QUOI DE NEUVE ? (25)

9 mai 2024 § 0 commentaire

Voir de belles choses.

C’est ce qu’a conseillé sa mutuelle à une amie fraîchement retraitée. Alors je suis ce conseil, du verbe suivre mais aussi du verbe être.

Je passe de longs moments dans l’atelier pour préparer mon installation LA VOIE DE L’ARBRE la semaine prochaine à Saran, près d’Orléans. Mais aussi pour chercher où est le coin des yeux, poursuivre les chemins de l’esperluette, faire sourire un Roi fragile… En témoignent les images n°1 et 2 ci-dessous.

J’ai découvert un merveilleux peintre et céramiste chinois Chen Jialang dans le magnifique Couvent des Cordeliers (image n°4). Je suis allé deux fois voir l’expo Brancusi au Centre Pompidou, écho différent et renouvelé de celle vue en 1994 dans ce même lieu. Toujours aussi puissant ! J’ai fait la queue pour attraper les dernières places disponibles du Théâtre de la Ville pour voir et ressentir Sweet Mambo, ultime chorégraphie de Pina Bausch. Avant de filer vers les récentes découvertes archéologiques des Mexicas au Musée du Quai Branly.

Quelques baumes de beauté pour pouvoir dire « je vais bien » alors qu’il m’est spontanément difficile de formuler ces paroles aux sons tonitruants des échos du monde. Et aux quelques murmures partagés, il semble bien que nous sommes plus que nombreux dans cette extrême mélasse…

Comme tous les ans à la fin du mois de mai se déroule Manifestampe, événement européen mais aussi heureupéen pour célébrer l’estampe. L’estampe, au sens large, c’est une œuvre de création obtenue par impression d’une matrice. On peut y inclure la lithographie ou la sérigraphie. Au sens plus strict, c’est le résultat de l’impression d’une gravure. L’acmé de cette Manifestampe est la journée du 26 mai. La Galerie du Génie de la Bastille y participe cette année et organise du 21 au 26 mai l’exposition de 18 artistes. J’y présenterai pour ma part 12 gravures inspirées du Dao De Jing, réalisées en 2010 dont vous pouvez voir deux tirages dans l’image n°3 de cette chronique. Pour toute info : https://legeniedelabastille.com/exposition/le-genie-de-lestampe-2024/

J’y serai pour le vernissage le mardi 21, pour le finissage le dimanche 26. Et pour deux permanences les jeudi 23 et vendredi 24 de 14 à 17h. Ou sur rendez-vous si vous me prévenez.

Dans la catégorisation des films, Il y a ce qu’on appelle les films grand public. Existe-t-il des films petit public ? Il y a aussi des films « jeune public ». Imaginerait-on marketter des films « vieux public » ? En mesurant la chance que j’ai dans une ville comme Paris de disposer à loisir d’une offre abondante de cinéma, je me faisais ces réflexions en pensant à toutes ces toiles que j’aime citer dans les lignes de cette lettre qui ne verront peut être jamais la lueur d’une salle obscure et d’un écran géant. Mais je continuerai à citer ces « petits » films pour, qui sait, les mettre en mémoire et leur donner une autre chance dans la grande lessiveuse de la reproduction des images.

Il en est ainsi pour le film O corno, une histoire de femmes réalisée par une femme, Jaione Camborda, à la frontière de l’Espagne et du Portugal au début des année 70 où dictaturaient encore Franco et Salazar.

Et aussi pour Dieu est une femme… Joli titre pour un beau documentaire d’Andrés Peyrot qui a retrouvé un film tourné (et perdu) en 1975 par un autre documentariste Pierre-Dominique Gaisseau sur les indiens Kunas de la région du Panama et qui retourne 50 ans plus tard leur présenter ce film retrouvé.

Mais les voies du cinéma sont parfois sibyllines et c’est une amie de Bretagne qui m’a signalé un film qui avait échappé à ma curiosité cinéphile et qui ne jouait plus que dans une salle de la capitale. C’est un trésor et ne le ratez pas si vous êtes dans ses parages : c’est Smoke Sauna Sisterhood que l’on peut traduire par La sororité d’un sauna à fumée, de l’Estonienne Anna Hints. Elle a filmé pendant sept ans les rencontres, paroles, gestes, silences et lumières d’une dizaine de femmes qui se retrouvent dans un sauna à fumée, cabane rustique au fond des bois et au fil des saisons. Un bijou et un bisou pour le cœur et les yeux.

Dans les autres films du mois, j’ai aimé Le Mal n’existe pas, Borgo, Un jeune Chaman, L’Échappée, Le Tableau Volé et le film de et avec Vigo Mortensen, Jusqu’au bout du monde.

Dans les lectures de ce printemps de pluie, renouer encore avec Guy Goffette dont je vous vantais la poésie dans ma chronique d’avril, avec cette fois Verlaine d’ardoise et de pluie. Une biographie originale, sublimée par les mots de cet exquis poète belge.

Je me suis replongé avec bonheur dans les derniers épisodes des aventures de Philémon, saga BD de Fred qui se passe sur les îles-lettres de l’océan Atlantique. Ça date des années 90 mais a fort bien vieilli. Plus récents sont les albums de l’immense Jean Marc Rochette. J’ai adoré et offert à mon petit neveu La Dernière Reine et là me suis régalé avec son autobiographie Ailefroide Altitude 3954.

Pour finir cette chronique de mai, j’écoute Dimanche, soyeux album aux swings parfumés d’une jeune autrice interprète, Emma Peters.

Et ainsi goûter de belles choses.

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