AU 9 RUE DES NOUV’AILES #15

9 janvier 2017 § 0 commentaire § permalink

         Érythrée, Mali, Guinée, Algérie…

Elles viennent de là-bas mais vivent dans mon quartier ou une banlieue voisine. J’ai rencontré cette dizaine de femmes aujourd’hui lors de la première journée d’un stage « Écriture et Mouvement » pour les amener par le pinceau, l’encre et la gouache à une plus grande maîtrise de l’écrit, au dessin des lettres et ainsi au dessein d’être au monde. Une belle expérience qui réjouit de fraternité et d’humanisme ce début d’année.

« Enseigner ce n’est pas remplir un vase c’est allumer un feu », a écrit Montaigne.

L’hiver de l’atelier se peuple de projets dont j’espère que quelques uns verront le jour au printemps ou à l’été : Le Souffle des Écailles pour le Sancy, Aile toi, le ciel t’ailera, pour l’île de Ré, L’arbre à spirales pour Loches, Ailes & Œufs pour Annecy, Arbraspires pour le pays d’Aix ou encore des Plumes de Vélo pour la région de Marmande… And so and so…. Alors je continue à croiser les doigts et à dessiner , ce qui demande un certain sens de l’équilibre et de l’humour!

Quelle est la montagne préférée des peintres avant le vernissage d’une exposition ? C’est Le Mont Ventoux.
Après on peut attaquer la Sainte Victoire !

Sortira-t-on un jour de cette admiration sans bornes pour le monde anglo-saxon qui fait que l’Europe se croit obligée de les imiter systématiquement, jusque dans les détours du langage ? Est ce que la grande Trumperie et le Brèquezit seront les marques d’une rupture avec ce relent colonialiste ? J’aime bien le terme que les québécois ont inventé pour remplacer « spoiler » , cet anglicisme qui consiste à dévoiler la fin d’un film, d’une série ou d’un livre : divulgâcher.

Dieu n’existe plus. Il se faisait nommer Yahvé ! Si Y’avait, c’est qu’Y a plus !

« Moi, y’a que l’amour qui m’intéresse » a dit dans le poste la chanteuse Barbara Carlotti. Moi aussi. C’est une épice que je mets partout. Dans mon travail, dans les flèches de mon arc, dans la cuisine, dans mes tableaux, mes projets, mes amitiés, mes nouv’ailes, mes partages. Il est bon de rappeler, comme le faisait récemment à la radio le grand sage québécois Hubert Reeves, que de récentes études ont montré que le monde malgré les apparences, est de moins en moins violent et que ce que tout un chacun cherche sans forcément vouloir ou pouvoir se l’avouer, est cette énergie innommable qui fait se souvenir de la lumière juste avant l’aube.

Le temps méprise ce qui se fait sans lui.

C’est toujours un bonheur simple mais intense que la découverte d’un nouvel auteur et la promesse réjouissante de cheminer dans son univers : ce fut le cas pour moi au tournant du solstice avec Les Disparus du Phare de l’écossais Peter May. Deux paragraphes et j’étais embarqué avec perte de mémoire dans les brumes mystérieuses des Hébrides au nord ouest des Îles Britanniques….

Plus connu mais toujours aussi puissant Écoutez nos défaites de Laurent Gaudé. Il n’y a jamais de vainqueur, même si ce sont toujours eux qui écrivent l’Histoire avec un grand H et une grande hache.

En 2009, j’avais vu et aimé le film de Benoît Jacquot Villa Amalia tiré du roman de Pascal Quignard. Bien longtemps après, j’ai lu le livre. Et l’ai aimé.

N’oubliez pas que les constellations sont les premiers dessins humains.

Ce que l’on nomme communément la période des fêtes avec son insupportable mais inévitable obligation festive fut plutôt calme pour moi cette année, travailleuse et cinématographique. Il est passé dans peu de salles et sans doute trop furtivement mais c’est un vrai chef d’œuvre d’animation, un festival aquarellé et virtuose. Alors rattrapez vous en DVD quand il sortira et offrez-le aux grands et aux petits: il s’agit de La Jeune Fille Sans Mains de Sébastien Laudenbach. Une merveille !

J’avais zappé Dernières Nouvelles du Cosmos de Julie Bertucelli que de bons amis m’ont rappelé et ils ont eu raison…

Quoi de mieux pour aller au ciné juste avant le réveillon du 31 que le Voyage dans le cinéma français de Bertrand Tavernier. Trois heures dans le glorieux passé cinéphile pour sauter de bonne humeur dans les films de demain. Il y eut aussi Manchester by the sea, Paterson de Jarmush, (j’avais oublié que c’est lui qui a fait le merveilleux Dead Man, que l’on peut revoir ad libitum), Personal Shopper et Premier Contact avec de très beaux extra-terrestres à 7 pieds ! Sarah Forestier est formidable dans Primaire et Neruda est une belle écriture de cinéma qui ramène en lumière contrastée le grand poète chilien.

Et là je sors les yeux pleins de montagnes de La vallée des Loups, somptueux documentaire de Jean Michel Bertrand.

Quand aura lieu le prochain congrès des congres ?

J’ai parfois mal au monde mais promis, demain je me lève de bonheur.­

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AU 9 RUE DES NOUV’AILES #14

9 décembre 2016 § 0 commentaire § permalink

rue-des-nouvailes_14-1 rue-des-nouvailes_14-2 rue-des-nouvailes_14-3 rue-des-nouvailes_14-4 rue-des-nouvailes_14-5 Anicca.

C’est un mot sanscrit que l’on peut traduire par « équanimité ». Je l’avais découvert en 1993 lors d’une retraite de 10 jours dans un centre de méditation Vipassana. On ne le trouve pas dans mon vieux Larousse des années 60 et Wikipédia dit que c’est ”une égalité d’âme, d’humeur, une disposition affective de détachement et de sérénité à l’égard de toute sensation ou évocation, agréable ou désagréable”.

Et il m’en a fallut une bonne dose ce matin du 30 novembre à l’humeur mi-fugue mi-raison puisque c’était mon dernier jour de cours à la MJC de Ballan-Miré. Je m’assois dans le métro qui m’emmène à Montparnasse après avoir acheté Libé, le Un et l’Officiel des Spectacles. Je parcours les colonnes du journal quand j’entends ma voisine dire haut et fort ” Ah ça, c’est le pire des journaux ! ” Je ne dis rien, ce qui visiblement l’énerve puisqu’elle enchaîne en m’enjoignant de fermer mon journal car elle est allergique à l’encre d’imprimerie. J’agite ostensiblement les mains pour libérer ma colère et quelques particules soi-disant allergènes, mais on vient de passer Edgar Quinet et ouf, je descends à la prochaine. Content mais quand même choqué de cette France rance qui asphyxie l’horizon et appelle à résistance. Comment faire ? Relire le bel ouvrage de Gérard Challiand et Jean Pierre Rageau paru en 2010 intitulé Géopolitique des Empires, Des Pharaons à l’Imperium américain” pour resituer tous ces événements qui nous dépassent dans une géo-histoire de la durée. Et en revenir à cet aphorisme du philosophe Alain repris par Gramsci Le pessimisme est d’humeur, l’optimisme est de volonté ”. Avons nous d’autres choix ?

