QUOI DE NEUVE ? (26)

10 juin 2024 § 0 commentaire

« Like ? ».

Je ne suis pas très « like », vous savez, cet émoji en forme de pouce qui vaut approbation, voire acquiescement s’il est haut ou l’inverse s’il est bas. La légende voudrait que ce fut le geste que faisaient les empereurs romains pour gracier ou condamner les gladiateurs dans les jeux du cirque. Que nenni ! Ce geste vient d’un peintre pompier très académique du XIXème siècle, Jean-Léon Gérôme, qui représenta ou plutôt interpréta cette scène dans un tableau – Pollice Verso (pouce vers le bas) – conservé aujourd’hui dans un musée de Phœnix aux États-Unis, lequel tableau fut repris par le cinéma dont Gladiator de Ridley Scott ou par la BD de nos héros gaulois affublé d’un obélisque ou d’une astérisque… Pensez-y si vous aimez ou détestez les jeux du cirque olympique qui vont saturer l’espace public de l’été à venir… Mais peut-être préférerez-vous vous tourner… les pouces !

Les miens ne se tournent pas dans l’atelier : après la belle aventure de La Voie de l’Arbre, toujours visible dans le parc du Château de l’Étang, à Saran, près d’Orléans, je continue à peindre pour me perdre et me trouver, pour dire mon envie de me taire et taire mon envie de dire. J’enfonce mes pinceaux dans l’absurdité de l’actualité pour chercher un poil de beauté dans le manque de spiritualité de la modernité et faire sonner toutes ces rimes en thé avec un bon verre de vin. Vieux lecteur fidèle de Libé, j’avais un peu délaissé la lecture quotidienne qui accompagnait bien souvent mes déplacements métropolitains. Le confinement m’a fait basculé dans la lecture numérique… Époque oblige, je m’y suis adapté et, abonné, j’ai eu la chance d’être tiré au sort pour assister à la conférence de rédaction de mon journal préféré. Moi qui fut il y a quelques décennies localier et journaliste temporaire à Ouest-France à Rezé et à Nantes, ce fut un grand plaisir de voir les coulisses de cette fourmilière parisienne de plus de 200 journalistes qui frôle les cent mille abonnés numériques et que je vous invite à rejoindre et à soutenir, tant le besoin d’une presse libre et indépendante risque de se faire de plus en plus nécessaire dans les temps de nuages à venir.

À la veille d’élections européennes « extrêmement » inquiétantes, les commémorations du débarquement m’ont ramené vingt ans en arrière quand je participai en 2004 au symposium Maitre des Lieux à Saint-Lo. Pour le fun je ne résiste pas au plaisir de vous redonner le lien pour visionner mon installation « Le tour de l’arc en ciel », qui fut comme j’en plaisantais à l’époque l’une des plus belles érections de ma vie mais surtout un hommage géant, multicolore et éphémère aux moulins à prières et aux drapeaux tibétains qui jalonnent les cols et les stupas de ces territoires himalayens. https://www.dodelaunay.com/2004/05/15/tour-arc-en-ciel.html

Et pour ajouter malgré tout, une pointe d’humour à cette période électorale où la guerre et ses menaces, les nationalismes et leurs démagogues de mauvaise foi renvoient aux oubliettes écologie, changement climatique et biodiversité, cette citation d’un des héros du D-Day :

Le mois dernier, j’ai omis de vous parler d’un excellent livre de Denis Lehanne – Le Silence – qui explore les tensions raciales dans la banlieue de Boston au milieu des années 70.

Dans mes lectures de ce mois-ci, il y a Une heure de ferveur, de Muriel Barbery dont j’avais beaucoup aimé, après L’élégance du hérisson, Une rose seule. Ce nouveau roman qui se passe aussi au Japon, en est une suite mais en réalité le précède. Lisez-le pour avoir la solution de ce dédale du temps, plonger dans l’éternité d’un grain de sable d’un jardin zen et vibrer au silence, à l’imaginaire et à la subtile sensibilité de cette romancière.

Un nouvel Indridason est toujours une promesse. Celui-ci, Les parias, la tient magnifiquement. Belle est aussi celle d’Ann Scott dans Les Insolents. Une belle écriture pour le dit d’une musicienne branchée parisienne qui quitte la capitale pour vivre seule dans une isolée maison bretonne. Olivier Liron est un écrivain, autiste Asperger. Sa « romance télévisuelle avec mésanges » s’intitule Einstein, le sexe et moi. Elle n’a aucun rapport avec Einstein, très peu avec le sexe et pas du tout avec moi. C’est son aventure dans le jeu télévisé Questions pour un champion qu’il raconte de l’intérieur de son regard différent.

Dans les films du mois de Cannes, La mémoire éternelle, beau et sensible documentaire chilien et Greenhouse, fiction sud-coréenne tendue pour mettre en parallèle deux regards sur Alzheimer. Et pour réjouir d’autres regards, l’enjoué et jubilatoire Marcello Mio de Christophe Honoré.

C’est le mois de juin, les Nouv’ailes Neuve se mettent en vacance et vous donnent rendez-vous en septembre. Je vous souhaite évidemment un été en forme olympique. Non sans avoir levez un pouce et ouvert grand les bras de Vénus au petit grenoblois Milo, débarqué il y a quelques jours sur notre planète. Welcome !!!

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