AU 9 RUE DES NOUV’AILES #21

8 septembre 2017 § 0 commentaire § permalink

9 septembre 2017

Bouquetiner.

Se dit d’une bande de joyeux randonneurs passant la nuit dans le bivouac Nino Suardi, tenu par des bénévoles italiens qui se relaient chaque semaine, à la frontière du Queyras et de l’Italie, au pied du Mont Viso, et observant au matin frémissant les bouquetins faire leur show sur les crêtes avoisinantes avant d’aller lécher les pierres, salées par les bons soins de ces généreux aubergistes des montagnes. Au retour de ces journées d’altitude, les feux de camp, le bain norvégien de l’aire naturelle de camping de Ristolas prolongeront longtemps les plaisirs simples, chaleureux et bien déconnectés de cette bande d’amis qui fêtaient, comme de fidèles oiseaux migrateurs, cette vingtième année de retrouvailles aoutiennes, estives festives ensoleillées de rires et de sourires.

« Un secret a toujours la forme d’une oreille » a dit Jean Cocteau. Car le secret secrète…

Mais la rentrée est rentrée, sur les chapeaux de roues. (« S’il te plaît, dessine moi un chapeau, disait la roue de la rentrée »). Ce sera le week end prochain, dans le cadre du GÉNIE EN LIBERTÉ, parcours artistique dans le 11ème arrondissement de Paris. J’y exposerai une dizaine de sculptures nouvelles et quelques gravures dans l’atelier d’un ami sculpteur, Jean Chazy, au 37bis rue de Montreuil 75011. Ce sera le vendredi 15, samedi 16 et dimanche 17 septembre de 14 à 20h. J’y serai tous les jours. (06 83 75 39 35, le vendredi à partir de 17h seulement, car j’ai repris le chemin des écoles pour intervenir dans le cadre des TAP (Temps d’Activités Périscolaires) dans deux écoles parisiennes les mardi et vendredi.

Chérissons nous assez les hérissons ?

Inondations de Houston, cyclones sur les Antilles…. De silencieuses pensées d’empathie naviguent vers ces contrées… Et dire que d’aucun se demande encore si cela a un lien avec le réchauffement climatique!!! Éternel dilemme de la preuve que c’est bien l’œuf qui a fait la poule, à moins que ce soit l’inverse !!! Dans son édito de ce matin sur Inter, Thomas Legrand signait son billet en disant que les écologistes ne faisaient pas de bons candidats aux élections présidentielles, mais qu’ils avaient tous, depuis René Dumont en 1974 bougrement raison ! Il va falloir poursuivre les noces de Cassandre avec Sisyphe… Et augmenter le taux de lucidité dans l’atmosphère en joignant l’œil du Cyclope à l’œil du Cyclone.

Et n’oubliez pas que les continents dérivent à la même vitesse que poussent vos ongles.

« Peindre : décrire, représenter par l’écriture ou la parole. Dépeindre : décrire, représenter avec exactitude » dit le Larousse. Alors comment dépeindre la peinture ? En peignant (sans peigne) la dépeinture ? Je me souviens d’un ami peintre espagnol à qui il fut impossible d’expliquer que le participe présent du verbe peindre était le même que celui du verbe peigner ! C’est peut être pour cela que mes amis québécois ont inventé le verbe peinturer !

Un poème est une peinture invisible, une peinture est un poème visible

Dans les quelques lectures de l’été, Yeruldelgeer, polar mongol de Ian Manook. Soudain, seuls, roman austral et glaçant d’Isabelle Autissier. L’histoire du Lion Personne de Stéphane Audeguy. Le convoi de l’eau du japonais Akira Yoshimura et Travail Soigné de Pierre Lemaitre, polar bien ficelé mais qui n’atteint pas l’altitude de son Goncourt 2013 Au revoir là-haut. Entrepris aussi de me plonger, avec Meurtres à Pékin, dans les polars chinois de Peter May après avoir adoré sa trilogie écossaise. Changement radical d’univers, plaisir différent mais néanmoins toujours aussi prenant.

En rapportant à la rentrée mes emprunts estivaux à la médiathèque de mon quartier qui porte le joli nom d’Ulysse, je tombe sur le dernier Pennac -Le Cas Malaussène- et retombe illico dans le verbe et la verve joyeuse de ce jongleur d’univers et de famille déjantée, bien aidé par l’index en fin de volume qui me fait renouer avec tous les membres de cette saga foutraque. Jubilant !

Mais elle était trop peureuse d’être trop heureuse.

Me suis régalé cet été à la réécoute des émissions Sur les épaules de Darwin, de Jean Claude Ameisen, diffusée le samedi matin à 11h sur Inter, heure à laquelle habituellement j’essaie d’atteindre la cible avec un arc en bambou et quelques flèches d’inspiration japonaise. Notamment ses deux émissions sur la pensée chinoise, suivies de celles sur les traces des déluges et autres tsunamis dans les différentes cosmogonies humaines. Épatant et nourrissant!

https://www.franceinter.fr/emissions/sur-les-epaules-de-darwin/sur-les-epaules-de-darwin-15-juillet-2017

Ne pas confondre les vases communicants et les vases communicantes.

Dans les films  que j’ai aimé cet été, l’excellent Le Caire Confidentiel, Les Filles d’Avril, Patagonia, el invernio, et Rembrant, fecit 1669. Et depuis la rentrée, un bon polar espagnol Que Dios no pardones et l’impressionnant 120 battements par minute, de Robin Campillo. Ce soir, je sors enchanté, c’est le cas de le dire, du Barbara de Mathieu Amalric avec la mimétique Jeanne Balibar, biopic qui n’en est pas vraiment un et fait revivre et vivre la mémoire de la chanteuse.

Une question a taraudé mon été : est-ce que les roues à aube fonctionnent aussi le soir ?

Cherchez la réponse au joyeux midi de vos équinoxes.

