DES NOUV’AILES DU NEUF n°54

12 juin 2014 § 0 commentaire

Ouvrir les portes.

De l’inconnu, du possible, du changement, des mutations. « Le monde est en chamaille » comme dit la chanson, mais avons-nous d’autres choix que d’ouvrir les yeux, le cœur, la ville ? C’est un peu le thème qui fédère la semaine des HLM qui se déroule du 14 au 22 juin prochain dans toute la France. Dans la communauté de communes où je réside, Plaine Commune Habitat, les artistes qui résident ou ont leurs ateliers dans ce périmètre ont été invités à ouvrir leurs lieux et en corollaire à proposer un projet pour fédérer ces ouvertures. Comme pour ancrer dans la ville ce message humaniste, ou tout simplement humain. J’ai eu le bonheur de voir retenu mon projet consistant à peindre une ou plusieurs paires de portes qui seront installées à partir du vendredi 13 juin dans l’espace public, en l’occurrence dans le jardin Pierre de Montreuil au pied de la basilique de Saint Denis.
Pour mémoire, les portes de mon atelier du 6 rue de Lorraine à Saint Denis seront ouvertes le samedi 14 juin de 15 à 20H et le dimanche 15 juin de 12 à 20h. Vous pouvez même venir pique niquer le dimanche midi autour d’un barbecue.

Ce sera le début d’une activité artistique bien dense au seuil de l’été dont vous recevrez les invitations au fil du temps. Je participe à une exposition collective intitulée « Ici et Ailleurs » à Corbeil-Essonnes du 28 au 13 juillet, à « Art en balade » le dimanche 29 juin sur la Coulée Verte à Paris et à l’exposition « Utopia in progress » à la Cité Internationale des Arts pour fêter les 30 ans du Génie de la Bastille du 9 au 26 juillet. Sans oublier l’installation « Une Auréole Infinie » dans la Chapelle Sainte Croix de Josselin en Bretagne dont je vous ai parlé dans les précédentes nouv’ailes.

Quels étaient les acquis du naturaliste Linné ?
Vous en avez déjà soupé de la Coupe du Monde de football qui hystérise les nationalismes, va saturer l’espace médiatique planétaire et demande par la voix de Platini d’attendre un peu pour l’expression des mouvements sociaux
dans un Brésil en voie de déforestation ? Détendez-vous, il y a une autre coupe du Monde dans l’actualité et elle se déroule en juillet à Paris ! C’est celle du Kyudo, tir à l’arc traditionnel japonais qui se tient pour la première fois hors du Japon et dont j’ai eu l’honneur de réaliser l’affiche.

Quand le monde bout, est-ce le bout du monde ?

Savez-vous ce que les astronomes appellent la lune bleue ? C’est quand il y a deux pleines lunes dans le même mois, ou encore quand il en a treize dans une année. Cela n’a rien à voir avec la couleur, mais vient de l’expression anglaise « blue moon ». Ce qui j’en conviens n’explique pas davantage la nature de cette expression.

Je n’aime pas les piqûres sauf les piqûres d’Épicure.

C’était le matin du jeudi 15 mai. Je m’en allais faire mes courses dans le supermarché de mon quartier. Quand tous mes articles furent bipés, la caisse affichait au compteur la somme toute ronde de 50,00€. « C’est la première fois que ça m’arrive » me confia la caissière. Ce n’était pas vraiment comme si j’avais gagné au casino où je ne joue jamais, mais c’est certain, j’avais gagné là le précieux sourire d’un anodin mais vital moment de complicité, cette émotion qui ancre l’humanité dans l’espace d’entre les yeux.

Quand je pense à la Syrie d’aujourd’hui, je me demande comment pourrait-on écrire « Phoque You Poutine » en morse…
Paul Dirac fut un grand physicien du début du XXe siècle, moins connu mais à l’égal d’Einstein. Plutôt taciturne, il parlait peu, pensait que les mots devaient exprimer la vérité. Voyageant en Angleterre dans un train en compagnie d’un collègue, celui-ci osa lui dire en regardant des moutons paissant dans les paysages traversés : « les moutons viennent d’être tondus ». Dirac leva les yeux, observa la scène et répondit « oui, au moins de ce côté ».

Je suis un fidèle auditeur de France Inter, parce que je suis avant tout fervent partisan des services publics, et surtout parce que c’est sur ces ondes qu’il y a le moins de pubs, ce mensonge infantilisant qui ment monumentalement. Mais sur cette fréquence sévissent quand même les sinistres réclames de la Matmut avec les débilitants Chevalier et Laspallès. La pub atteint sans doute son but puisque j’en parle même dans ces lignes mais j’ai au moins le plaisir de lancer ici cette dérisoire bouteille à la mer sous forme de slogan :  » Boycottez la MATMUT » et enterrez-la dans les couches profondes de la bêtise congelée de la marchandisation des esprits. Na ! Et tant qu’à faire, virez aussi celles pour la Française des Jeux !

Pourquoi le jambon blanc est-il rose ?

Réécouter avec bonheur « Plume d’Ange » du grand Nougaro parti hélas depuis dix ans déjà. Comme Reggiani aussi. C’est dans l’album Récréations, volume 6.

Nous n’avons pas la même valeur, nous n’avons pas les mêmes valeurs. Comme ce pluriel est singulier !
Dans les films du mois, la jolie fable Le Promeneur d’Oiseau de Philippe Muyl, Le Sourire du Vieux qui ne voulait pas fêter son Anniversaire de Felix Herngren, l’intense Amalric dans son film La Chambre Bleue mais surtout l’envol somptueux de Bird People de Pascale Ferran qui nous avait déjà enchanté il y a quelques année avec Lady Chatterley. Vous ne verrez plus jamais un aéroport de la même façon, et regarderez les moineaux d’un autre œil, d’un autre ciel. En écoutant la réalisatrice parler de son film j’ai appris que c’est ainsi que l’on nomme dans l’univers anglo-saxon les accros du business mondialisé qui ne vivent (si l’on peut dire) qu’entre deux avions.

Un moine zen et un moinillon cheminent pour rejoindre leur monastère dont une règle précise qu’ils ne doivent jamais toucher une femme. Arrivés à une rivière dont le pont s’est effondré, ils voient là une jeune fille qui se désespère de ne pouvoir traverser. Le vieux moine la prend dans ses bras et la porte sur l’autre rive puis poursuit son chemin. Le jeune moine est estomaqué et au bout de longues minutes ne peut s’empêcher de faire remarquer à son maître qu’il a enfreint la règle. Alors le moine lui répond avec un regard malicieux: « tu la portes encore ?  »

Portez-vous bien ouvert dans les rivières de l’été. Rendez vous aux 9 d’automnes.

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