Nous filons de mauvais filons et nos cocons filent de mauvais cotons.

L’atelier hiverne mais n’hiberne pas. C’est le temps des projets à tisser, tramer, imaginer. Et des plaques de zinc à graver. J’exposerai quelques gravures à la Galerie du Génie de la Bastille du 14 au 31 décembre lors d’une exposition-vente de petits formats. http://www.legeniedelabastille.com/evenement/minis-genie-2016/ J’y serai lors du vernissage le jeudi 15 décembre. Comme c’est une exposition collective, les artistes s’y relaient pour assurer les permanences : j’y serai les lundi 19 de 17 à 20h et et mercredi 21 de 14 à 17h. Ou bien sûr en rendez-vous à votre convenance au 06 83 75 39 35. Faites vous plaisir, achetez de l’art et ainsi donnez lui de la valeur ! Vous conjuguerez au présent la rencontre de ces trois verbes.

Un train peut-il arriver sans crier gare ?

”Le 21 janvier 1968, un B 52 s’est écrasé au nord de la base américaine de Thulé avec quatre bombes H à son bord. Trois ont été pulvérisé mais la quatrième est toujours sous l’eau… C’est honteux”. C’est ce que raconte Jean Malaurie, fondateur de la célèbre collection Terre Humaine, du haut de ses 94 ans pour inciter à sacraliser l’Arctique. Mais qui l’entend en ces jours d’intense pollution atmosphérique qui pique les yeux et fait tousser grands et petits et qui semble à chaque épisode une naïve découverte ? Peut être Sébastien Betbeder qui nous propose d’en sourire avec son film drôle et subtil Le Voyage au Groenland.

Un milliard et demi d’euros, c’est le coût du sarcophage qui vient d’être posé sur le réacteur n°4 de Tchernobyl prévu pour durer une centaine d’années. Et après ? Ben euh…. L’impact financier – nettoyage, traitements, conséquences sanitaires – de cette catastrophe a été évalué à 700 milliards de dollars (660 milliards d’euros) par l’ONG Green Cross. Celle de Fukushima n’en est pour l’instant ”qu’à 167,8 milliards d’euros”.

Froid et chaud ne sont pas égaux. La température peut atteindre des millions de degrés mais ne jamais descendre sous le zéro absolu, le zéro kelvin, qui est à -273,15° celsius! Brrrr ! De même on a inventé la centrifugeuse mais on attend encore l’inventeur (ou -euse) de la centri…péteuse !

« Réveil » est l’anagramme de « il rêve » a dit Tobie Nathan en parlant de son dernier livre « Le Secret de Vos Rêves ».

Si vous passez par la capitale avant le 20 février, ne ratez pas l’expo Chtchouckine à la Fondation Vuitton dans le bois de Boulogne… Ah les somptueux Matisse et la salle aux 11 Gauguin…. Il est prudent de réserver… À voir aussi jusqu’au 15 janvier, ”Soulèvements”, exposition présentée par Georges Didi-Huberman au Musée du Jeu de Paume.

Dans les émois des films du mois, l’austère mais sublime Une Vie de Stéphane Brizé d’après Maupassant.

L’intense Client d’Asghar Farhadi, le spirite Planétarium de Rebecca Zlotowski, Tour de France de Rachid Djaïdani, beau voyage entre rap et Depardieu, l’utile La Fille de Brest pour maintenir à flot de mémoire le scandale du Médiator, l’afghan et dépaysant Wolff & Sheep et Louise en Hiver, belle animation aquarellée de Jean François Laguionie.

Dans le lu de décembre, j’ai plongé dans ”Plonger” de Christophe Ono-dit-Biot et, avec un plaisir toujours renouvelé, dans Le Lagon Noir d’Arnaldur Indridasson.

J’ai écrit cette Nouv’aile en écoutant Le Cantiques des Cantiques d’Alain Bashung et Chloé Mons. 27’02 » de bonheur…

Comment ça s’écrit éteint-celle ? Ben pardi, comme violon selle ! Mais non, voyons, comme uni vers sel ! De la vie…

Gardez du feu dans les yeux et de l’oh dans la peau du solstice.

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AU 9 RUE DES NOUV’AILES # 13

9 novembre 2016 § 0 commentaire § permalink

Outré.
    C’est le mot par lequel j’avais commencé cette chronique hier soir mardi 8 novembre, pour dire le trop plein d’indignation qui jonche les carrefours de l’actualité et qui cloue dans ma gorge l’irréductible optimisme qui souffle dans le vent de mes bronches. Indigné aurait dit Stéphane Hessel. Je voulais juste faire un lien entre cette sensation et les outres argentées qui ont animé mon exposition angevine du mois dernier. Et le réel m’a rattrappé au matin du 9 avec les ondes sismiques et radiophoniques des bad news d’outre-atlantique qui secouent la planète de ce grand bond en arrière.

Parfois je voudrais me terrer dans le bruit du silence. Me taire dans la musique des mots. Crier l’espoir mutique auquel nous sommes condamnés. Et peindre la résistance de l’être.

Il n’y aura plus de Bal en Mi-Ré.
Ni de Ballan-Miré. Me nommant Do, j’avais ri de ce mauvais jeu de mot musical quand j’avais, il y cinq ans, trouvé ces cours d’arts plastiques dans une MJC près de Tours. Las, conséquence des nouveaux rythmes scolaires, les cours se sont réduits à la seule après-midi du mercredi, la fréquentation a diminué au fil des ans, et deux cours vont être fusionnés. Ce qui, au vu des tarifs SNCF annihile la rentabilité de ces déplacements hebdomadaires et me laisse un peu plus fragile sur les bords escarpés des funambuleries artistiques.
Alors, pour redonner vigueur à ce mois de novembre aux mémoires de bougies si cruelles, je prends la démesure des fêtes, l’ivresse des joies et le flacon des couleurs et les soufflent dans ces outres métalliques et brillantes que l’on nomme bag in box. Vous savez, ces coussins argentées enfermées dans des boites en carton avec le petit robinet en plastique qui de deux doigts remplissent votre gobelet de bonne humeur dionysiaque, « avec modération » bien sûr !

Ce fut un des principaux matériaux de mon intervention à la Bibliothèque Universitaire d’Angers dans le cadre de la Fête de la Science. J’y ajoutais quelques plumes, quelques coquilles, quelques brins d’arc-en-ciel pour tisser l’ADN artistique de l’écrin trop bref d’un week end.

Vous êtes en train de lire un des 144 milliards d’emails qui ont été envoyés ce jour…

J’avais beaucoup aimé son film Les CowBoys sorti l’an dernier et j’adore entendre les chroniques radiophoniques de Thomas Bidegain sur Inter. Il détricote les affres du story telling, et fait nous souvenir que l’Histoire dite «grande» est toujours écrite par les vainqueurs et les histoires, des fictions issues d’un point de vue. C’est étrange ce mot oxymorique de «point de vue». C’est à la fois un lieu de l’espace d’où l’on voit ce que l’on contemple mais peut aussi s’entendre comme l’endroit où il n’y a point… de vue !