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AU 9 RUE DES NOUV’AILES #20

25 juin 2017 § 0 commentaire § permalink

PLUMES DE VÉLO …

C’est le titre de l’installation que j’ai réalisée en ce mois de juin ensoleillé à Casteljaloux, dans le Lot & Garonne, dans le cadre du parcours artistique « ART/ÈRE, CIRCULEZ ! TOUT EST À VOIR! ». Onze œuvres d’art jalonnent les territoires de quatre communautés de communes, de Marmande à Duras en passant par Gontaud de Nogaret ou Miramont de Guyenne. Vous pouvez en voir quelques facettes dans les images de ces Nouv’ailes. Je vous laisse imaginer le mouvement des plumes tournoyant dans le vent sous les ailes de ce vélo volant. Vous pouvez également la voir in situ dans le parc municipal jusqu’au 30 septembre si vos chemins estivaux passent par cette charmante bourgade sur la route de Mont de Marsan. À noter une heureuse synchronicité en forme d’éventuel clin d’œil télévisuel: le Tour de France passera juste devant cette installation le 12 juillet prochain lors de sa onzième étape entre Eymet et Pau. À vos cassettes, comme avertissait le regretté Jean Christophe Averty, récemment en allé au paradis des sons.
«Un tableau est réussi quand il est silencieux» (le peintre Poliakoff cité par Anne Gavalda lors de la parution récente de son livre de nouvelles Fendre l’armure).
« Mon premier est une salade, mon deuxième est une salade, mon troisième….., mon huitième est une salade. Mon tout est un écrivain anglais. » Charade captée à la radio en hommage drôle et posthume à la romancière et scénariste Emmanuelle Bernheim décédée le 10 mai dernier. La réponse est : « Les Huit Scaroles ».
Je n’ai jamais vu au cinéma la mort de Bambi mais me souviens que mes premières larmes télévisuelles furent pour la mort des indiens dans un feuilleton du début des années soixante qui s’appelait (je crois) Aigle Noir. Est ce à ce moment-là qu’est née mon empathie admirative pour les cultures amérindiennes?
Au rythme actuel du déminage, il faudra encore 300 ans pour éradiquer toutes les mines du sol du Vietnam !
«C’est en faisant que je trouve ce que je cherche». Pierre Soulages, cité par Camille à propos de son disque OUÏ (un régal) écouté en boucle dans la Twingo blanche entre les haltes ensoleillées et amicales qui m’ont emmené dans le Sud-Ouest.
Je me souviens du film Océan sorti en 2010 et de ces superbes images où un banc de harengs en forme d’œuf se déplaçait rapidement sans perdre sa forme face à la menace d’un prédateur. Qui décidait ce déplacement furtif? Même question devant les si beaux mouvements aériens des nuées d’étourneaux. La réponse viendra peut être des recherches actuellement menées en intelligence animale notamment sur l’intrigant concept «d’intelligence en essaim». J’y ai repensé aussi en observant dans le lac de Clarens près de Casteljaloux un essaim d’alevins chaperonné par une maman (?) poisson-chat. La masse sombre de ces petits poissons se déplaçait, telle une grosse chenille malléable en forme de balai o’cédar aléatoire, entre roseaux et herbes du bord du lac. Bobby Lapointe aurait aimé ce spectacle.

Dans un nuage, on peut voir un ange nu.

Depuis quelque temps, j’agrémente mes petit-déjeuners de fromage blanc en faisselle. Dans mon super marché dionysien, elle coûte 2,09€ les 500g. À Casteljaloux. Elle coûte 2,14€ … le kilo ! À voir le gabarit des employés des services techniques de cette cité qui m’ont aidé à mettre en place mon « véolcipède » (Merci Cédric!), je méditais sur les bienfaits des nourritures terrestres du Sud-Ouest. En souriant à l’humour des agriculteurs de la Coordination Rurale de cette région (voir photo jointe n°5).
Je croyais avoir lu la plus grande partie de son œuvre mais ai découvert récemment, (en attendant de lire son dernier paru en France le 2 mars dernier « Les Hommes sans femmes ») un nouvel opus de Haruki Murakami, écrit en 1988 et traduit en 1995 intitulé « Danse, danse, danse ». Avec toujours le même glissando subtil du plaisir à déambuler entre les lignes de la fiction et la réalité, du quotidien et de l’imaginaire, de la poésie et de l’irrationnel.
«Le théâtre, c’est l’art de l’Autre». J’ai bien aimé cette sentence d’Ariane Mouchkine à propos de son spectacle Une Chambre en Inde. Neuf mots qui disent la réalité et la fiction de l’identité de l’humanité.
Au cinéma, j’ai ri avec Marie-)Francine de Valérie Lemercier et pleuré avec I’m Not your Negro, documentaire du haïtien Raoul Peck sur James Baldwin, compagnon de lutte de Martin Luther King.
Puis je suis allé voir la rétrospective Walker Evans au Centre Pompidou avec ses célèbres photos des États Unis des années 30. Mais les plus belles émotions d’exposition furent celles de Picasso primitif au Musée du Quai Branly. Dira-t-on assez comment le regard sur les arts que je continue à appeler premiers, et conséquemment les regards sur l’Art en général, ont profondément changé dans le monde occidental depuis un quart de siècle et en gros depuis l’exposition les Magiciens de la Terre en 1989. Mais le succès du Quai Branly a malheureusement fait de l’ombre au formidable Musée Dapper qui débuta dans la cour d’un hôtel particulier de l’avenue Victor Hugo, près de l’Arc de Triomphe puis s’agrandit dans la voisine rue Paul Valéry et qui hélas a fermé ses portes hier. Je salue ici, tous celles et ceux qui l’on fait vivre pendant ces trois décennies et ont eux aussi profondément contribué à ces « Arts de l’Autre ».
Le succès c’est d’aller d’échecs en échecs sans perdre son enthousiasme (Churchill).
Comme chaque année, ces Nouv’ailes s’interrompent et vous donnent rendez vous au 9 du neuvième mois. Avec comme perspective, un parcours du Génie en Liberté dans le quartier de la Bastille les 15, 16 et 17 septembre. En plus d’une installation devant la mairie du 11ème arrondissement, j’y exposerai quelques sculptures dans l’atelier d’un ami.

J’aborde cet été sur le rasoir du fil précaire de la vie d’artiste. Sur les 26 appels à projet auxquels j’ai répondu depuis novembre dernier, pour l’instant, seul celui de Plumes de Vélo, a été retenu. Heureusement que ma névrose d’optimisme à voir le verre à moitié plein ne se guérit pas. Alors, en ces journées les plus chaudes et les plus courtes de l’année, je vous souhaite de passer l’été avec un balancier de beauté en guise de parasol et des ailes de regards sous vos chaussures d’aventures.
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AU 9 RUE DES NOUV’AILES #19

9 mai 2017 § 0 commentaire § permalink

Francement !

J’aime ce pays que je déteste. Capable d’élire un jeune type jamais élu mis en marche il y a à peine un an et dès le lendemain de son élection manifester contre lui pour dénoncer ce qu’il n’a pas encore commencé. Capable de dire un dimanche, franchement non à un vieux parti xénophobe et polémiquant dès le lundi matin sur les soubassements des pourcentages du vote. Capable d’envoyer un fier message au monde qui le regarde et flippant déjà sur la prochaine élection de 2022. Pays râleur qui a inventé le champagne et l’autoflagellation, je t’abhorre d’amour !

