Do Delaunay

54 ! Le 9 qui se multiplie au 6 m’a fait un joli cadeau. Né en 1954, il y avait donc pour moi 54 bougies sur le gâteau des années. Bonheur des hasards, c’est aussi le numéro de ce journal de février 2008 ! Nul sens caché dans cette coïncidence, juste le plaisir des sens de porter attention à ce signe. Le signe et le sens sont comme l’oeuf et la poule, on ne sait lequel précède l’autre. Pourtant dans un tableau c’est bien le fait de le signer, d’un sceau, d’un paraphe ou d’un mot qui lui donne son sens (de lecture) Mais le sens que je lui donne fera-t-il signe pour le regardeur ? Sans doute fautil pour déchiffrer le sens des signes posséder un … sixième sens !

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À la radio, quand il y a un silence, on dit qu’il y a un blanc.

Alors pour dire encore le blanc du Grand Nord, je vous écris avec des mots de silence, ceux qui se déplacent à la vitesse de la lumière, pure comme l’éclat tranchant de la glace vive. Presqu’un mois que je suis redescendu du cercle polaire mais je n’en suis pas encore revenu. Et ne résiste pas à prolonger le délice de ce silence avec quelques images venues du froid : la joie du fer à repasser les colonnes de glace….

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« Bien des années plus tard, face au peloton d’exécution, le colonel Aureliano Buendia devait se rappeler ce lointain après midi au cours duquel son père l’emmena faire connaissance avec la glace. »

Vous vous souvenez ? C’est la première et sublime phrase de « Cent ans de solitude » de Garcia Marquez. Eh bien, c’est à peu près le temps qu’il me faudrait pour vous conter la fabuleuse aventure d’un oeuf de peinture au pays des Samis, les joyeuses tribulations d’un artiste plasticien à la rencontre de la neige et de la glace, dans l’au-delà boréal du cercle polaire arctique.

Chronique journalière d’une sculpture annoncée qui, j’espère trouvera joyeux espace de lecture dans votre temps de fêtes.

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Habituellement, je ne dévoile dans ces lignes que mes projets qui voient le jour. Je ne parle pas de ceux qui restent dans la nuit des cartons à dessin, prêts à se métamorphoser lorsqu’un nouveau territoire se prête à leur envol. Mais à quinze jours de mon départ vers le septentrion suédois, je ne résiste pas au plaisir de vous partager un brin de rêve antarctique.

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Un chaudron en glace…

C’est ce que je voudrais vous offrir pour ce cinquantième numéro du Neuf. Un chaudron , parce que dans le Livre du Yi, c’est le nom de la cinquantième figure, celle que l’on fondait en bronze pour fonder la nouvelle dynastie, pour instaurer le neuf. En glace, parce que je viens de passer commande de mes blocs de glace à sculpter pour mon projet « YIN/YANG » en décembre prochain, près de Kiruna, dans le nord de la Suède. Celui-ci consiste en douze colonnes de glace de 180x45x30cm plus ou moins évidées disposées en ovale autour du lit, au centre de la suite 318 de l’Icehôtel. Elles disent le jeu du jour et de la nuit à travers la roue des saisons.

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« Dans le Labyrinthe de l’Arc-en-ciel, l’Art de la Joie colorie les îles grecques d’une ataraxie Bleu Soleil. « 

Ainsi pourrait s’écrire l’été 007, ainsi pourrait commencer la sixième saison du Neuf. Comme à son habitude, ce journal a pris quelques repos estivaux et vacance méritée. Mais tel un oiseau libre et voyageur, il revient comme tous les ans sonner à la porte du neuvième jour du neuvième mois.

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314.

Bien qu’égal à cent Pi, ce nombre n’est pas un chiffre rond.

(Vient alors sous la plume la liste de tous les adjectifs qui peuvent qualifier un nombre: premier, nul, pair, impair, entier, négatif, positif, relatif, décimal, cardinal, rationnel, réel, irrationnel, transcendant, imaginaire, complexe…)

314, c’est le nombre de « Fleurs de Conserve », sculptures réalisées cette année par chaque enfant de l’École Albert Camus de Rueil-Malmaison sur le thème du développement durable.

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Je suis content.

Je viens d’acquérir l’intégrale des succès de Gilbert Montagné, Enrico Macias et Mireille Matthieu. Je vais enfin, en tant qu’artiste pouvoir être fier de la culture française et son rayonnement dans le monde qui a connu en ce soir de 6 mai, place de la Concorde, à Paris une fulgurante augmentation de plus de 53%.

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« do de l’eau naît » signais-je le précédent numéro.

J’aurai pu aussi l’écrire « d’eau, de l’eau naît » et tout mon travail s’inscrit alors dans mon nom. (mon nom: phrase miroir).

L’eau comme archétype du fluide de vie, du flux vital, du flot d’émotions qui m’anime. L’eau comme source inépuisable du Créer. Comment le dire, comment le peindre ? Comment le re-créer sans cesse? Comment se soucier au jour d’hui de la reproduction de l’eau ? On se bat encore pour des idéologies quand bientôt manquera l’eau au logis Terre.

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