Et si le Chat de Schrôdinger était une chatte ?

Quand j’entends comment la prison est le plus efficace vecteur de propagation de la radicalisation terroriste, je me souviens que j’avais trouvé effrayante la perspective dessinée par le film d’Audiard Un Prophète sorti en 2008. Sinistrement prémonitoire!

Les chœurs antiques étaient-ils aussi quantiques?

J’ai écouté en podcast sur France Culture les confidences d’Anne Pingeot sur sa relation avec François Mittterand. Je n’ai pas lu le livre ni les commentaires qu’il a suscités mais j’ai été sensible à la voix nue de cette désormais vieille dame.
https://www.franceculture.fr/emissions/voix-nue/anne-pingeot-la-discrete-revelee-15-jeune-fille-en-voie-demancipation#xtor=EPR-2-[LaLettre18102016]

Quand je vois le point lumineux d’un avion qui clignote et traverse la voûte nocturne, je pense à la centaine de personnes qui rêvent, lisent ou dorment dans la carlingue. Et là, à cet instant, seul dans mon atelier médité, je pense à tous les fous marins solitaires en train de faire le point dans le grand huit océanique du Vendée Globe.

Équation du mois: si AJ sort de primaire droit dans ses bottes, NS va-t-il se rallier pour effacer ses casseroles au risque de ne plus exister dans l’arène ou refera-t-il le coup de JC à VGE en l’an 81?

Dans les livres que proposait ce mois-ci le Café Bla Bla de la médiathèque de mon quartier, il y avait “Il était une ville” très bon livre de Thomas B. Reverdy qui se passe à Détroit en septembre 2008. Lu en allant voir l’exposition The Colour Line au Musée du Quai Branly sur le rôle de l’art dans la quête d’égalité et d’affirmation de l’identité noire dans l’Amérique de la Ségrégation. M’est avis que le combat continue…

Je poursuis mes promenades dans les livres autour de la peinture croisés à la librairie de l’Hermitage, cet été à Lausanne. Comme “La Couleur Bleue” de Jörg Kastner dans la Hollande de Rembrandt. Une erreur de casting m’a emmené sur les pas d’un chirurgien lorrain au carrefour des 17ème et 18ème siècle avec “Le Soleil sous la Soie » d’Eric Marchal. Je me suis régalé des potions et remèdes utilisés à cette époque, enre saignées, onguents et hirudothérapie, qui est comme chacun sait le traitement par …les sangsues ! De là, je suis parti jusqu’au 12ème siècle pour suivre les aventures du passeur de lumière “Nivard de Chassepierre, maître verrier” et bâtisseur de vitraux dans un roman de Bernard Tirtiaux. En faisant un détour par “Assise” sous la plume de François Cheng aux éditions Albin Michel.

J’avais aimé le livre de Maylis de Kérangal « Réparer Les Vivants ». Et j’en dirai de même pour le film éponyme de Katell Quillévéré qui vient de sortir. J’ai aimé beaucoup, La Fille Inconnue des frères Dardenne, à la folie, l’indépendance farouchement humaine de Captain Fantastic et un peu, les aventures de Mademoiselle dans la Corée des années 30.
Face à la porte de ma salle de bains, j’ai punaisé sur le mur de l’atelier un poster du Jardin des Délices, vu il y a quelques année au Prado de Madrid. J’aime de temps en temps me perdre et me retrouver dans les détails mystérieux de ce tableau. Alors ce fut régal de les voir défiler sur grand écran dans l’écrin du Mystère Jérôme Bosch, documentaire de José Luis Lopez-Linares consacré à ce chef d’œuvre de la peinture qui nous regarde et nous intrigue depuis plus de 500 ans.

L’automne a mis son écharpe orangée aux jaunes feuilles des érables mouillés. Souvenez-vous qu’en outre, la vie peut être belle. Double dose de « carpe diem » pour tout le monde.

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AU 9 RUE DES NOUV’AILES #12

10 octobre 2016 § 0 commentaire § permalink

« Un arc-en-ciel sourit entre deux mains ouvertes.
Vibre à l’universelle lumière de la rencontre. »

C’était ce qui était inscrit sur le cartel de mon installation « ARC-CUEILLIR », arc-en-ciel de bolducs colorés (voir en PJ 2) qui s’est accroché pendant dix jours aux arbres du square Maurice Gardette dans le cadre de la Biennale d’Art Contemporain Le Génie des Jardins organisée par le Génie de la Bastille. « C’est pour faire des câlins grand comme çà » m’ont dit les enfants joueurs du square en écartant grand le sourire de leurs bras.

Saviez vous qu’ environ 10% des arbres sont timides ? J’ai appris cela à la radio cet été de la bouche du botaniste Francis Hallé et en suis resté tout silencieux….

À la fin des précédentes Nouv’Ailes, je vous avais laissé en partance pour Ailes de Gironde que vous pouvez encore voir dans le parc ornithologique Terre d’Oiseaux sur la commune de Braud et Saint Louis. Avec plus d’une vingtaine d’artistes répartis tout au long de l’estuaire, ce fut une très belle semaine de créations et de rencontres. Avec un beau grain de tempête au milieu qui a fait s’envoler quelques plumes dans le ciel girondin. Mais les Ailes étaient bien arrimées aux ronds de fer et aux couvertures de survie et leurs traces de bleu continuent à saluer les couleurs des touchers de soleil et des éclats de lune. (PJ 1)

“Quand on prend des risques on peut perdre, quand on n’en prend pas on perd à tous les coups” Sandrine Bonnaire à propos du film Le Ciel Attendra.

Dans le programme d’automne, plein de travaux nouveaux à l’atelier et le week end prochain, 15 et 16 octobre, une exposition à la Bibliothèque Universitaire d’Angers dans le cadre de la Fête de la Science. L’occasion pour moi de me souvenir que c’est lors de cette même Fête de la Science que j’avais réalisé il y a vingt ans à la Cité des Sciences de la Villette de Paris mon installation “Le Premier Œuf” https://blog.dodelaunay.com/entre-eux-et-oeufs/le-premier-oeuf/ qui donne à voir le nombre d’humains passés sur Terre depuis l’Origine du Monde. Fort de cette première réalisation qui me permit de sortir du RMI et d’acquérir le statut “Maison des Artistes”,je pensais alors pouvoir reproduire moultes fois cet hommage humaniste aux vivants & aux morts, mais il semble bien que le regard sur la démographie humaine ne fasse pas partie des préoccupations de l’art contemporain….