Je me souviens avoir écrit au présent de cette chronique il y a cinq ans la joie d’avoir mis une baffe au p’tit Nicolas. Sans trop d’illusions sur l’à-venir, mais avec quand même l’espoir d’une dynamique vers une transition écologique. L’espoir s’est amenuisé, l’écologie n’est toujours pas assez en transition et la culture toujours passée sous silence. Cinq ans plus tard, j’ai juste envie de saluer la jeunesse et l’audace, l’envie qu’on en finisse avec les clivages stériles, que l’on trouve vraiment des solutions pour rebooster, si c’est encore possible, notre occident fatigué et qu’on se laisse le temps et la confiance de l’expérimentation et de la mise en œuvre. Parce que jamais l’augmentation du niveau des océans n’a été aussi rapide que pendant les dernières décennies !

Et n’oubliez pas qu’avant ces élections, 78% des français étaient déjà mécontents du futur président ! (Sondage Yflop).

Le contraire de la vérité n’est pas le mensonge, c’est le silence (Élie Wiesel).

Comme je fus content de partir une dizaine de jours avant ce premier round électoral… Décrocher de cet inlassable essoreuse en forme d’incessants bavardages pour le silence du dessin, le partage de l’amitié et quelques bulles de fête … Pour hélas, revenir ici le soir de l’attentat des Champs Élysées …

Au retour du pays des muezzin trop présents à l’heure de l’apéro, je vis « Le jour où l’espoir nous a prises par surprise », très beau spectacle dit par Jihad Darwiche, récitant et écrivain libanais accompagné au piano par Henry Torgue, fait de témoignages de femmes de la Place Tahrir recueillies après la révolution égyptienne de 2011. Édifiant !

Quand l’ours sonne, que fait l’oursonne ?

Dans l’actualité artistique de mon printemps, une série de petits formats et quelques sculptures sont en voie d’achèvement dans les dédales de l’atelier. Et je vais participer du 17 au 28 mai, dans le cadre européen de Manifestampe et de la journée internationale de l’Estampe qui se tient tous les ans le 26 mai, à une exposition collective de gravures à la Galerie du Génie de la Bastille à Paris. Il y aura pendant cette expo des démonstrations et ateliers de présentation de techniques de gravures. Entre autres, j’y exposerai Respir que vous pouvez voir en pièce jointe de ces Nouv’ailes. Je vous enverrai l’invitation dans quelques jours. Je vous remercie par avance de la faire circuler et d’ainsi optimiser les possibilités de vente de ces œuvres à petit budget en ce printemps de ruminants non obèses.

Si votre budget est plus conséquent, vous pouvez vous rendre sur le site ARTSPER où j’ai mis quelques tableaux en vente : http://www.artsper.com/fr?q=DO%20DELAUNAY&hPP=60&idx=artworks&p=0&is_v=1 Si votre budget ne l’est pas du tout -conséquent- allez quand même y jeter un click et ainsi augmenter ma visibilité et mon référencement sur ce site. La visite est gratuite ! J’ai grand besoin de votre regard pour le cœur et de votre soutien pour le ventre.

Comme mon amie Claude (que j’embrasse) je suis épicène. La chanteuse Camille aussi. C’est-à-dire que j’ai un prénom – Dominique – qui a la même orthographe au masculin et au féminin.

Mitori Geiko signifie littéralement en japonais « voler la technique avec les yeux ». C’est une méthode d’apprentissage par l’attention et le regard, très présente dans le Kyudo (tir à l’arc japonais) et bien d’autres arts martiaux. Devrait être dorénavant enseignée sur les bancs de nos écoles et collèges !

Quand Èva apparaît, peut-on parler d’Èva naissante ?

Dans les films oubliés du mois de Mars, le douloureux mais pêchu et drôle « Patients » de Grand Corps Malade. Dans ceux d’avril, le somptueux et vivement recommandé « Emily Dickingson, A Quiet Passion » du britannique Terence Davies, auteur fameux entre autres de « Distant Voices, Still Lives » et de « The Deep Blue Sea », également recommandés. À voir aussi « À mon âge, je me cache encore pour fumer » beau titre pour un huis clos dans un hamman algérien en 1995. Impressionnant ! On peut aussi voir « Aurore » avec Agnès Jaoui et « Cessez le feu » avec Romain Duris, Grégory Gatebois et Céline Salette. Et aussi « En amont du fleuve » avec Olivier Gourmet, Sergi Lopez et des paysages croates. Plus décapant, entre Bangkok et Birmanie est « Adieu à Mandalay ».

Gal, amant de la Reine, alla, tour magnanime, galamment de l’arène à la Tour Magne à Nîmes.

J’étais allé l’écouter à la Maison de la Poésie, interviewée par Maylis de Kerangal et je me suis délecté de la lecture de son roman Dans le silence du vent. Il s’agit de Louise Erdrich, grande auteure et figure de la littérature amérindienne. Je poursuis mon exploration de l’œuvre de Peter May avec la lecture de « l’Île au Rébus » polar situé entre Munich, l’île de Groix et Agadir. La synchronicité avec mon retour de cette ville tombait à point nommé et me remit en mémoire ce qui est pour moi un de mes premiers souvenirs « médiatiques », à savoir le tremblement de terre du 29 février 1960 qui est une des clés de ce roman. Lu aussi du même auteur « Scène de crime virtuelle » qui se passe dans l’univers « Second Life » à Los Angeles. La virtualité donne beaucoup de virtuosité au scénario, il n’empêche que l’intrigue pâtit quelque peu de ce trop plein de possibilités. Un écho de notre moderne réalité ?

Pour le dernier numéro de cette saison 2016-2017, le 10 s’ajoutera au 9 et les Nouv’ailes ne paraîtront que le …19 juin, juste après PLUMES DE VÉLO (voir Nouv’ailes #17) installées dans le petit village de Casteljaloux, en Lot & Garonne, non loin de Marmande.

En attendant ce qui va présider à nos avenirs, restez sauf et sur le qui-vive ! Fêtes-vous un joli mois de mai. Et un beau moi de «mais ?».

