9 septembre 2012 § § permalink
« Un arbre qui tombe fait un énorme bruit mais on n’entend pas une forêt qui germe ».
Cette phrase de Gandhi, citée par Jean Claude Guillebaud ce midi sur France Inter, me semble fort à propos pour cette rentrée assommée par le tam-tam médiatique de la crise… À laquelle on pourrait ajouter celle de JFK (Jean François Kahn, pas l’aéroport new-yorkais) : « La presse, d’abord elle lèche, puis elle lâche et enfin elle lynche ».
Moi qui redoute souvent cette période de rentrée – il faut se remettre dans le rythme de la grande ville après les respirations estivales- n’a pas à subir cette anxiété au seuil de cet automne : Paul Amplois m’a filé un petit coup d’pouce pour l’été et trois projets se profilent à l’horizon. Du 17 au 23 septembre, « La Traversée de l’Infini » au festival Couleurs d’Automne, au bord du lac de Machilly près d’Annemasse, là où j’avais fait « OEuf de Totem » en septembre 2009. Puis « Île ou Aile », accrochage de plumes et d’oeufs dans le square de la Roquette, à Paris, près de Bastille, du 25 au 30 septembre.
Suivra en novembre « La Roue du Temps Qui Passe » au Parc de la Tête d’Or à Lyon dans le cadre de la Fête des Feuilles dont je vous parlerai dans les prochaines nouv’ailes.
Des NOUV’AILES-n°35
9 juin 2012 § § permalink
« La marée, je l’ai dans le coeur » chantait Ferré.
Elle est aussi dans l’atelier avec ses vagues et ses étales, ses flux et écumes qui rythment les lunaisons des pinceaux. Mars et avril avaient eu parfum de peinture pour l’échéance (légèrement échouée!) des portes ouvertes. Mai eut davantage le goût de la sculpture avec cette « Roue du Temps Qui Passe », projet pour le prix de la MAIF 2012, qui est aussi un calendrier. Il reprend un thème qui file le temps de mes oeuvres, puisque c’est le même que j’avais développé dans les colonnes de glace de l’Icehotel en décembre 2007, à savoir les variations saisonnières des durées du jour et de la nuit. Dans cette déclinaison circulaire aux douze rayons échancrés, le Vide est Nuit, le Plein est Jour et ainsi tournent les douze mois de l’année. Le solstice d’hiver est sur le rayon vide, celui d’été sur le rayon plein.
Des NOUV’AILES-n°34
9 mai 2012 § § permalink
Quatre et six. Puis des milliers.
Ce fut mon programme pour le week-end du 6 mai.
Quatre et six furent les visiteurs de l’atelier aux portes ouvertes des samedi et dimanche… Merci à eux… Les murs du périphérique sont-ils encore trop épais, les têtes étaient-elles trop dans les urnes ? Ou la (ma ?) peinture n’a-t-elle plus beaucoup d’attraits et d’intérêts, ou le punch n’était pas assez frais ? Reste la joie d’un atelier ordonné, d’un accrochage de nouveautés qui donne place à la vacance d’un entre deux. Ou aux aléas de livres aimantés sur plaque d’acier… Demeure également la surprise toujours réjouissante du regard du visiteur qui découvre pour la première fois le sud des 25m2 de verrière derrière la banale entrée d’immeuble d’un HLM de banlieue.
Beaucoup travaillé dans l’atelier pendant ces vacances de Pâques préparatoires aux portes ouvertes. Et donc beaucoup écouté la radio, dont vous trouverez quelques liens ci dessous.
L’atelier reste bien sûr ouvert, alors si vous voulez passer votre regard sur les couleurs des cimaises, faîtes moi signe…
Des NOUV’AILES-n°33
9 avril 2012 § § permalink
« VOTEZ POUR L’ART » !
Le 6 mai prochain, après l’isoloir, ne restez pas isolé : j’ouvre mon atelier à la porte ouverte de vos yeux. Je vous en reparlerai mais votez, pardon, notez dès maintenant cette date sur votre agenda. Et ainsi votre vote sera utile !
Oserais-je formuler cette hypothèse inspirée d’une des scènes du film « La Conquête » de Xavier Durringer sorti en 2011 : Le P.N. – le Président National- plus impopulaire que jamais, surjoue le combatif, le pugnace mais sait déjà qu’il a perdu. Il s’en fout, sait qu’après, « de toutes façons il aura plein de pépètes » disait cette scène de film. Pourra-t-on un jour lui faire rendre compte du mal qu’il a fait depuis cinq ans au « vivre ensemble » ? Lui faire rendre gorge de sa mauvaise foi manipulatrice, de son esbroufe de com’ et de ses dérives extrémistes et xénophobes où le malheur français toujours vient de la faute de l’étranger…. Grrrrrrrrrr !!!