La mémoire du futur est elle contenue dans la mémoire de l’origine? Il faudrait demander cela à Mnémosyne, qui était la déesse de la mémoire chez les Grecs. Et là je pense au chanteur Francis Lemarque mort le 20 avril 2001 ou à André Glucksmann parti le 10 novembre dernier… Il n’ont pas emporté dans leur mémoire de mort ce choc électoral présidentiel ou ces sinistres rafales du Bataclan…

J’avais beaucoup aimé Le Cœur Cousu de Carole Martinez paru en 2007, un peu moins Du Domaine des Murmures en 2011. Mais alors là j’ai vraiment adoré La Terre Qui Penche paru l’an passé. Un récit alterné d’une petite fille vivant dans la Franche-Comté du 14ème siècle et sa vieille âme morte depuis des siècles… Une très belle langue se mouvant dans la rivière d’un univers poétique. D’ailleurs cela se passe aux bords de La Loue près d’Ornans, pays natal de Gustave Courbet, et sûrement belle part inspirante de l’Origine du Monde (voir PJ 5). Cette fresque magique entre les rives de la vie et la mort m’a littéralement ensorcelé…. Comme le film Éternité, elle parle assurément de l’éternité de la vie, à ne confondre sous aucun prétexte religieux ou autre, avec la vie … éternelle.

Pour changer de paysages et me laisser glisser loin de la terre qui penche, je suis parti aux carrefours des livres et de la peinture avec l’excellent Nymphéas Noirs de Michel Bussi, garanti made in Giverny et la Jeune fille à la Perle de Tracy Chevalier que j’avais vu en film il y a quelque années. Non sans avoir encore une fois plongé dans l’univers d’Henning Mankell avec l’Œil du Léopard, paru en 1990, chronique d’un blanc parti vivre en Zambie au milieu du vingtième siècle… Avec la hâte lente de lire Les Bottes Suédoises, suite de son chef d’œuvre Les Chaussures Italiennes, qui vient d’être traduit en français…

“92% de la population humaine vit dans une atmosphère polluée” dit une étude scientifique. J’entends cela et j’enrage. Cela fait plus d’un demi-siècle qu’on le dit haut et fort (relisez les Racines du Ciel de Romain Gary). Et la science dépense des fortunes pour redécouvrir ces évidences… Et pis d’abord, ils ont où les 8% qui restent?
“La musique est le langage du feu” ai-je pensé cet été en écoutant les braises qui craquetaient sous les étoiles du bivouac au bord de la Loire.
C’est devenu un tic de langage: ceci serait ou ne serait pas genré! Outre que ce mot est bien laid, il participe fort bien à la confusion entre les couples homme/femme et masculin/féminin. Pour ma part je suis bien content d’avoir tremper mon regard dans la sauce Yin/Yang, bien plus subtile et dynamique que notre vision occidentale et réductrice de la dualité du vivant.
“Avec le temps, nous devenons la carte de ce que nous avons vécu” (Borges).
“Oui, mais cela risque de durer 107 ans”… Expression qui serait tirée de la durée de construction de la cathédrale Notre Dame de Paris.
Dans les cinés du moi, ne ratez pas Aquarius avec la formidable Sonia Braga. Un régal de pêche! À voir aussi Le Fils de Jean, Victoria et Frantz. Éternité et La Danseuse. Et le très sensible Fuoaccamare, tourné sur l’île de Lampedusa. Qui donne envie de relire Eldorado de Laurent Gaudé.
Mon appel à poèmes ne rencontre pas beaucoup d’échos. Ce qui est en soi, écho de notre temps. Temps pis. Tant pis. Je continuerai à penser comme Novalis que “la poésie, c’est le réel absolu” À boire les vers de l’éternité de la vie.

À vos Ailes et à vos Îles!

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AU 9 RUE DES NOUV’AILES #11

10 octobre 2016 § 0 commentaire § permalink

Un étégoïste attentif aux autres….

L’été s’annoncait incertain et puis son fil s’est déroulé avec douceur et fluidité, malgré une actualité sombre et désespérante que j’ai essayé de maintenir à bonne distance et à juste silence.
La Clarinette, de Vassili Alexakis. Un hommage de cet auteur à son éditeur Jean Marc Roberts, décédé il y a trois ans, à la Grèce d’hier et d’aujourd’hui, à Paris, à la langue et à la littérature. Un jour, il ne sait plus comment se dit “clarinette” en grec…
Peu de monde à mon stage d’arts plastiques nantais début juillet, mais une belle expérience enrichissante qui confirme mon envie de partager et transmettre mon goût de l’art et de ses pratiques. Suis preneur de toutes informations sur organismes ou associations à qui je pourrai proposer mes idées et thèmes de stages.
Le Cavalier Suédois, de Léo Perutz. Il fait partie des livres que recommandait Emmanuel Carrère dans son recuei d’articlesl “Il est avantageux d’avoir où aller”… Et je me joins à cette recommandation pour ce livre écrit en 1936 sur l’usurpation d’identité entre un voleur et un déserteur dans la Suède du XVIIIe siècle…
Et puis après une intense période de travail à l’atelier, j’ai pris la Route 66… Pas celle des USA, mais celle qui passait par La Racaudière près du Chateau de Villandry en Touraine. Là où la joyeuse tribu qui y vit fêtait les 10 ans du gite – www.laracaudière.fr – et le demi-siècle de Philippe, joyeux sorcier qui avait concocté avec sa troupe bien allumée quatre jours de fête grandioses avec bivouac en canoé sur les bords de la Loire, concert live et nuit blanche, danses des corps et des papilles, parties de foot bulle et laser game… Un plein d’énergie, d’amour, de bienveillance, de rire… Bref un très beau moment d’humanité… En cadeau, j’ai tissé sur leur prairie un labyrinthe de bambous et de bolduc rouge et or… (voir PJ1 de ces Nouv’ailes).
Opération Napoléon, d’Arnaldur Indridasson. On est toujours sans nouvelles de l’inspecteur Erlendur, probablement perdu dans quelque glacier islandais à la recherche de son frère disparu dans sa jeunesse… Mais d’autres héros naissent sous cette belle plume et ici s’escriment à enquêter sur un mystérieux avion écrasé dans le nord de l’Islande à la toute fin de la seconde guerre mondiale.
Le bolduc sera aussi à l’ordre du jour de l’intervention que je vais réaliser du 24 septembre au 2 octobre sous les arbres du square Maurice Gardette du 11ème arrondissement de Paris dans le cadre de la Biennale Le Génie des Jardins. Elle s’appelle ARC-CUEILLIR, c’est un arc-en-ciel de bolducs colorés suspendu entre deux mains grandes ouvertes…
Avant cela, je pars aujourd’hui pour les bords de la Gironde créer “Ailes de Gironde” (voir Rue des Nouv’ailes n°9, PJ3), dans le cadre de Sentier des Arts, sur le site Terre d’Oiseaux de la commune de Saint Ciers sur Gironde. À deux pas de la centrale nucléaire de Braud-Saint-Louis où je m’en fus manifesté il y a 41 ans, tout en découvrant le chanteur Morice Bénin, ce qui n’était en ce temps là, aucunement bénin !
Les Brumes de l’Apparence et La Grand-mère de Jade, de Frédérique Deghelt. Une publicitaire hérite d’une maison au fin fond de la Creuse… Une jeune femme recueille sa grand-mère dans son home parisien pour lui éviter la maison de retraite. Belle écriture sensible publiée chez Actes Sud.
Dans le panier de l’été, il y eut en vrac la levée de la Loire lumineusement alanguie entre Angers et Saumur, le doux séjour dans la maison prêtée par mes chers amis Suzanne et Maurice au cœur des Alpilles, Les Baux de Provence au coucher du soleil, un chapeau bleu à Arles en sortant des photos sensibles de Don McCullin, un bain aux Saintes Maries (PJ2) avant l’expo Frédéric Bazille au musée Fabre de Montpellier. Les étoiles filantes au cœur de la nuit du chalet d’alpage dans le ciel d’Hautecour (PJ3), le souvenir intense de l’expo de gravures de Miquel Barcelo à la BNF François Mitterand et de la gigantesque fresque qu’il a réalisée sur le couloir vitré peint à l’argile (PJ4). La belle journée de bateau sur le Lac Léman à la descente des randonnées ensoleillées en Val d’Aoste, les belles et rares peintures vues à la Fondation de l’Hermitage à Lausanne, les petites routes de Bourgogne pour remonter en capitale et son coucher de soleil sur la façade de la basilique de Vézelay.
Dans les autres lectures de l’été, il y eut aussi le baroque Avenue des Mystères de John Irving, l’haletant Le Fils, de Jo Nesbø l’aride et difficile mais passionnant Le serment sur la chute de Rome de Jérôme Ferrari. J’avais emporté Paradiso, de José Lezama Lima pour le lire entre les randonnées sur les sentiers du parc du Gran Paradiso, dans la vallée d’Aoste. Mais je n’ai pas su entrer dans ce livre, ce sera pour une autre tentative. Et pour finir retrouver avec plaisir Erika et Patrick dans les pages et les pattes du Dompteur de Lions de Camilla Läckberg.
Tous ces fils de l’été se retrouvèrent suspendus dans un court moment de silence près de la tombe de Nicolas Bouvier dans le village de Cologny, près de Genève pour dédier ces Nouv’ailes à deux amis emportés par le sinistre et trop proliférant crabe: Patrick Philippe-Prieur qui ouvrait l’arc avec majesté et œuvrait de longue date pour le développement du Kyudo en Île de France. Et Jean Claude Demaure, copain de lutte contre la centrale nucléaire du Pellerin dans les années 70, homme digne, humble et accompli qui fit beaucoup pour l’écologie et l’environnement dans la région de Nantes et fut pour moi en ces temps là un modèle et une référence.
“Ne vous laissez pas rêver par quelqu’un d’autre que vous même” a écrit Julos Beaucarne cité par Audrey Tautou dans la promotion du film Eternité de Tran Anh Hnug, réalisateur vietnamien qui nous conta en 1993 L’Odeur de la Papaye Verte.
Et n’oubliez pas de m’envoyer vos poèmes écrits, croisés ou cueillis au fil de vos lectures pour orner la cinquième image, en N&B de ces Nouv’ailes.
Comme l’a dit Léonard de V, “la peinture est une poésie qui se voit”.