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AU 9 RUE DES NOUV’AILES # 18

9 avril 2017 § 0 commentaire § permalink

Cadeau.
L’invitation printanière était arrivée en novembre dernier, au moment où, connaissant enfin le montant (qui devrait plutôt s’appeler descendant) de ma retraite, j’appris la perte de mes cours d’arts plastiques à la MJC de Ballan-Miré. L’hiver s’annonçait maigre, l’hésitation fut de mise pour cette perspective post-équinoxe mais l’art et l’amitié l’ont chassée et c’est pourquoi je pars demain pour une dizaine de jours vers les rivages atlantiques du Maroc, fêter le demi-siècle de Nathaly dans les cités d’Agadir et d’Essaouira… Prof de maths remplaçant dans un collège de la banlieue nantaise au début des années 80, je l’avais comme élève en classe de quatrième… Les voyages et le temps ont nourri l’amitié qui sera fêtée en ce week-end pascal dans l’ancienne Mogador, ainsi nommée pendant le protectorat français entre 1912 et 1956 et qui reprit son nom d’Essaouira lors de l’indépendance.
« L’amitié, c’est une conversation qui peut s’interrompre et reprendre n’importe quand ». Claude Sérillon à propos de la parution de son livre de nouvelles La Conversation aux Éditions Cent Mille Milliards.
Cette escapade marocaine est pour moi une bouée de soleil en ce printemps maigrelet… Et aussi un grand bol d’air d’évasion avant le glissement des bulletins dans les urnes saturées de tam-tams médiatiques… Et ce n’est probablement pas l’écologie qui a mes faveurs depuis plus de quarante ans qui sortira victorieuse de ce grand chambardement électoral. Et pourtant, il y a urgence, n’est-il pas ? Quoiqu’il en soit, n’oubliez pas d’aller voter à deux mains, qui est presque l’anagramme de votre demain.
La harangue n’est pas la femme du hareng.
L’exposition LE GÉNIE DU DESSIN    fut une belle expérience artistique et conviviale. Pas de vente mais de beaux moments de partage et une belle séance improvisée de dessins collectifs. Prochain rendez-vous, fin mai avec une exposition de gravures dans le cadre de l’événement national MANIFESTAMPE.
Entendu sur les ondes : des sociologues ont interrogé des gens en soins palliatifs, sachant donc qu’ils n’avaient plus que quelques jours et quelques nuits à vivre : la majorité d’entre eux regrettait d’avoir eu une vie formatée sur un modèle qui leur avait été imposé. Et de me remémorer ce court poème de René Char, dont j’ai fait une de mes devises: «Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. À te regarder, ils s’habitueront».
« Sois toi-même , les autres c’est déjà pris ! » Sacha Guitry cité à la radio par Chantal Ladesou.
23 mars au matin : «Dans notre monde, l’essentiel est toujours menacé par l’insignifiant» René Char cité par Nicolas Hulot dans le cadre de lancement de l’Appel des Solidarités. «La misère c’est comme l’eau, elle trouve toujours son chemin, aucun mur ne l’arrête. Alors, Chacun pour tous !»
« La mélancolie est une maladie qui consiste à voir les choses comme elles sont » Gérard de Nerval.
24 mars : le printemps s’approche depuis quelques jours trop humides. Je finis Le Quatrième Mur…. Roman de Sorj Chalandon qui conte le rêve fou de jouer Antigone à Beyrouth en 1982, au temps du massacre de Sabra et Chatila. Édifiant et profond en ces temps où cette région du monde est encore (et toujours ?) lieu de tragédie. Au soir, surprise je vais voir sur une invitation impromptue (merci Marie, merci Sylvie) Une Chambre en Inde à la Cartoucherie de Vincennes…. Puissance du théâtre total… Ou comment faire rimer instant avec intense. À voir, c’est jusqu’au 6 juillet…
Dans les belles lectures du mois, Désorientale de Negar Djavadi. La grande histoire de l’Iran et de sa révolution à travers la petite histoire, le regard et la famille d’une jeune iranienne exilée à 10 ans. Passionnant.
« La fin justifie les moyens mais qui justifiera la fin ?» Albert Camus, cité dans le poste par Lucien Attoun.
Dans les films oubliés de mars qui seront peut être un jour visibles en DVD ou rediffusion: Fukushima mon amour, rencontre entre une jeune animatrice allemande et une vieille geisha qui revient habiter sa maison au cœur de la zone irradiée… et Noces, ou l’influence également tragique du Pakistan sur un mariage arrangé en Belgique.
Le Pain est-il au Papa ce que la Main est à la Maman ?
Dans ceux d’avril, le très beau The Lost City of Z de James Gray, Orpheline d’Arnaud Des Pallières (quatre actrices pour jouer les quatre temps de la vie d’une femme, superbe !). Et aussi Sage Femme pour les croisements des deux Catherine (Frot et Deneuve), Paris Pieds Nus des loufoques Fiona Gordon et Dominique Abel avec Emmanuelle Riva dans son (dernier) rôle de vieille femme décalée (un régal), l’argentin Citoyen d’Honneur où les aventures d’un prix Nobel qui revient dans son village natal (réjouissant), la formidable africaine Félicité d’Alain Gomis et Corporate pour vous dégouter à jamais des méthodes dites modernes et en réalité totalement barbares du management des ressources humaines… qui n’ont plus rien d’humaines… Je repense à un ami rencontré en agence de pub, aujourd’hui disparu qui m’encourageait dans mon chemin d’artiste et qui devant mes doutes trop chroniques me dit un jour  « Au moins tu as échappé au monde de l’entreprise… ».
« L’esprit d’enfance c’est l’esprit de la première fois » Roger Pol Droit. J’en suis !
Vivre Libre Vibre Livre. Tentez cette phrase sans bafouiller et surtout ne rayez aucune mention inutile. Rendez-vous au prochain fil de l’amitié du Neuf.
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AU 9 RUE DES NOUV’AILES #17

28 mars 2017 § 0 commentaire § permalink

TOUT-MONDE.

«Pour la première fois, les cultures humaines en leur semi-totalité sont entièrement et simultanément mises en contact et en effervescence de réactions les unes aux autres.» Édouard Glissant, traité du TOUT-MONDE.

Ce thème préside à l’exposition qui se tient jusqu’à dimanche 12 mars à la Galerie du Génie de la Bastille, 126 rue de Charonne, Paris 11, dans le cadre du Printemps des Poètes. J’y suis tous les jours de 17 à 20h. Au-dessus des livres, photos, poèmes et autres créations de la dizaine d’artistes qui participent, j’ai suspendu quelques œufs de Tout-Monde, spermatozoïdes volants et nattés pour féconder l’air du printemps qui s’en vient. «Ce qui ne change pas est que tout change.» On sait le retour du printemps, mais on ne sait rien de ce printemps n°17 qui revient. Espérons qu’il n’y aura pas de trop de perturbateurs endoctriniens, comme ceux que l’on voit dans le nécessaire film Chez nous de Lucas Belvaux.

«Moi, ce printemps, j’aimerai bien le voir en peinture».

Vous pourrez aussi le voir en dessins puisque je participerai à l’exposition «LE GÉNIE DU DESSIN» qui se tiendra au même lieu du 28 mars au 2 avril prochain. Je vous en reparlerai.

Est ce qu’au bout du monde, on est au bord du monde?

Qu’avez vous fait le 14 novembre 2015 au matin ? Dans les abords silencieux et déserts du Stade de France, je n’ai pas trouvé mieux à faire que d’aller acheter une plante verte…

80% de la biomasse animale de la planète est constituée de …vers de terre !

