QUOI DE NEUVE (?) 40

9 décembre 2025 § 0 commentaire

Un bonus de solstice. 

C’est mon cadeau de fin d’année pour cette dernière nouv’aile de 2025 : la parution dans le magazine MAISON & JARDIN d’un « état d’art » sous forme de portrait d’artiste que vous pouvez lire dans l’image n°1 de cette chronique. Vos retours de lecture sont bienvenus. (Le mot bonus fait écho d’enfance à Bonux, cadeau de lessive que ma grand mère maternelle rapportait de ses courses à nos yeux avides, impatients et joueurs. J’ai gardé trace de cet émoustillement et grand bien me fasse).

On parle de plus en plus souvent et à juste titre des « aidants ». On devrait plutôt les appelés les « aimants ». Nikola Tesla (1856-1943) qui a beaucoup travaillé sur l’énergie électrique et l’induction électromagnétique (on a donné son nom, le Tesla, en 1960 à l’unité de cette induction) était un savant un peu « fou » mais totalement humaniste. Il aurait mérité cette appellation magnétique. Elon Musk, non !

Comme tous les ans avant les fêtes, je participe à l’exposition des Minis du Génie https://legeniedelabastille.com/exposition/les-minis-2025/ du 9 au 21 décembre. Le vernissage se tient le jeudi 11 décembre à 18h et j’y serai présent le mercredi 17 de 17 à 20h et le vendredi 19 de 14 à 17h.

Je ne connaissais pas Edward Abbey (1927-1989) écrivain et militant écologiste libertaire, héritier de H.D. Thoreau, dont le roman Le gang de la clef à molette paru en 1975 a inspiré le mouvement radical Earth First ! Virulent défenseur de la nature sauvage, il dénonce d’un percutant néologisme dans le documentaire vu sur Arte, la syphilisation de notre civilisation. Dans un des commentaires de ce film, il est dit que l’on doit « accepter d’avance qu’il y a certaine bataille que l’on entreprend non pas pour les gagner mais pour l’honneur de les avoir menées et pour ce que cet honneur représente au niveau humain ». Un message ô combien toujours d’actualité ! Mais quel dommage que la société de consommation, on dit aujourd’hui le consumérisme, ait tué l’idée non violente de boycott. Y’aurait du grain à moudre et du fil à découdre !

Je vous avais parlé en avril de mon amie québecoise Martine M qui, face au crabe, s’est fait « aidée à mourir » en février dernier. J’avais été admiratif de son courage et triste de n’avoir pu la saluer. Mais elle m’a fait signe de l’au-delà par son exécutrice testamentaire qui ayant retrouvé dans ses archives une photo de la Tour Eiffel que je lui avait offerte, a pu retrouver trace de cette photo sur mon site et me contacter au sortir de l’été. J’ai pu ainsi apaisé ma tristesse en connaissant un peu les dessous des silences qui ont accompagné le départ de cette chère amie sœur. Merci Lynn !

Cette amie trop tôt partie avait-elle lu La forteresse des âmes mortes de Sandrine Chenivesse ? Je ne sais, mais je sais le plaisir que j’ai lu au récit de l’aventure de cette jeune anthropologue partie au début des années 90 au centre de la Chine, là où il n’y avait pas encore le barrage des Trois Gorges, pour enquêter sur les rituels liés à la mort dans la tradition taoïste. Passionnante et envoutante excursion dans la Chine de la fin du XXème siècle et de bien au delà!

Pour prolonger mon intérêt toujours vif pour cette culture, j’ai lu un petit ouvrage du sinologue suisse Jean François Billeter intitulé Chine trois fois muette. Il y décortique et met brillamment en perspective l’histoire de la Chine depuis le début de XIXème siècle. Mais publié en 2006, les lignes qu’il traçait pour le devenir de ce qui reste l’Empire ( pas du Juste Milieu, hélas) n’ont pas pris la direction qu’il souhaitait. Et pour filer ce fil de soie chinois, j’ai recueilli les réflexions de François Cheng qui a passé une nuit solitaire de ses 96 ans dans une maison isolée tout au bout de la presqu’île de Crozon, ce morceau de Finistère à l’extrême ouest de notre pays. Ça s’appelle Une nuit au Cap de la Chèvre et pourrait être sous titré Chronique du Fini s’taire.

J’ai retrouvé avec plaisir un nouveau roman de Peter May qui se passe dans le nord givré de l’Écosse en 2051 avec quelques sauts dans le passé de 2023. Il s’appelle Tempête sur Kinlochleven, on peut y voir les ravages du réchauffement climatique, des déchets nucléaires et de la supposée intelligence artificielle ! Un cadeau on ne peut plus réjouissant au pied du sapin.

Encore plus drôle, Vie de Gérard Fulmard de l’insolite et jouissif Jean Echenoz.

Et pour mettre un peu de zen dans les comptes de fin d’année, un joli conte de Cyril Gely intitulé Le dernier thé de Maître Sohô.

J’ai dérogé à ma règle de non-regard des séries, cette drogue capitaliste addictive, omnipuissante et chronophage qui est un des nombreux avatars du colonialisme impérialiste disney-hollywoodien. Oui, je sais j’exagère un peu, mais avouez que ce monde que l’on nous prépare et qui est déjà là, autorise parfois quelques salutaires bouffées de radicalité pour combattre l’urticaire de l’actualité qui voudrait tant nous faire croire que Donald est un faiseur de paix alors qu’il n’est qu’un fouteur de pets nauséabonds doublé d’un agent immobilier prêt à démolir la monde pour en faire à son profit un vaste chantier de reconstruction. Grrrrr !!!

Emu par les cérémonies du 13 novembre, (et encore touché par les émotions de ces moments si proches, j’étais passé pas loin du Stade ce sinistre vendredi soir et avais peut-être croisé le week end suivant l’organisateur de ce massacre dans les alentours de mon quartier), j’ai pris le temps et ai même fini par « binjer » comme on dit, les huit épisodes de la série Des vivants. Assurément de la belle et salutaire ouvrage !

Dans les films du mois, Dossier 137, Franz K, Fuori et Mektoub my love. Et surtout le malaisant, incestueux mais puissant On vous croit de Charlotte Devillers et Arnaud Dufeys avec des comédiens exceptionnels. Mention spéciale à Myriam Akheddiou dans le rôle de la mère.

Et pour finir, un autre bonus : allez vous faire rajeunir devant les gravures de Maurits Cornelis ESCHER. C’est à La Monnaie de Paris, jusqu’au 1 mars 2026. Un voyage optique qui peut commencer dans la cinquième image de cette nouv’aile!

À vous qui avez lu cette chronique jusque là, je vous souhaite un bel été puisque les jours vont s’allonger, des fêtes à la verticale de vos souhaits, des plaisirs à l’intérieur de vos rêves de trêves et des mains d’huile comme des baumes de terre céleste.

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