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AU 9 RUE DES NOUV’AILES #10

21 juin 2016 § 0 commentaire § permalink

Pour clore cette première saison d’AU 9 RUE DES NOUV’AILES, qui est aussi la quatorzième saison du JOURNAL DU NEUF, j’ai suivi quelques fils quotidiens de ce pluvieux mois de Mai. Au risque d’être un peu long, mais vous avez trois mois pour aller à la pêche à ces lignes et nous nous retrouverons, si vous le voulez bien et en toute liberté, aux alentours du 9 septembre. Je serai à ce moment là en train de monter AILES DE GIRONDE dans le cadre de Sentiers d’Art 2016, dans le village de St Ciers sur Gironde (voir Nouv’ailes n°9 du mois dernier).

Bel été de bonté, beauté et amitié à partager.

10 mai: Maman perd doucement la mémoire dans la chambre angevine de L’Orée du Parc. Pour faire taire le douloureux désarroi, j’ai une bouffée de douce empathie pour le personnel qui lui prodigue soins et attentions.
11 mai: Le retour à l’atelier m’informe de l’annulation du symposium dans le Champsaur pour cause de réduction des subventions et de ma non-sélection pour Mac 2000 en novembre prochain.

12 mai: Au théâtre de la Contrescarpe, j’écoute LA VIE EN VRAC chantée par Annick Cisaruk et accompagnée par l’accordéon virevoltant de Davis Venitucci. Vous pourrez les entendre cet été au Festival d’Avignon du 7 au 31 juillet 2016 à 22h15 au Théâtre ARTO. Bonheur garanti. Dans le RER du retour, mon voisin black m’offre une poignée de cacahuètes qui déroutent mes papilles car elles ne sont pas grillées. Mais le sourire est complice.

13 mai: Après le fantasque “Ma Loute” de Bruno Dumont où excellent Binoche et Bruni-Tedeschi, je retourne au Théâtre de la Contrescarpe pour écouter cette fois la voix envolée et envoutante de Marie Baraton accompagnée par mon ami Pierre- André Athané. J’aime la variété de la chanson française, notes et sons accordés aux sens. La voix est la voie de l’humain.
14 mai: Je n’irai pas aux CONVIVIALES de NANNAY. Au fil du temps j’ai appris à encaisser ces refus de projets qui peuplent mes cartons à dessins mais sont matière recyclable. Demain est un nouveau projet, carburant vital et énergie renouvelable. Comme tous les samedis matins, je tire quelques flèches de bambous avec mes amis du Kyudo avant d’aller voir L’Ange Blessé, film kazakh de Emir Baigazin. Dépaysant !

15 mai: Balade à la traditionnelle et japonaise Maison de Kiso au Jardin d’Acclimatation pour voir l’installation d’Hiroko Hori. Tout près de là, Buren a décoré le bâtiment de la Fondation Vuitton. Spectaculaire, mais sans grande émotion plastique. Je préfère de loin son intervention à rayures sur le brillant tramway tourangeau. Au soir, sur les Champs Élysées, Money Monster avec George Clooney et Julia Roberts. Efficace dénonciation du monde des médias et des finances américain. Mais qui l’ignore encore?

16 mai: Rangé bureau et atelier en ce lundi de Pentecôte sans cours de gravure. Balade dans la Chine d’hier et d’aujourd’hui avec le film Red Amnésia.

17 mai: Le Stade de France est entouré de palissades de béton et grillage. Ambiance concentrationnaire et grande paranoïa sécuritaire en préparation de l’Euro de foot. Les commercants du quartier ne sont pas contents et la fête sera grillagée. Du pain et des jeux, mais rien à foot !!!

18 mai: Au retour de mon intervention hebdomadaire à la MJC de Ballan Miré, je glisse du TGV vers une salle obscure où je me régale de Julietta, beau portrait de femmes d’Almodovar.
19 mai: “j’ai perdu le sentiment d’appartenance, mais j’ai gardé celui de provenance” dit Erri de Luca en parlant de sa ville natale Naples…. Pourquoi parle-t-on au pluriel de “ses origines” alors que par définition, celle-ci est unique?

Au théâtre de Poche Montparnasse, je remercie Marie G. qui m’a donné place pour assister au spectacle Madame Bovary. Trois + Une comédiens-musiciens content, disent et jouent le roman de Gustave F. Le livre se livre sous nos yeux et c’est embarquement pour Flaubert.