La saison des réponses à projets continue et elle vient de recevoir une première validation positive avec ce projet «PLUMES DE VÉLO» décrit dans la PJ 1. Un vélo éolien qui marche aux souffles des plumes, on ne pourra pas me reprocher de manquer de réalisme !!!

Aux carrefours d’une forêt, deux pins se sont apostrophés : ils ont été transformés en pin’s …

Pour avoir longuement rêvé de la Villa Médicis quand, débarquant à Paris, j’habitais une chambre de bonne dans le 17ème arrondissement, je suis allé voir le film L’indomptée de Caroline Deruas. Je n’ai plus l’âge d’y être candidat mais en rêve encore…

Êtes vous encore émerveillé de pouvoir encore vous émerveiller ?

Vu «David Lynch: The Art Life», le documentaire danois sur le réalisateur de Mulholland Drive que 177 critiques ont, sous l’égide de la BBC, désigné comme le meilleur film du XXIème siècle (il ne reste que 83 ans aux futurs réalisateurs pour le détrôner…) Sur les murs de l’atelier de Lynch, un poster qui me va droit au cœur parce que j’ai le même à la maison : Le Jardin des Délices de Jérôme Bosch.

En ce lendemain de Journée des Droits des Femmes, allez voir les jolis portraits d’icelles dans le film sensible Certaines Femmes de Kelly Reichardt. Vous pouvez aussi voir ou revoir son très beau western La Dernière Piste paru en 2011. Dans cette lignée portraits de femmes, vu aussi 20th Century Women de Mike Mills avec la formidable Annette Bening. À voir aussi Dans la forêt, thriller franco-suédois de Gilles Marchand, De Sas en Sas de Rachida Brackni et le formidable Moonlight, oscarisé par erreur, euh, non, oups….je me suis trompé d’enveloppe. Désolé, je n’ai pas cédé à l’injonction déferlante d’aller voir La La Land, elle aurait même plutôt fait repoussoir… La la lère !!!

«Vous êtes de quel genre?» Je suis du genre humain…

Une bonne amie de passage à l’atelier lisait Enfance berlinoise de Walter Benjamin. En exergue à ce livre, une phrase du philosophe allemand Adorno «L’art est la magie délivrée du mensonge d’être vraie». Joli, non ?
J’avais beaucoup aimé Au revoir là-haut de Pierre Lemaître, Prix Goncourt 2013. Je viens de lire Trois jours et une vie, collision entre le meurtre d’un enfant et la tempête de 1999. Épatant !

Après la trilogie écossaise dont j’ai parlé dans les précédentes Nouv’ailes, je n’ai pas pu m’empêcher de poursuivre la découverte des romans de Peter May avec L’Île du Serment, voyage entre l’Écosse du 19ème siècle et l’aujourd’hui des Îles de la Madeleine. Avec près de l’oreiller, l’atlas géographique ouvert à la page de ces confettis de terre posés dans la bouche de l’estuaire du Saint-Laurent.

En ce printemps 2017 je dédie ce numéro 17 de la Rue des Nouv’ailes à toutes celles et ceux qui aiment bien le nombre 17. J’en connais ! Mais n’appelez pas la police! «Suivre», le 17ème hexagramme du Yi Jing nous invite à s’insérer avec souplesse et fluidité dans le cours du temps, sous le regard bienveillant de l’Étoile, 17ème arcane de la Roue du Tarot.

«Bon équinoxe de printemps ! » Dit cette Nouv’aile.

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AU 9 RUE DES NOUV’AILES #16

13 février 2017 § 0 commentaire § permalink

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Vacance des vacances.

Le Neuf a subi un léger décalage ovaire pour cause de pérégrinations sudistes et amical soufflage de bougies entre Cévennes et Hérault. Changement d’air bienvenu loin des agitations capitales… Le temps m’aspire au calme…

À vrai dire ce furent des vacances déguisées en préparatifs de projets. Puisqu’il n’y aura pas «Ailes & Œufs» sur le Pont des Amours à Annecy, ni de «Aile-toi, le ciel t’ailera»à l’Île de Ré, pas plus que «Demain» à Hautecour ou «d’Arbres à Spirales» à Beaulieu-lès-Loches, je peux continuer à espérer pour «Les Chas d’Estuaire» en Charente, «Observatemps» sur le Parcours des Fées dans la vallée de Crévoux, près d’Embrun, «Crois-tu qu’une croix croît ?» en Belgique ou «Grain de Beauté» à Saint Etienne du Rouvray…

« Devenir un homme c’est transformer de l’expérience en confiance » André Malraux, cité à la radio par Marc Lambron à propos de la parution de son livre Quarante ans, où il revisite son journal écrit il y a 20 ans, en 1997. J’aimerai bien relire ces Nouv’ailes dans une vingtaine d’années.

«Élections , piège à « on »» serait-on tenté de dire à quelques semaines de cette échéance, puisque presque tous les noms des candidats se terminent par «on» ! Espérons que les français ne feront pas Le Pon, eux qui semblaient tant vouloir voter Juppon…

«À toute les étapes de ma vie je n’ai jamais eu l’âge de mon état civil» a dit Aragon.

Je cherche toujours à promouvoir la reproduction de mon projet LE PREMIER ŒUF, qui donne à voir le nombre d’humains passés sur Terre depuis qu’elle existe. Ainsi que son corollaire L’AIRE HUMAINE, qui présente la surface terrestre pouvant être allouée à chaque terrien. En 2000, elle était de 2,4 hectares par individu. Aujourd’hui elle n’est plus que de 2 ha. Si vous voulez vous rendre compte de la vitesse de la population humaine, allez jeter un œil sur http://www.worldometers.info/fr/population-mondiale/

Je vous parlé le mois dernier de la découverte de l’auteur Peter May avec son roman Les Disparus du Phare. Je viens de finir sa trilogie écossaise, parue aux Editions du Rouergue, qui comporte L’Île des Chasseurs d’Oiseaux, L’Homme de Lewis, et le Braconnier du Lac Perdu. Superbes balades de lecture chaudement recommandées qui donnent envie d’aller randonner cette île au nord-ouest de l’Écosse.

Belle lecture aussi que celle des Bottes Suédoises, un des derniers romans d’Henning Mankell, qui fait suite aux Chaussures Italiennes. Beau et crépusculaire.

Dans quel dédale du temps se niche la mémoire de l’amour ? Au milieu du ciel ?

En avril 2015, j’évoquais dans ces lignes, à propos du livre de David Foenkinos sur Charlotte Salomon, le nazi Aloïs Brunner qui finit ses jours en Syrie après avoir formé et transmis ces sinistres expériences à quelques agents et espions de ce pays. J’ai écouté avec vif intérêt, dans l’excellente émission d’Emmanuel Khérad La Librairie Francophone samedi de 15 à 16 heures sur Inter, les interviews de Léna Mauger et Heidi Aouidj, de la non moins excellente revue XXI qui a consacré un long article sur ce personnage sordide dans son n°37.