Des NOUV’AILES-n°32
9 mars 2012 § § permalink
« CTPC ».
Ou comment résumer en un simple acronyme vingt saisons d’un pays ? Vous le saurez (peut être) à la fin de cette chronique….
Saviez vous qu’A.V.I.O.N. était l’acronyme de Appareil Volant Imitant un Oiseau Naturel. Peut-on imaginer Clément Ader inventant ce mot vers 1875 pour le faire résonner avec son étymologie latine (« avis » veut dire oiseau) ou est-ce une création a posteriori ? Le mot ne fut vraiment employé qu’après la première guerre mondiale, avant on parlait plutôt d’aéroplane (« blindé » ajouterait Higelin !)
Des NOUV’AILES-n°31
9 février 2012 § § permalink
J’ai relevé les yeux.
Derrière la fenêtre
Au fond du jour
Des images quand même passent.
Navettes ou anges de l’être,
Elles réparent l’espace.
Philippe Jacottet (in Leçons, novembre1966-octobre 67)
Ouvrez des fenêtres de couleurs.
Promenez vous dans n’importe quel transport en commun. Plissez les yeux. Quelles couleurs dominent dans la palette des vêtements ? Du gris, du noir, du marron, du bleu marine avec de temps en temps de trop rares tâches de couleurs vives. Est-ce étonnant dans un pays où, lors d’un renouvellement de carte d’identité, il vous est demandé deux photos identiques, de face sur fond blanc où « vous ne devez pas sourire », dixit l’employée de l’état civil. L’identité serait-elle donc incompatible avec le sourire ? Serait-ce là trace de civilisation ?
Des NOUV’AILES-n°30
9 janvier 2012 § § permalink
une lampe s’allume une lampe s’éteint une épaule s’allume une épaule s’éteint
sur la table un bouquet se fane et puis renaît un ruisseau s’endort une étoile se lève
et toujours un enfant s’amuse de son corps au milieu d’un jardin qu’il dessine à mesure
c’est notre simple vie chaque jour chaque nuit et les lèvres que j’aime c’est l’air que je respire
« Évidences » in Les Sept Portes, Sylvain Lelièvre
Des NOUV’AILES-n°29
9 décembre 2011 § § permalink
« Il parcourut de baisers ses épaules et son cou, caressa ses seins. Ayla sentit le désir de Jondalar contre elle, si dur qu’il la soulevait presque. Il pressa sa tête contre ses seins, chercha les mamelons. Elle se souleva un peu, se renversa en arrière et des ondes coururent de nouveau en elle tandis que Jondalar suçait et mordillait. Elle sentit sous elle la hampe dure et fière , se souleva encore un peu et la guida en elle… »
Un court extrait câlin des nombreuses aventures d’Ayla et Jondalar, héros des « Enfants de la Terre » de Jean M. Auel dont je vous parlais dans le n°26. Je viens de terminer « Les Refuges de Pierre », cinquième tome de cette saga préhistorique qui se passe entre Ukraine et Périgord, à l’époque où Cro-magnon a rencontré Néanderthal, il y a environ 30000 ans. Un document passionnant sur la vie à cette époque, concernant aussi bien la domestication des animaux, la fabrication des outils, les rites ancestraux, la pharmacopée, la sexualité, la contraception et les rapports homme-femme, la relation au monde de l’invisible et des Esprits, quand le monothéisme n’avait pas encore le monopole du divin.
Des NOUV’AILES-n°28
9 novembre 2011 § § permalink
« J’ai embrassé l’aube d’été.
Rien ne bougeait encore au front des palais. L’eau était morte. Les camps d’ombres ne quittaient pas la route du bois. J’ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes se levèrent sans bruit.
La première entreprise fut dans le sentier déjà empli de frais et blêmes éclats, une fleur qui me dit son nom.
Je ris au wasserfall blond qui s’échevela à travers les sapins : à la cime argentée, je reconnus la déesse.
Alors je levai un à un les voiles. Dans l’allée, en agitant les bras. Par la plaine où je l’ai dénoncé au coq. À la grand’ville, elle fuyait parmi les clochers et les dômes, et courant comme un mendiant sur les quais de marbre, je la chassais.
En haut de la route, près d’un bois de lauriers, je l’ai entourée avec ses voiles amassés, et j’ai senti un peu son immense corps.
L’aube et l’enfant tombèrent au bas du bois.
Au réveil il était midi. »
Arthur Rimbaud (1854-1891)
Des NOUV’AILES-n°27