20 mai: Passé une grande partie de ma journée sur mon dossier de retraite complémentaire. Labyrinthe administratif dont j’ai un peu de mal à maîtriser les circonvolutions. Le spectacle Le Petit Prince avec un mime et deux musiciennes m’enchante dans le cadre intime et gratuit ce soir-là, du Théatre du Ranelagh, loin là-bas au fin fond du XVIème arrondissement.

21 mai: Finale de la Coupe de France au Stade de France. Hauts parleurs et merguez-bière au Stade. Soirée radiophonique et dessin at home.
22 mai: De chers amis suisses sont venus acheter un tableau à l’atelier. J’aime quand ils découvrent pour la première fois l’antre de mes murs, le décor derrière la banale entrée du HLM et la lumière de la verrière qui invite aux rebonds des regards. Je ne me lasse pas de la merveille de leurs sourires qui pétillent.

Aujourd’hui c’est le 50 ème anniversaire de la premiere explosion nucléaire française en Polynésie. La radio diffuse des extraits de l’allocution insouciante et scientiste du Général De Gaulle. Je me sens polynésien et j’ai honte pour mon pays.

23 mai: L’Autriche n’a pas fait l’autruche et rejette de peu l’extrémité de la droite. Pour combien de temps? Que faudra-t-il pour qu’une conscience humaniste et européenne émerge réellement. Victor H, reviens nous mettre en vers les États Unis d’Europe!

24 mai: Coupure des subventions de la Villa Gillet à Lyon. Idem pour la Maison d’Izieu. On a trouvé des sous pour recruter des flics et acheter taser, flash-ball et autres matos mortifères et on coupe les budgets de la culture et de la recherche. Il y a des logiciels de gestion qu’il faudrait sérieusement mettre à jour.
J’accroche 6 gravures pour une expo de deux jours à la Mairie de Pantin. C’est pour la fête de l’estampe, faire plaisir à mon prof de gravure et à la vieille dame artiste qui organise cela. C’est n’importe quoi et n’a guère de sens.

25 mai: Isabelle Huppert est vraiment géniale dans le film ELLE de Paul Verhoeven. Et le film aussi. J’ai même dans la foulée lu le roman “Oh…” de Philippe Djian qui l’a inspiré.
26 mai: Journée colle de peau. Je prépare quelques supports qui sèchent au fil de la première image jointe à ces nouv’ailes.

27 mai: on a trouvé une météorite dans le toit d’une maison de la banlieue parisienne en 2011. La propriétaire s’appelait Madame Comète.

28 mai: “Hiroshima, c’est la fin des Lumières” a dit Albert Camus en réaction aux éditos des journaux post 6 août 1945 tandis que c’est la première fois qu’un président américain foule ce lieu originel d’irradiation.

29 mai: Mon anglais n’est toujours pas terrible et je ne savais pas ce que signifiait “spoiler” dans la bouche des adoraterurs inconditionnels de séries américaines. Mais grâce à mes amis québécois je peux désormais employer un mot qui ne doit rien à la langue de Shakespeare. Et je m’en vais vous “divulgâcher” le fin mot de cette histoire!

30 mai: Pour faire sécher les tirages que je rapporte du cours de gravure, je les mets, entourés de papiers de soie, entre les pages du gros catalogue de l’exposition Les Magiciens de la Terre en 1989.
31 mai: C’est bien, on dit un artiste-peintre mais on peut dire aussi une artiste-peintre.
1 juin: Je me nourris de la lecture du journal Le 1 intitulé cette semaine “La France qui Craque”. Bonne matière à réflexion sur le temps qui se trame en drame dans notre époque épique.

“Un conte, c’est une histoire d’hier que l’on raconte aujourd’hui pour demain”. (Tobie Nathan, cette nuit sur France Inter).

2 juin: Je prends le temps comme il vient et ne suis guère adepte des prévisions météo mais aujourd’hui je n’en peux vraiment plus. Il fait encore trop froid, la pluie est crue et la Seine fait le zouave au pont d’l’Alma. Le RER B est en rade et je manque de vitamine D.
3 juin: Belle exposition de céramiques à La Maison Rouge et de somptueux chefs d’œuvres venus de Budapest, dont un portrait présumé du frère de Dürer et quelques divins Gréco au Musée du Luxembourg.
4 juin: “les poètes sont de vieux peaux rouges qui refuseront toujours de marcher en file indienne” (Guy Gofette). Il y avait de la rhubarbe dans mon panier bio de cette semaine alors j’ai fait mon premier crumble (90g de beurre, 60 de sucre et 125 de farine. Bien mélanger avec les doigts et égréner sur un mélange de pomme et de rhubarbe saupoudré de suc vanillé. 30mn au four à 215°). Miam miam !

5 juin: Je continue mes envois de CV pour donner cours ou stage d’arts plastiques. Je pensais m’inscrire sur Linkedln. La première condition est de me faire aspirer mon carnet d’adresses. J’en reste là. Il y a quelques jours une panne de mail m’a valu d’être dépanné par un technicien Orange qui a pris à distance contrôle de mon ordinateur. La flèche curseur bougeait toute seule ! Manip réussie et parfaitement sécurisée. Mais quand même, sans être trop parano, je repense à Lisbeth Salander dans la saga Millénium et médite sur la sécurité informatique “à cœur”.

6 juin: Dans quelques semaines, je vais être artiste retraité. Ce qui est un oxymore. Qui me permettra tout juste de payer mon loyer. Il va me falloir continuer de ramer avec mes pinceaux. Mais j’ai un océan d’amour dans le cœur et ce matin j’ai rêvé de deux bateaux.
7 juin: Je prends à la gare de Massy le Ouigo de 10H37 pour Angers et retrouve Maman pour un déjeuner qui n’alimente plus de conversation. Je suis là. Elle est là. Je la câline et l’embrasse. Et je repars diluer ma tristesse dans le train qui longe la Loire toute crue et le soleil enfin revenu dans son val.

8 juin: Les enfants de Ballan terminent leur pliage en forme de livre d’arts plastiques. Au soir, je file à Anvers dans le film Diamant Noir d’Arthur Harari. Étincelant. Le croissant de lune est déjà vieux de deux jours de ramadan et joue magnifiquement de sa lumière dorée avec l’anneau saturnien du Stade.
9 juin: L’atelier est dans son silence nocturne, prêt à l’envoi du Neuf. Merci de m’avoir suivi jusqu’au bout de ces lignes.

Que la peinture de votre été soit fraîche.

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AU 9 RUE DES NOUV’AILES # 9

20 mai 2016 § 0 commentaire § permalink

Odyss’7.

On aurait pu l’appeler ainsi, la belle aventure de cinq artistes rassemblés pour l’ouverture du lieu – “Au 17” – près de Nantes, sur la rive sud de la Loire, dans le village de Saint Jean de Boiseau. Peintures, photos, céramiques, installations pour inscrire la diversité, la rencontre, le partage et les échanges de ce lieu voué à ces valeurs. Ce fut un beau week-end qui vit défiler une centaine de visiteurs et quelques musiciens… Et l’Œuf de Bambous Rouge que j’y ai installé et que vous pouvez voir dans la première image de ces Nouv’ailes attend le regard des voyageurs de passage et le jeu en cabane des enfants buissoniers.