Dans les films du mois Régalez vous Lumière !, une cinquantaine de films de 50 secondes tournés entre 1895 et 1905 par les frères Lumière. C’est quand même assez magique que le cinéma aie été inventé par deux frères portant un tel patronyme!Zappez Ouvert la Nuit d’Édouard Baer, bavard et mégalomaniaquement nul. Allez plutôt voir le formidable François Cluzet dans La mécanique de l’ombre. À voir aussi La Communauté de Thomas Vinterberg, le solaire Corniche Kennedy de Dominique Cabrera qui avait fait Le Lait de la Tendresse Humaine. Et pour finir en beauté, le tonitruant Silence de Martin Scorcese d’après le roman de Shūsaku Endō autour des tentatives de christianisation du Japon au XVIIème siècle.

Celui qui croit être son propre maître est l’élève d’un sacré imbécile.

Dans le train qui m’a ramené aujourd’hui du Sud, j’ai appris le décès du dessinateur japonais Jiro Taniguchi dont j’avais lu il y a quelques années le roman graphique L’Homme qui marche. Dans l’article, sous la plume de Marius Chapuis, il était question de l’esthétique wabi-sabi. « Wabi, c’est la pauvreté paisible de l’ermite, la richesse spirituelle et la beauté dans la simplicité. Sabi, c’est la sagesse venue avec l’âge qui trouve le bonheur dans de menus moments de plaisir.(…) Il excellait à retranscrire mono no aware, la sensibilité pour l’éphémère, la beauté dissimulée dans la légèreté des choses. La quête de quelque chose de précieux qui se déroberait à nous devant l’impitoyable diligence dictée par le quotidien.»

Le mois dernier, je vous avais promis que je me lèverai de bonheur. Ce mois-ci, j’y ajoute une belle tasse de bon thé.

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AU 9 RUE DES NOUV’AILES #15

9 janvier 2017 § 0 commentaire § permalink

         Érythrée, Mali, Guinée, Algérie…

Elles viennent de là-bas mais vivent dans mon quartier ou une banlieue voisine. J’ai rencontré cette dizaine de femmes aujourd’hui lors de la première journée d’un stage « Écriture et Mouvement » pour les amener par le pinceau, l’encre et la gouache à une plus grande maîtrise de l’écrit, au dessin des lettres et ainsi au dessein d’être au monde. Une belle expérience qui réjouit de fraternité et d’humanisme ce début d’année.

« Enseigner ce n’est pas remplir un vase c’est allumer un feu », a écrit Montaigne.

L’hiver de l’atelier se peuple de projets dont j’espère que quelques uns verront le jour au printemps ou à l’été : Le Souffle des Écailles pour le Sancy, Aile toi, le ciel t’ailera, pour l’île de Ré, L’arbre à spirales pour Loches, Ailes & Œufs pour Annecy, Arbraspires pour le pays d’Aix ou encore des Plumes de Vélo pour la région de Marmande… And so and so…. Alors je continue à croiser les doigts et à dessiner , ce qui demande un certain sens de l’équilibre et de l’humour!

Quelle est la montagne préférée des peintres avant le vernissage d’une exposition ? C’est Le Mont Ventoux.
Après on peut attaquer la Sainte Victoire !

Sortira-t-on un jour de cette admiration sans bornes pour le monde anglo-saxon qui fait que l’Europe se croit obligée de les imiter systématiquement, jusque dans les détours du langage ? Est ce que la grande Trumperie et le Brèquezit seront les marques d’une rupture avec ce relent colonialiste ? J’aime bien le terme que les québécois ont inventé pour remplacer « spoiler » , cet anglicisme qui consiste à dévoiler la fin d’un film, d’une série ou d’un livre : divulgâcher.

Dieu n’existe plus. Il se faisait nommer Yahvé ! Si Y’avait, c’est qu’Y a plus !

« Moi, y’a que l’amour qui m’intéresse » a dit dans le poste la chanteuse Barbara Carlotti. Moi aussi. C’est une épice que je mets partout. Dans mon travail, dans les flèches de mon arc, dans la cuisine, dans mes tableaux, mes projets, mes amitiés, mes nouv’ailes, mes partages. Il est bon de rappeler, comme le faisait récemment à la radio le grand sage québécois Hubert Reeves, que de récentes études ont montré que le monde malgré les apparences, est de moins en moins violent et que ce que tout un chacun cherche sans forcément vouloir ou pouvoir se l’avouer, est cette énergie innommable qui fait se souvenir de la lumière juste avant l’aube.

Le temps méprise ce qui se fait sans lui.

C’est toujours un bonheur simple mais intense que la découverte d’un nouvel auteur et la promesse réjouissante de cheminer dans son univers : ce fut le cas pour moi au tournant du solstice avec Les Disparus du Phare de l’écossais Peter May. Deux paragraphes et j’étais embarqué avec perte de mémoire dans les brumes mystérieuses des Hébrides au nord ouest des Îles Britanniques….

Plus connu mais toujours aussi puissant Écoutez nos défaites de Laurent Gaudé. Il n’y a jamais de vainqueur, même si ce sont toujours eux qui écrivent l’Histoire avec un grand H et une grande hache.

En 2009, j’avais vu et aimé le film de Benoît Jacquot Villa Amalia tiré du roman de Pascal Quignard. Bien longtemps après, j’ai lu le livre. Et l’ai aimé.

N’oubliez pas que les constellations sont les premiers dessins humains.

Ce que l’on nomme communément la période des fêtes avec son insupportable mais inévitable obligation festive fut plutôt calme pour moi cette année, travailleuse et cinématographique. Il est passé dans peu de salles et sans doute trop furtivement mais c’est un vrai chef d’œuvre d’animation, un festival aquarellé et virtuose. Alors rattrapez vous en DVD quand il sortira et offrez-le aux grands et aux petits: il s’agit de La Jeune Fille Sans Mains de Sébastien Laudenbach. Une merveille !

J’avais zappé Dernières Nouvelles du Cosmos de Julie Bertucelli que de bons amis m’ont rappelé et ils ont eu raison…

Quoi de mieux pour aller au ciné juste avant le réveillon du 31 que le Voyage dans le cinéma français de Bertrand Tavernier. Trois heures dans le glorieux passé cinéphile pour sauter de bonne humeur dans les films de demain. Il y eut aussi Manchester by the sea, Paterson de Jarmush, (j’avais oublié que c’est lui qui a fait le merveilleux Dead Man, que l’on peut revoir ad libitum), Personal Shopper et Premier Contact avec de très beaux extra-terrestres à 7 pieds ! Sarah Forestier est formidable dans Primaire et Neruda est une belle écriture de cinéma qui ramène en lumière contrastée le grand poète chilien.

