jonze. Et regarde en sortant avec un soupçon d’effroi dans les yeux tous ces gens métropolitains les iris rivés à leur écran. Rivés, j’ai bien dit rivets. Vite, revoir Les Temps Modernes ! Ou la légèreté un peu surannée d’Aimer, Boire et Chanter du jeune Alain Resnais qui vient de nous quitter du haut de ses 91 printemps.

Il est tant de solitude en cet or
La lune des nuits ce n’est pas la lune
Que vit le premier Adam. Les longs siècles
De la veille humaine l’ont rassasiée
De vieux pleurs. Regarde. C’est ton miroir.
(La lune. Jorge Luis Borges.)

Au vent en emporte le temps !

Bon fil d’avril…

do 9414
NOUV'AILES_52-1

NOUV'AILES_52-2

NOUV'AILES_52-3

NOUV'AILES_52-4

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Où suis-je?

Vous êtes en train de lire DES NOUV’AILES DU NEUF n°52 chez Do Delaunay.

meta