Ajoutez y une date à retenir: les 7, 8 et 9 juillet prochains, j’y animerai un stage “Expressions Plastiques” dont vous recevrez la réclame dans quelques temps. Je continue mes recherches de cours, ateliers ou stages pour me permettre de transmettre et partager quelques bribes de créativité et aussi gagner quelques sous… J’en profite pour vous redonner une nouvelle fois le lien permettant de visionner quelques uns des travaux d’école réalisés avec des enfants : https://blog.dodelaunay.com/entre-objet-et-peinture/travaux-decole/

“Chanter, c’est jouer avec le corps de l’autre” a dit Alfred Tomatis cité par l’alerte professeure de chant et de 92 ans Raymonde Viret lors d’une émission de radio sur la voix. Qui chantera pour tous les exilés syriens qui sont devenus si rien?

Moins drôle fut l’aventure, celle-là virtuelle, d’une vente d’ESCHER ABO, le tableau qui orne le frontispice de mon site internet. Après accord mailé sur le prix et les conditions de vente, la seule réponse à mes mails fut un lourd morceau de silence plombant mon moral et mes finances déjà bien maigres en cette époque de sas (et même de sos) entre chômage et retraite.

Pourquoi voit-on davantage de pancartes “À VENDRE” plutôt que “À ACHETER”?

Recette pour la cuisine: achetez un citron bio puis mettez-le au congélateur. Une fois givré, sortez-le du froid et à l’aide d’une râpe, saupoudrez zeste, pulpe et pépins sur soupes, salades, crudités ou autres plats mitonnés avant de remettre le citron congelé dans les frimas du congélo. C’est bon pour la santé, économique et délicieux aux papilles ! Dites m’en des nouvelles !

Comment valider son ticket de métro à la station Invalides?

Avez vous pensé à faire provisions de pastilles d’iode, utiles en cas d’accidents nucléaires pour saturer la thyroïde et éviter la contamination radioactive? Face aux risques d’attentats – on a retrouvé traces de surveillances des centrales dans les documents retrouvés chez les auteurs des attentats- ou d’accidents dans ces même centrales devenant vétustes, la Belgique et la Hollande ont décidé de fournir à leur population ces précieuses pastilles… Rassurant, non? Pendant ce temps-là, la ville de Genève a décidé de porter plainte contre l’État français pour mise en danger de sa population par la centrale du Bugey… Tandis que le budget d’EDF risque bien de sombrer dans les failles des cuves des réacteurs et autres fissures des projets d’EPR. À quand un momument à la gloire de ces cerveaux des X, Mines, Ponts et autres soi-disantes grandes écoles qui nous ont mis dans un tel bourbier?
Par contre vous pouvez continuer à acheter pas cher des fringues H&M. Tous les engagements pris par cette firme suédoise suite à l’incendie du Rana Plazza en avril 2013 ont été hautement tenus. Quoi, vous ne me croyez pas? Et bien vous avez raison…

Quand j’ai entendu le titre du récent ouvrage d’Emmanuel Carrère, celui-ci m’a immédiatement interpellé puisqu’il reprend une des phrases clés du Yi Jing : “Il est avantageux d’avoir où aller”. En fait, ce n’est pas un roman mais une compilation des chroniques et reportages faisant œuvre d’autobiographie possible de l’auteur. Que je grapille entre oreiller et sommeiller.
Il est décédé en octobre dernier mais encore très présent sur les rayons de ma bibliothèque personnelle. J’ai ainsi dégusté récemment La Faille Souterraine, recueil de nouvelles d’Henning Mankell qui conte les enquêtes de l’inspecteur Wallander avant qu’il soit inspecteur. Et en bonus, Une Main Encombrante, idée scénarisée par la BBC et réécrite ensuite par Mankell.
Ça ressemble à un polar, mais c’est bien plus que cela, c’est le récent ouvrage de Jean Echenoz intitulé Envoyée Spéciale, publié comme toujours aux Éditions de Minuit. C’est fin, drôle et joliment ciselé. Un régal!

Dans les films du moi du mois, j’ai beaucoup aimé Mékong Stories, D’une Pierre Deux Coups et La Saison des Femmes. Un peu moins mais visibles quand même, Les Malheurs de Sophie et Les Habitants, dont le dispositif panoramique et caravanier n’en dit pas assez sur ses … habitants.

Ne relâchez pas votre quête de poésie et envoyez moi les mots rimés qui vous sont chers, ma réserve est presque à sec. Car comme l’a dit Léonard de V, phrase que j’ai placé à la fin de mon book que je continue à faire circuler dans les galeries (marchandes) de l’art: “La peinture est une poésie qui se voit”.

À vos plumes, pour nourrir mes œufs de peinture !

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AU 9 RUE DES NOUV’AILES # 8

20 mai 2016 § 0 commentaire § permalink

Quelle est la différence entre le début et l’origine? La réponse ne peut être qu’à … la fin de cette nouv’aile chronique.

Qui s’illustre de dessins sous l’élan de la Géante Nue qui ouvrait la précedente et a trouvé acquéreur lors de l’exposition collective de dessins à la Galerie du Génie de la Bastille. Avec les traits colorés qui tentent de capter les traits envolés des archers japonisants. Avec un zèbre venu tracer les lignes noires et blanches d’un rêve caché dans les spirales d’un papyrus sans âge. Et avec le croquis qui fait des ronds dans les bambous de ma prochaine installation lors d’une exposition collective à Saint Jean de Boiseau près de Nantes le week-end des 16 et 17 avril prochain. Avec, à suivre, dans ce lieu de rencontres, de créativité et de convivialité qui s’appelle “AU DIX SEPT”, un projet de stage d’arts plastiques que j’animerai début juillet.

Entre arc et art, il n’y a qu’un thé de différence.

Je suis toujours fasciné par le dessin – cette première expression humaine que l’on apprend avant même de parler ou d’écrire, ce premier gribouillis feutré sur la première page blanche de notre humanité- et le mystère de ce lien intime qui passe et circule entre l’œil, la main et le cerveau et traduit l’émotion du regard qui traverse le corps.
Toujours à la recherche de cours ou d’ateliers d’arts plastiques, je vous redonne le lien de mes travaux d’école qui ne fonctionnait pas dans les précédentes nouv’ailes: www.dodelaunay.com/entre-objet-et-peinture/travaux-decole/

“La première spiritualité c’est d’être connecté à soi-même”, ai-je entendu dans la bouche du conteur Yannick Jaulin, celui qui a découvert que le nombril du monde se situait en Vendée, dans le petit village de Pougne-Hérisson. Voilà qui me semble être une vérité originelle ( et nombrilesque) à réactualiser sans cesse au cœur de notre époque hyper-connectée et néanmoins légèrement déboussolée.