Et là je sors les yeux pleins de montagnes de La vallée des Loups, somptueux documentaire de Jean Michel Bertrand.

Quand aura lieu le prochain congrès des congres ?

J’ai parfois mal au monde mais promis, demain je me lève de bonheur.­

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AU 9 RUE DES NOUV’AILES #14

9 décembre 2016 § 0 commentaire § permalink

rue-des-nouvailes_14-1 rue-des-nouvailes_14-2 rue-des-nouvailes_14-3 rue-des-nouvailes_14-4 rue-des-nouvailes_14-5 Anicca.

C’est un mot sanscrit que l’on peut traduire par « équanimité ». Je l’avais découvert en 1993 lors d’une retraite de 10 jours dans un centre de méditation Vipassana. On ne le trouve pas dans mon vieux Larousse des années 60 et Wikipédia dit que c’est ”une égalité d’âme, d’humeur, une disposition affective de détachement et de sérénité à l’égard de toute sensation ou évocation, agréable ou désagréable”.

Et il m’en a fallut une bonne dose ce matin du 30 novembre à l’humeur mi-fugue mi-raison puisque c’était mon dernier jour de cours à la MJC de Ballan-Miré. Je m’assois dans le métro qui m’emmène à Montparnasse après avoir acheté Libé, le Un et l’Officiel des Spectacles. Je parcours les colonnes du journal quand j’entends ma voisine dire haut et fort ” Ah ça, c’est le pire des journaux ! ” Je ne dis rien, ce qui visiblement l’énerve puisqu’elle enchaîne en m’enjoignant de fermer mon journal car elle est allergique à l’encre d’imprimerie. J’agite ostensiblement les mains pour libérer ma colère et quelques particules soi-disant allergènes, mais on vient de passer Edgar Quinet et ouf, je descends à la prochaine. Content mais quand même choqué de cette France rance qui asphyxie l’horizon et appelle à résistance. Comment faire ? Relire le bel ouvrage de Gérard Challiand et Jean Pierre Rageau paru en 2010 intitulé Géopolitique des Empires, Des Pharaons à l’Imperium américain” pour resituer tous ces événements qui nous dépassent dans une géo-histoire de la durée. Et en revenir à cet aphorisme du philosophe Alain repris par Gramsci Le pessimisme est d’humeur, l’optimisme est de volonté ”. Avons nous d’autres choix ?

Nous filons de mauvais filons et nos cocons filent de mauvais cotons.

L’atelier hiverne mais n’hiberne pas. C’est le temps des projets à tisser, tramer, imaginer. Et des plaques de zinc à graver. J’exposerai quelques gravures à la Galerie du Génie de la Bastille du 14 au 31 décembre lors d’une exposition-vente de petits formats. http://www.legeniedelabastille.com/evenement/minis-genie-2016/ J’y serai lors du vernissage le jeudi 15 décembre. Comme c’est une exposition collective, les artistes s’y relaient pour assurer les permanences : j’y serai les lundi 19 de 17 à 20h et et mercredi 21 de 14 à 17h. Ou bien sûr en rendez-vous à votre convenance au 06 83 75 39 35. Faites vous plaisir, achetez de l’art et ainsi donnez lui de la valeur ! Vous conjuguerez au présent la rencontre de ces trois verbes.

Un train peut-il arriver sans crier gare ?

”Le 21 janvier 1968, un B 52 s’est écrasé au nord de la base américaine de Thulé avec quatre bombes H à son bord. Trois ont été pulvérisé mais la quatrième est toujours sous l’eau… C’est honteux”. C’est ce que raconte Jean Malaurie, fondateur de la célèbre collection Terre Humaine, du haut de ses 94 ans pour inciter à sacraliser l’Arctique. Mais qui l’entend en ces jours d’intense pollution atmosphérique qui pique les yeux et fait tousser grands et petits et qui semble à chaque épisode une naïve découverte ? Peut être Sébastien Betbeder qui nous propose d’en sourire avec son film drôle et subtil Le Voyage au Groenland.

Un milliard et demi d’euros, c’est le coût du sarcophage qui vient d’être posé sur le réacteur n°4 de Tchernobyl prévu pour durer une centaine d’années. Et après ? Ben euh…. L’impact financier – nettoyage, traitements, conséquences sanitaires – de cette catastrophe a été évalué à 700 milliards de dollars (660 milliards d’euros) par l’ONG Green Cross. Celle de Fukushima n’en est pour l’instant ”qu’à 167,8 milliards d’euros”.

Froid et chaud ne sont pas égaux. La température peut atteindre des millions de degrés mais ne jamais descendre sous le zéro absolu, le zéro kelvin, qui est à -273,15° celsius! Brrrr ! De même on a inventé la centrifugeuse mais on attend encore l’inventeur (ou -euse) de la centri…péteuse !

« Réveil » est l’anagramme de « il rêve » a dit Tobie Nathan en parlant de son dernier livre « Le Secret de Vos Rêves ».

Si vous passez par la capitale avant le 20 février, ne ratez pas l’expo Chtchouckine à la Fondation Vuitton dans le bois de Boulogne… Ah les somptueux Matisse et la salle aux 11 Gauguin…. Il est prudent de réserver… À voir aussi jusqu’au 15 janvier, ”Soulèvements”, exposition présentée par Georges Didi-Huberman au Musée du Jeu de Paume.

Dans les émois des films du mois, l’austère mais sublime Une Vie de Stéphane Brizé d’après Maupassant.

L’intense Client d’Asghar Farhadi, le spirite Planétarium de Rebecca Zlotowski, Tour de France de Rachid Djaïdani, beau voyage entre rap et Depardieu, l’utile La Fille de Brest pour maintenir à flot de mémoire le scandale du Médiator, l’afghan et dépaysant Wolff & Sheep et Louise en Hiver, belle animation aquarellée de Jean François Laguionie.

Dans le lu de décembre, j’ai plongé dans ”Plonger” de Christophe Ono-dit-Biot et, avec un plaisir toujours renouvelé, dans Le Lagon Noir d’Arnaldur Indridasson.

J’ai écrit cette Nouv’aile en écoutant Le Cantiques des Cantiques d’Alain Bashung et Chloé Mons. 27’02 » de bonheur…

Comment ça s’écrit éteint-celle ? Ben pardi, comme violon selle ! Mais non, voyons, comme uni vers sel ! De la vie…

Gardez du feu dans les yeux et de l’oh dans la peau du solstice.

