Attention !
Qui aurait pu penser que cela deviendrait aussi un marché ? Le Grand Marché de l’Attention. Excroissance mortifère du temps de cerveau disponible théorisé par le cynique chef de TF1 que fut Patrick Le Lay. J’en ai manqué un peu le jour où j’ai cliqué sur un mail me demandant d’activer le Certicode Plus de ma Banque Postale. Souvent les mails frauduleux recelaient une ou plusieurs fautes d’orthographe mais là l’illusion était parfaite. J’oubliai un instant que tous les échanges avec ma banque en ligne passait par mon espace client sécurisé. Quelques jours après je reçus un mail du fabriquant de La Roue du Temps surpris d’avoir reçu un virement de 1000€ de ma part. J’alerte aussitôt ma banque qui m’annonce qu’un autre virement de 3000€ a été effectué depuis mon livret A. Au final, je vais pouvoir récupérer ces montants puisqu’il semble que les fraudeurs n’aient pas réussi à ajouter de nouveaux bénéficiaires sur mon compte et n’ont donc pas réussi à mener à terme leur tentative d’escroquerie. Ouf Ouf Ouf…
Sept œufs dans des cages de grillage. Six de couleur chair -oui, les teintes des coquilles ne sont pas sans rappeler celles de nos pigments de peaux – portent les lettres blanches du Commun. Ils saignent. Le septième est blanc, sa cage a des
nuances dorées. Une goutte de jaune s’en échappe, preuve qu’il est encore vivant. Il porte la lettre E, rouge. C’est la lettre qui féminise le Commun, relie et relis la mémoire de La Commune, l’absente de notre Histoire de France qui continue d’irriguer notre présent. Commun-CommunE (voir image 1) est le titre de cette petite installation exposée la semaine passé à la Galerie du Génie de la Bastille pour commémorer les 150 ans de la Commune de Paris.. Ce E est-il aussi celui du e-monde vers lequel nous avançons ? Puisse-t-il ne pas être trop immonde ! À la fin de l’exposition, j’ai entrouvert la cage du E pour que la lumière jaune de son or ensemence la vie commune des Elles et des Eux.
Saviez vous que les fontaines Wallace qui ponctuent certains lieux de Paris furent offertes à la ville par le philanthrope britannique Richard Wallace pour venir en aide aux indigents qui n’avaient pas accès à l’eau après la destruction de nombreux aqueducs pendant la Commune ?
Y a-t-il des cas récents de temps caressants ?
Je ne décroche pratiquement plus mon téléphone fixe où ne défilent que des pubs de mutuelles, voyances ou autres billevesées publicitaires. Pourtant ce 27 mai, grand bien m’a pris de déroger à cette abstinence puisque c’était un appel pour actualiser mon compte formation. Qui a débouché sur une formation de 28h aux logiciels Photoshop et Illustrator pour une valeur de 2800€. Attention, vous avez jusqu’au 30 juin seulement pour valider ce compte en allant sur moncompteformation.gouv.fr . Ne ratez pas cette opportunité !
J’ai fêté avec lenteur la fin du temps confiné en retournant saluer les sculptures olmèques au Musée du Quai Branly. Puis j’ai repris avec bonheur le chemins des salles obscures et toiles de lumières. J’ai commencé par Mandibules pour la mouche géante mais surtout pour la prestation extraordinaire d’Adèle Exarchopoulos. Puis par Michel-Ange de Konchalovsky pour revoir la Sixtine, la pierre de Carrare, les intrigues de Médicis et le génie de ce maître. Slalom a tristement ravivé
l’actualité du harcèlement et autres sévices sexuels dans le monde du sport tandis que Balloon faisait jouer des enfants tibétains avec des préservatifs pour parler subtilement de la politique de l’enfant unique en Chine. Laquelle vient d’autoriser après deux enfants en 2016, la possibilité de trois enfants par famille. L’Empire du Milieu a peur de vieillir ! Ravivée aussi, la mémoire des événements d’Algérie que l’on a encore beaucoup de mal à nommer guerre à travers le flm Des Hommes de Lucas Belvaux. Bien content de pouvoir de nouveau faire chauffer ma carte de ciné, j’ai aimé aussi The Father, L’Étreinte et Sara Forestier dans Play List.
Mais si vous n’avez qu’un flm à voir, filez derechef à la rencontre de Petite Maman de Céline Sciamma. Je pourrais vous dire que c’est le lien mère-fille vue à travers la relation de deux jumelles de 8 ans mais cela ne dirait pas grand chose de la subtilité de ce chef d’œuvre de sensibilité et d’intimité qui parle aussi d’innocence, du présent partagé, du futur, de la mort et des cabanes. Attention, flm essentiel !!!
Je vous ai parlé récemment de La Solitude des Nombres Premiers de Paolo Giordano. J’ai poussé l’exploration des œuvres de cet auteur et me suis fais littéralement aspiré par son roman Dévorer le Ciel. Trois jeunes gens et une narratrice dans la chaleur et les oliviers du sud de l’Italie. J’ai dévoré avec enthousiasme ces constellations céleste et intime des Pouilles qui passent aussi par une grotte islandaise.
J’ai voulu glisser dans ces Nouv’ailes le silence aimé et intemporel des jardins zen de Kyoto (Image 5). C’est la lecture enchantée d’Une Rose Seule de Muriel Barbery qui m’y a poussé.
Amoureux de longue date de l’Oulipo, j’ai apprécié la lecture de l’Anomalie d’Hervé Le Tellier et l’atterrissage de cette incroyable aventure de dédoublement aéronautique.
Dans l’atelier ô combien actif, j’écris cette chronique entre vidage des 384 œufs et la construction du lit de plumes d’un oiseau-fakir pour la Biennale de Land Art d’Andorre qui commence le 1 juillet prochain. Entre gravures et totems de plexiglas de la série « Nous avions à érections ». Au son d’un râga indien que m’a redonné envie d’écouter la surprise d’un joueur de tablas croisé dans un wagon de RER. Étonnant voyageur !
Comme chaque année ces Nouv’ailes se mettent en repos estival et vous donnent rendez-vous au neuvième jour du neuvième mois pour la suite du Monde du Neuf d’après l’été.
D’ici là, portez-vous belle attention.
do 9621