QUOI DE NEUVE?_5 : L’Arbre à Miroirs pour faire pétiller la Champagne !!!

16 mai 2022 § 0 commentaire

Vendredi 13 mai, commune de Chavot-Courcourt, à 5 kilomètres au sud d’Épernay.

L’ARBRE À MIROIRS est désormais installé au cœur des vignes, dans le pays de Champagne.

VENDREDI 6 MAI

L’intense travail de préparation des 432 miroirs Or & Argent est terminé. Ils mesurent 184mm de côté, sont fxés avec des colliers Serfex sur les treillis de fer à béton peints en noir et doré, et agrémentés de petits morceaux de reliure plastique pour qu’ils restent bien centrés dans les mailles de 200 mm. Le tout est enrubanné de flm plastique pour faciliter le transport.

J’ai aussi préparé les tubes d’acier qui vont être enfoncés en terre pour accueillir les fers à béton de ø14mm qui vont structurer le tronc de l’arbre. Préparé aussi les deux «brancards » de 5m de long qui vont servir pour élever les six bandes de treillis de 4,80m de long. Lesquelles bandes sont faites de deux treillis de 3,20m de long et 0,6m de large qui se superposent sur une longueur de 80cm.

Tous ces préparatifs m’ont valu quelques insomnies matutinales, période faste avant l’aube pour « checker » tous ces petits détails qui font les grands bonheurs de réalisation. Et cela, dans la plus grande autonomie possible. Détail qui ason importance : il n’y a pas d’électricité sur le terrain. Au matin du 6, le camion loué emmène tous ces matériaux pour les déposer à la mairie de Chavot-Courcourt. Pour le transport sur le site, à 2km de là, la Twingo et sa modeste galerie feront l’affaire. Idem pour l’échelle double que la commune met à ma disposition.

DIMANCHE 8 MAI

Les outils sont dans la voiture, la petite échelle pliante, les tréteaux, les tubes, les ligatures métalliques aussi. Je retrouve mon ami artiste Alain Mila qui vient aussi installer son œuvre à Moslins, pas loin de là. Pour lui c’est une quarantaine de manches à air qui vont animer le ciel champenois.

LUNDI 9 MAI

Premier challenge sur site. Comment vont s’enfoncer les six tubes d’acier ? Ouf, ouf !!! La terre n’est pas trop sèche, masse et barre à mine font un bon avant-trou, la pièce de bois pour taper sur le tube tient le coup et les six fers à béton dressent leur 2,50m au dessus du sol. « L’escalade » peut commencer ! Assembler les treillis numéro 1 et 4, qui occupent deux des faces opposées du tronc hexagonal, les positionner sur les deux brancards. La journée s’achève, la tentation d’essayer en solo l’élévation d’un brancard est grande mais la raison raisonnable l’emporte. Je vais demander l’aide de mon camarade artiste pour bien commencer la journée de mardi.

MARDI 10 MAI

Les deux brancards sont levés puis enlevés. Mauvaise surprise : la fexibilité des treillis est grande, trop grande et le haut des treillis retombe comme une branche de saule pleureur, ou de palmier. Il va falloir se battre contre la gravité, moi qui aime être un artiste-hauteur. J’aime quand les regardeurs lèvent les yeux au ciel pour s’envoyer en l’air avec la poésie de mes installations. L’après-midi, deux employés de la commune viennent me prêter mains fortes pour élever les treillis n°2 et 5, puis les n°3 et 6. Maintenant ça ressemble vraiment à un palmier-pleureur, ou à une bouteille de champagne qui vient de faire jaillir ses bulles carrées d’or et d’argent. Y’a de la nécessité de réglages et fignolage dans l’air !!!

