L’ARBRE A MIROIRS prend doucement forme dans l’atelier bien occupé. Heureusement le bout de square qui le jouxte me permet de faire en extérieur les premières ébauches de montage de la structure métallique qui va accueillir les 432 carrés de miroirs Or et Argent.
Je vous joins la liste des courses : 4 treillis à béton de maille 20cm. 12 fers à béton ø14mm de 3m de long. 216 miroirs carrés de 184mm de côté en plexiglas Or, autant en Argent. 864 colliers transparents Serfex de 10cm. 6 tubes d’acier ø35mm de 60cm de long. Du câble et des chaînettes d’acier, des ligatures métalliques, de l’antirouille noir et une bombe de peinture dorée.
Si toute la préparation se fait à l’atelier, l’installation proprement dite aura lieu du 8 au 15 mai prochain. Ce qui provoquera peut-être un léger décalage de la parution des prochaines nouv’ailes. L’implantation se fait dans les vignes de la commune de Chavot-Courcourt, à 5km au sud d’Épernay, dont j’ai appris que les habitants s’appellent les sparnaciens. (on peut voir ce site sur https://www.vignart.fr/evenements/maison-gosset/ ). L’inauguration de cette manifestation qui se déroule sur 18 sites de ce vignoble aura lieu le dimanche 15 mai.
Entendu une passionnante interview de l’archéologue préhistorien Jean Paul Demoule qui vient de publier aux éditions Payot son livre Homo migrans, une histoire globale des migrations qui tord le coup à bien des idées reçues et affirme haut et fort que depuis l’aube de l’humanité, nous avons toujours été des migrants. Au-delà des multiples raisons qui donnent naissance à ces migrations, que produisent-elles ? Des rencontres, des imprévus, des découvertes comme celles décrites dans Calais mon Amour le livre de Béatrice Huret, qui a inspiré le flm de Jérémie Elkaïm Ils sont vivants, belle histoire d’amour franco-iranienne joué par Marina Foïs et Seear Kohi. Sans aucune naïveté en cette époque où Crimée rime avec crimes contre l’humanité et Ukraine avec massacres à la haine, il semble important de réaffirmer que ce qui rend malgré tout, fécondes ces migrations forcées ou volontaires, c’est cette énergie vitale que l’on nomme amour, altruisme, désir d’altérité, ouverture à l’autre, tous ces noms qui disent un irréductible humanisme.
L’amour contre toutes les armures…
Dans les films du mois, en haut de la pile je mets L’ombre d’un mensonge de et avec Bouli Lanners, fin et subtil et Seule la Terre est éternelle de François Burel et Adrien Soland autour et avec l’écrivain Jim Harrison et les paysages d’une traversée de l’Ouest américain.
On ne peut pas dire que Notre Dame brûle de Jean Jacques Annaud est un grand flm, mais c’est un impressionnant document dont j’avais envie de voir le feu…
Dans les autres films, le formidable et dense En Corps de Cédric Klapisch qui danse entre classique et contemporain. À voir aussi Le monde d’hier de Diastème, pas forcément pour l’intrigue mais plutôt pour le rendu de l’ambiance des couloirs et dédales des allées et alcôves du pouvoir… Histoire de méditer sur les vanités de ce monde …
Un très beau rôle pour Karine Viard dans Une Mère, qui veut se venger de l’assassin de son fils avant de cheminer vers les chemins du pardon…
Je n’ai pas lu Les Petits chevaux de Tarquinia de Marguerite Duras, mais ai bien aimé le flm Azuro de Mathieu Rozé, inspiré par ce livre. Une goutte de plage et de soleil en ce début de printemps frisquet.
J’avais vu ce flm d’Alain Cavalier – Un étrange voyage – à sa sortie en 1980 avec Jean Rochefort et Camille de Casabianca quand je faisais quelques critiques de cinéma sur les ondes de Radio France Pays de Loire. Il est de nouveau visible sur le site d’Arte et n’a pas pris de rides ! Je me suis régalé à la revoyure ! https://www.arte.tv/fr/videos/107360-000-A/un-etrange-voyage/
J’avais aimé la sage du policier Harry Hole écrite par le norvégien Jo Nesbø. Celle-ci s’est close mais ce romancier poursuit son œuvre. Après Macbeth qu’il a revisité, il vient de publier Leur Domaine, roman noir d’une saga de deux frères en prise avec leur secrets et leur passé.
Autre violence, celle des narcos de Colombie que décrit Caryl Férey dans son roman Paz. Est-ce bien raisonnable de lire de tels livres en ces temps assombris et plombés d’obus obtus qui tuent? Alors, si vous voulez de la douceur de lire, préférez Ce que Frida m’a donné de la vénézuélienne Rosa Maria Unda Souki, joli roman graphique autour de l’œuvre de Dame Kalho publié aux éditions Zulma. Un régal pour les yeux de l’esprit.
Le ton de cette nouv’aile dit en creux la couleur de mon printemps : une occupation créatrice qui emplit les bras de faire, des échappées lectrices et cinéphiles pour me tenir debout et garder distance avec les affres de l’actualité.
Et le baume de votre partage de ces états traversés dans l’envers et l’échange des écrans.
Ce qui est aussi une autre forme d’un arbre à miroirs. J’y accroche les mercis de votre lecture.
do 9422
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