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AU 9 RUE DES NOUV’AILES # 13

9 novembre 2016 § 0 commentaire § permalink

Outré.
    C’est le mot par lequel j’avais commencé cette chronique hier soir mardi 8 novembre, pour dire le trop plein d’indignation qui jonche les carrefours de l’actualité et qui cloue dans ma gorge l’irréductible optimisme qui souffle dans le vent de mes bronches. Indigné aurait dit Stéphane Hessel. Je voulais juste faire un lien entre cette sensation et les outres argentées qui ont animé mon exposition angevine du mois dernier. Et le réel m’a rattrappé au matin du 9 avec les ondes sismiques et radiophoniques des bad news d’outre-atlantique qui secouent la planète de ce grand bond en arrière.

Parfois je voudrais me terrer dans le bruit du silence. Me taire dans la musique des mots. Crier l’espoir mutique auquel nous sommes condamnés. Et peindre la résistance de l’être.

Il n’y aura plus de Bal en Mi-Ré.
Ni de Ballan-Miré. Me nommant Do, j’avais ri de ce mauvais jeu de mot musical quand j’avais, il y cinq ans, trouvé ces cours d’arts plastiques dans une MJC près de Tours. Las, conséquence des nouveaux rythmes scolaires, les cours se sont réduits à la seule après-midi du mercredi, la fréquentation a diminué au fil des ans, et deux cours vont être fusionnés. Ce qui, au vu des tarifs SNCF annihile la rentabilité de ces déplacements hebdomadaires et me laisse un peu plus fragile sur les bords escarpés des funambuleries artistiques.
Alors, pour redonner vigueur à ce mois de novembre aux mémoires de bougies si cruelles, je prends la démesure des fêtes, l’ivresse des joies et le flacon des couleurs et les soufflent dans ces outres métalliques et brillantes que l’on nomme bag in box. Vous savez, ces coussins argentées enfermées dans des boites en carton avec le petit robinet en plastique qui de deux doigts remplissent votre gobelet de bonne humeur dionysiaque, « avec modération » bien sûr !

Ce fut un des principaux matériaux de mon intervention à la Bibliothèque Universitaire d’Angers dans le cadre de la Fête de la Science. J’y ajoutais quelques plumes, quelques coquilles, quelques brins d’arc-en-ciel pour tisser l’ADN artistique de l’écrin trop bref d’un week end.

Vous êtes en train de lire un des 144 milliards d’emails qui ont été envoyés ce jour…

J’avais beaucoup aimé son film Les CowBoys sorti l’an dernier et j’adore entendre les chroniques radiophoniques de Thomas Bidegain sur Inter. Il détricote les affres du story telling, et fait nous souvenir que l’Histoire dite «grande» est toujours écrite par les vainqueurs et les histoires, des fictions issues d’un point de vue. C’est étrange ce mot oxymorique de «point de vue». C’est à la fois un lieu de l’espace d’où l’on voit ce que l’on contemple mais peut aussi s’entendre comme l’endroit où il n’y a point… de vue !

Et si le Chat de Schrôdinger était une chatte ?

Quand j’entends comment la prison est le plus efficace vecteur de propagation de la radicalisation terroriste, je me souviens que j’avais trouvé effrayante la perspective dessinée par le film d’Audiard Un Prophète sorti en 2008. Sinistrement prémonitoire!

Les chœurs antiques étaient-ils aussi quantiques?

J’ai écouté en podcast sur France Culture les confidences d’Anne Pingeot sur sa relation avec François Mittterand. Je n’ai pas lu le livre ni les commentaires qu’il a suscités mais j’ai été sensible à la voix nue de cette désormais vieille dame.
https://www.franceculture.fr/emissions/voix-nue/anne-pingeot-la-discrete-revelee-15-jeune-fille-en-voie-demancipation#xtor=EPR-2-[LaLettre18102016]

Quand je vois le point lumineux d’un avion qui clignote et traverse la voûte nocturne, je pense à la centaine de personnes qui rêvent, lisent ou dorment dans la carlingue. Et là, à cet instant, seul dans mon atelier médité, je pense à tous les fous marins solitaires en train de faire le point dans le grand huit océanique du Vendée Globe.

Équation du mois: si AJ sort de primaire droit dans ses bottes, NS va-t-il se rallier pour effacer ses casseroles au risque de ne plus exister dans l’arène ou refera-t-il le coup de JC à VGE en l’an 81?

Dans les livres que proposait ce mois-ci le Café Bla Bla de la médiathèque de mon quartier, il y avait “Il était une ville” très bon livre de Thomas B. Reverdy qui se passe à Détroit en septembre 2008. Lu en allant voir l’exposition The Colour Line au Musée du Quai Branly sur le rôle de l’art dans la quête d’égalité et d’affirmation de l’identité noire dans l’Amérique de la Ségrégation. M’est avis que le combat continue…

Je poursuis mes promenades dans les livres autour de la peinture croisés à la librairie de l’Hermitage, cet été à Lausanne. Comme “La Couleur Bleue” de Jörg Kastner dans la Hollande de Rembrandt. Une erreur de casting m’a emmené sur les pas d’un chirurgien lorrain au carrefour des 17ème et 18ème siècle avec “Le Soleil sous la Soie » d’Eric Marchal. Je me suis régalé des potions et remèdes utilisés à cette époque, enre saignées, onguents et hirudothérapie, qui est comme chacun sait le traitement par …les sangsues ! De là, je suis parti jusqu’au 12ème siècle pour suivre les aventures du passeur de lumière “Nivard de Chassepierre, maître verrier” et bâtisseur de vitraux dans un roman de Bernard Tirtiaux. En faisant un détour par “Assise” sous la plume de François Cheng aux éditions Albin Michel.

J’avais aimé le livre de Maylis de Kérangal « Réparer Les Vivants ». Et j’en dirai de même pour le film éponyme de Katell Quillévéré qui vient de sortir. J’ai aimé beaucoup, La Fille Inconnue des frères Dardenne, à la folie, l’indépendance farouchement humaine de Captain Fantastic et un peu, les aventures de Mademoiselle dans la Corée des années 30.
Face à la porte de ma salle de bains, j’ai punaisé sur le mur de l’atelier un poster du Jardin des Délices, vu il y a quelques année au Prado de Madrid. J’aime de temps en temps me perdre et me retrouver dans les détails mystérieux de ce tableau. Alors ce fut régal de les voir défiler sur grand écran dans l’écrin du Mystère Jérôme Bosch, documentaire de José Luis Lopez-Linares consacré à ce chef d’œuvre de la peinture qui nous regarde et nous intrigue depuis plus de 500 ans.

L’automne a mis son écharpe orangée aux jaunes feuilles des érables mouillés. Souvenez-vous qu’en outre, la vie peut être belle. Double dose de « carpe diem » pour tout le monde.

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