MERCREDI 11 MAI

J’essaie de relier le plus haut possible les treillis du tronc. Je tente un équilibrage des couples de branches avec des câbles d’acier mais rien n’y fait. Le haut du tronc vrille et se déforme, les treillis ne s’élèvent guère davantage. Je fais une pause réflexive et en profite pour m’amuser de mon reflet démultiplié dans les carrés de miroirs et croque en photos quelques «autoportraits aux réglages ».
Puis je coupe tous les câbles, la fleur des treillis éclate et retombe. Heureusement les treillis font preuve de grande souplesse, leur défaut devient qualité. Je me résous aux grands moyens : il faut rehausser les six arêtes verticales du tronc. Moi qui avais acheté trop de fers à béton me réjouis de cette étourderie. Les six fers supplémentaires vont dépasser de 60cm le haut du tronc, il ne reste plus qu’à venir y fixer les six treillis. Béni soit l’inventeur du lieur qui permet d’assembler par ligatures de fer recuit barres et treillis. L’ARBRE À MIROIRS prend désormais forme et retrouve ainsi une érection bien verticale : le résultat ressemble au dessin du projet et je suis content et satisfait. Et bien fatigué, les reins en compote et les avant-bras un peu estafilés.

JEUDI 12 MAI

La matinée est consacrée au rangement du site et de la voiture, au démontage des brancards, aux coupes des ligatures qui dépassent, au retour de l’échelle à la mairie et à mon interview de présentation pour le site du Festival Vign’Art. https://www.vignart.fr/
La lumière n’est pas terrible, d’autres photos attendront demain. Je suis heureux du travail accompli. Mes inquiétudes quelque peu chroniques ont été vaines et je jouis d’une joie intime, dense et profonde au cœur de ce moment de solitude « au pied de mon Arbre » en fredonnant la chanson de l’ami Georges B. Juste avant d’offrir cette colonne de lumière aux pétillements de vos regards et de celles et ceux qui viendront s’y mirer. Et ce jusqu’au 15 septembre 2022. Si vous passez par là, faites-moi signe et envoyez moi une photo, reflet de ce joyeux mirage.

« Nous sommes ce que nous attendions » proverbe Hopi dit en interview radio par Cyril Dion qui a cité aussi Rilke : « Soyez vous-même car les autres sont déjà pris ».

« On apprend l’eau par la soif, et la terre par le voyage en mer, la passion par les affres et la paix par les récits de guerre ; l’amour par la mort et les oiseaux par l’hiver » a écrit Emily Dickinson cité par Christian Ingrao directeur de recherches au CNRS et enseignant à Sciences Po Paris qui ajoute « on apprend par le manque et par la carence, on apprend par l’absence. Peut-être l’Europe apprend-elle par la souffrance en Ukraine ».

Il s’appelait Jacques A Bertrand. Il a commis en 1983, avant d’autres multiples écrits un joli petit bouquin sur les signes du zodiaque qui s’appelle « Tristesse de la Balance et autre signes ». Il était drôle, fin et élégant, avait travaillé pour Télérama et France Culture. Depuis le 18 avril, il n’a plus de poux pas papous dans la tête.

Il est des mois où la convergence des lectures rassemble de belles pages diverses et variées : il en est ainsi de ce printemps de lecture dont je ne vous donne que titres et promesses de bonheurs lus : Rosa Candida de l’islandaise Audur Ava Ólafsdóttir. Impossible d’Erri de Luca. Solak de Caroline Hinault. Mon Mari de Maud Ventura. Là où chantent les écrevisses de Delia Owens.

Cette semaine champenoise s’est déroulée dans de bonnes conditions météorologiques. Mais « bonnes » est-il le « bon » mot alors que planent de plus en plus vertigineusement les menaces de sécheresse ? Dans nos contrées, il est commun de dire il fait «beau» quand le soleil brille, il fait «mauvais» quand le temps est à la pluie. Or dans le Yi Jing, qui m’a appris que l’automne était aussi nécessaire que le printemps et qui code la disposition des miroirs Or & Argent de mon ARBRE À MIROIRS, c’est la pluie, le Ciel venant féconder la Terre, qui est faste. Noptre contrée, maintenant c’est la planète. Alors chérissons la belle pluie…

Et que L’ARBRE À MIROIRS puisse éclairer et refléter le bon et le beau du temps.

do 13522

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