“Rose promise, chôm’du” C’est un des jolis slogans qui a fleuri sur les banderoles printanières des “Nuit debout” et autres bagarres contre la loi du travail. J’avoue humblement ne pas avoir, à l’heure où je viens d’envoyer mon dossier de demande de (maigre) retraite, tout capté des enjeux en jeu, entre préservation des acquis et nécessité de s’adapter aux mouvements du monde. Il y a dans cet éveil printanier quelque chose d’un rituel de jeunesse qui découvre la rue, la manif et la grève et fait joyeux écho au livre de Christiane Taubira “Murmure à la jeunesse” dont je vous donne quelques échos poétiques dans la cinquième image.

Vous connaissez sûrement l’expression “En voiture Simone!” Mais connaissez vous la délicieuse suite qui rime et remonte aux débuts de l’automobile: “C’est moi qui conduis, c’est toi qui klaxonnes!”

Pour la première fois au monde, une machine ordinatrice a battu un être humain au jeu de go. C’était il y a quelques semaines en Corée. De mes quelques expériences retenues de ce jeu, je me souviens d’une des leçons de stratégie: en attaquant directement un territoire de l’échiquier du jeu de go, le goban, on ne fait que le renforcer. Peut-on en tirer quelques perspectives politiques pour notre époque bouc-émissairisée? Ou vaut-il mieux attendre joyeusement qu’on aie de nouveau un vrai gouvernement de droite avant de retrouver une nostalgie de gauche?

”Il y a le silence déraisonnable du ciel” a dit Albert Camus cité par Hubert Reeves dans la bande dessinée “L’Univers” parue à la petite Bibliothèque des Savoirs.

Dans les lectures du mois, il y a “Crime dans la cité impériale” de Colette Lovinger-Richard. J’ai cru que c’était un polar chinois et je me suis retrouvé dans un imbroglio napoléonien en forêt de Compiègne… On m’avait conseillé “Nymphéas” de Michel Bussi mais comme il n’était pas dans les rayons de la médiathèque j’ai pris “Ne lâche pas ma main” et me suis retrouvé à crapahuter dans les paysages de l’île de la Réunion. L’intrigue s’essouffle sur la fin mais quel plaisir de déambuler dans le créole des ravines et pitons de ce confetti volcanique.
Et pour continuer le dépaysement, je viens d’entamer “Le Boulevard Périphérique” d’Henri Bauchau.

”Le vêtement c’est ce que vous voulez qu’on pense de vous, la nourriture, c’est ce que vous pensez de vous” a dit entre autres Maguelonne Toussaint-Samat née en 1926 qui a aussi écrit un livre sur le sexe des gâteaux! À déguster sans modération!!!
À tous les adultes chez qui sommeille encore un enfant, je vous recommande, de Winsor Mc Cay, la bande dessinée Little Nemo, publiée au début du siècle dernier dans le New York Herald. Posologie: une page chaque jour, surtout au réveil.

Que dire d’un pays qui après avoir exterminé ses “peaux rouges” et esclavagisé sa minorité noire héberge son président dans un lieu nommé “La Maison Blanche”?

”La vérité, on peut la cacher, on ne peut pas la tuer”
a dit le toujours sémillant et juvénil franco-chilien Alessandro Jodorowsky.

Peu de cinéma ce mois-ci: Le cœur régulier de Vanja d’Alcantara avec la subtile Isabelle Carré, No Land’s Song, un documentaire iranien qui essaie de démonter l’interdiction pour les femmes de chanter en public en Iran et la sympathique comédie de Rosalie Blum d’après la BD éponyme.

Puisque vient la fin de cette chronique, voici la réponse à la question du début: Le début c’est la première rencontre, alors que l’origine peut être très en amont… C’est ce qu’évoque Erick Orsenna dans son dernier ouvrage “L’Origine de nos Amours”… Je n’aime pas cette incongruité de la langue française qui qualifie la récente parution d’un livre par ce qualificatif “dernier” qui sous entend “dernier paru” mais semble affirmer plutôt qu’il n’y en aura pas d’autres après.

Cela me fait penser à ce koan japonais, ces questions brèves qui n’attendent pas de réponses: “où étiez vous avant que vos parents se rencontrent?”

Autrement dit: “où est votre origine?”

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AU 9 RUE DES NOUV’AILES #7

20 mars 2016 § 0 commentaire § permalink

À la naissance des origines, il y eut Le Mouvement du Ciel…

C’est écrit sur la couverture de mon nouveau book que je vais faire voyager dans le labyrinthe des galeries et autres réseaux artistiques. Qu’il me soit permis ici, une fois n’est pas coutume, de faire un peu de réclame et de vanter les mérites de Photobox, le site qui a réalisé ce travail avec un excellent rendu de l’impression et des couleurs.
Mais il n’y aura pas de Traversée d’Arc-en-ciel sur le Parcours des Fées dans le village de Crévoux dans les Hautes Alpes, ni de “L’Horizon, un trait de saison” au pied de la Basilique de Lisieux, pas plus que de “Solution ADN” (anagrammes d’Ondulations) sur les étangs de Brocéliande. Ni d’Hommage à Démocratie à Morlaix et d’Œil de Soleil à Sporen, en Belgique… Ainsi va la vie des projets qui viennent abreuver les cartons à dessins mais continuent à nourrir les spirales de la création…

Comme “aujourd’hui”, “au fur et à mesure” est un pléonasme.

Deux nouvelles rubriques à visionner sur mon site: la vidéo de mon installation “LE TOUR DE L’ARC EN CIEL” réalisée en 2004 lors du Symposium Maître des Lieux enfin mise en musique par mon ami Jean Yves Segalen. www.dodelaunay.com/entre-fragile-et-mouvement/
Et comme vient le temps de remodeler mon CV et de rechercher ateliers ou cours d’arts plastiques pour petits ou grands, j’ai mis en ligne quelques images des productions de mes cours et autres interventions plastiques que vous pouvez voir à www.dodelaunay.com/entre-objet-et-peinture/travaux-decole/

Légende = ce qui doit être lu. Savez vous quelle est la principale inspiration de Daech? La réponse ne (Donald) Trompe pas: c’est Hollywood !

Quelqu’un connaît-il l’origine de cette étrange coutume qui veut qu’un homme qui fait sa demande en mariage doive se mettre à genoux devant l’épousée promise?

Il y a des marchands de caché au marché de Cachan.

Dans les films du mois le brillant mais un peu vain Ave Cesar des frères Coen, le trop long mais quand même époustouflant The Revenant, le glacis terrifiant des Innocentes, soeurs d’un couvent polonais violées par des soldats russes en 1945, tandis que l’oscarisé Spotlight retrace la chasse des prêtres pédophiles dans le Boston des années 2000. Mais pour couronner cette sélection, la douceur de Ce sentiment de l’été de Mikhaël Hers.
“Quand les hommes vivront d’amour…” chantaient Félix, Gilles et Robert!

J’ai commencé à écrire cette chronique en écoutant l’émission Lily Dale et la belle voix d’Arthur H
www.franceinter.fr/emission-carte-blanche-a-arthur-h-lily-dale » www.franceinter.fr/emission-carte-blanche-a-arthur-h-lily-dale

Bientôt Pâques. N’oubliez pas, la chasse aux œufs de poèmes est toujours ouverte et j’attends votre récolte.

Mais on peut dire aussi : À la naissance du Ciel, il y a l’origine du Mouvement.

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