QUOI DE NEUVE? _6

9 juin 2022 § 0 commentaire

Le souffle des miroirs.

Je me repose sur lui dans la lumière de l’atelier et accessoirement dans l’évasion de quelques salles obscures ou les rebonds émotifs des balles de tennis. Après l’intense boulot de L’ARBRE À MIROIRS, la pression est retombée et le plaisir de cette réalisation continue de diffuser ses reflets dans le quotidien de ce printemps. Je ne résiste pas à vous joindre de nouveau quelques images prises dans ces soirées de mi-mai où la pleine lune a baigné de ses rayons les collines champenoises et les lignes de vignes. En attendant la vidéo que je vais monter pour donner à voir les balancements or et argent de l’Arbre, vous pouvez en savoir un peu plus en suivant ce lien https://www.vignart.fr/evenements/chavot-courcourt/

Au retour de Champagne, j’ai enchainé sur l’organisation et la participation à l’exposition Le Génie de l’Estampe à la Galerie du Génie, dans le cadre de la journée européenne Manifestampe. Y ai exposé une dizaine de gravures et pour cette occasion, des essais de gaufrages à partir de plaques de zinc découpés à l’acide en forme de Roue du Temps.

Au programme artistique de l’été, une invitation à un symposium de land-art privé du 1 au 15 aout en Autriche dans la région d’Innsbruck sur le thème The Power of Less. Le Pouvoir du Moins. Y a t-il meilleur programme pour nos sociétés surabondantes qui mesurent chaque jour un peu plus les limites et les fragilités de nos modernités ? Mais le rendez-vous qui se prépare actuellement dans les soutes de l’atelier sera pour septembre avec mon exposition à la Galerie du Génie intitulée « L’ENTRE & LA ROUE ». Ce sera du 6 au 18 septembre avec vernissage le samedi 10. À vos agendas !

La naissance des seins. J’ai toujours bien aimé cette expression à fleur de peau à la fois anatomique et temporelle. Qui relie le corps et le temps. En corps, c’est la ligne ondulante qui signe le liseré du décolleté, dessine la lisière de la gorge. Dans le temps c’est la période d’apparition de ces formes qui montre la passage de la fille à la femme, l’âge de la puberté qui ouvre à la reproduction du monde.

Je n’ai pas parlé cinéma dans mes précédentes Nouv’ailes pour cause d’ARBRE À MIROIRS. Mais si par bonheur vous le croisez sur une affiche, allez voir Il Buco, un somptueux documentaire italien de Michelangelo Frammartino qui lie l’exploration spéléologique d’une grotte italienne profonde de 687m – l’abîme de Bifurto – et la mort d’un vieux berger calabrais. Vu deux fois, j’en suis sorti avec la sensation d’une caméra qui creuse l’obscurité de l’écran avec la lumière de ses images. Comme une faille de clarté dans le sombre de la terre, une fssure de jour qui traverse la nuit des temps.

Bien aimé aussi Les Passagers de la Nuit de Mikhaël Hers, Frère et Sœur d’Arnaud Desplechin, L’École du Bout du Monde (au Bhoutan, à 4800m d’altitude!) de Pawo Choyning Dorji, un beau documentaire – Birds of America – sur le naturaliste français Jean-Jacques Audubon, émigré aux USA dans la première moitié 19ème siècle et tellement célèbre là- bas qu’il est devenu John James Audubon et Clara Sola de la suédo-costaricaine Nathalie Mesén. Et pour fnir cette sélection printanière, une pépite nommée Limbo du réalisateur espagnol Ben Sharrock. L’histoire de migrants dont un syrien qui ne se déplace jamais sans son oud, qui attendent dans le nord de l’Écosse un hypothétique visa. Dans la forme et dans le fond, une merveille de cinéma grave, drôle et profond.

Si vous passez par la capitale d’ici le 29 août, allez contempler l’exposition de Simon Hantaï à la Fondation Vuitton. La peinture dans de beaux draps et bien mise en plis…

Dans mes lectures, tout le mois de mai a défilé dans les pages de la trilogie de la vallée de Baztan écrite par la romancière espagnol Dolorès Redondo : Le Gardien Invisible, De Chair et d’os et Une offrande à la tempête. Une intense saga policière entre Navarre et Pays Basque.
Et pour changer d’univers, Le Serrurier Volant de Tonino Benaquista illustré par Tardi et le premier roman de Pierre Lemaître, Le Serpent Majuscule qui vient d’être publié.

Certains matins, j’ai mal au monde. Ma rage reste intacte et présente mais fait silence face aux délires et aux mauvaises fois russes, aux déforesteurs d’Amazonie et autres tortionnaires des Ouïgours. Je serre au chaud dans mes bagages d’été quelques graines d’optimisme pour protéger et soigner les humeurs de mon regard.

Je termine cette chronique en écoutant Jean Michel Maulpoix qui va recevoir prochainement le prix Goncourt de la poésie. Il cite un poète récemment disparu, Michel Deguy, fondateur de la revue Po&sie, qui a inventé le mot « géocide » avec lequel il nous faut désormais vivre. Mais il a cité aussi René Char qui a dit « les poètes tirent des salves d’avenir ».

Alors armons-nous d’avenir. Alors aimons-nous d’avenir.

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