Une nouvelle face pour mon book.
Pas d’adhésion à un certain réseau social (qui vient encore d’être rappelé à l’ordre par la CNIL. Vous êtes, lecteurs de ces Nouv’ailes, mon réseau social préféré), mais un remodelage de cette vitrine de mon travail.
J’ai passé une grande partie du mois de janvier à mettre en forme ce qui pourrait s’appeler livre plutôt que book. Cent vingt pages à imprimer via Internet. Comme un long poème graphique où j’ai tenté de tisser le fil des titres aux matières et couleurs des œuvres. Cent vingt pages pour ouvrir les fenêtres des expositions à venir. Alors je vous livre en pièces jointes quatre de ces images retraçant des réalisations d’avant la naissance du monde du Neuf, en octobre 2002.
Et toujours la cinquième image en noir & blanc qui accueille vos poèmes à partager. Cette semaine, un envoi de Didier Malherbe, fameux souffleur de sons et ici joyeux (at)trappeur de sonnet.
Au milieu de tous les appels à projets auxquels je réponds, j’essaie de rester à l’écoute des débats contradictoires, échanges plus ou moins polémiques qui animent notre démocratie vacillante et traversent de toutes parts cette époque mutante et troublée. Et parfois il m’arrive d’avoir pour seule opinion de n’en point avoir. Et comme, en vie comme en art, le plus simple c’est de faire simple, j’observe, en vigie lente de silence la complexité du monde qui s’en vient et s’en va.
Alors, sur des conseils amicaux, je suis allé voir le film Demain. Qui ne m’a pas véritablement rassuré mais néanmoins bien réchauffé. Et encouragé l’attention à Aujourd’hui.
Comme Woody Allen avait envie d’envahir la Pologne en écoutant du Wagner, il m’arrive d’avoir envie de relire la Fonction de l’orgasme de Wilhelm Reich en apprenant le nombre de femmes victimes de violences conjuguales. Et de me réjouir de la grâce présidentielle , mais trop partielle de Jacqueline Sauvage.
« Il n’y a que les femmes qui peuvent être des extraterrestres. Les hommes n’ont aucun sens des forces cosmiques qui les dépassent » (Jacques Rivette en 1976)
Et il m’arrive de ne plus pouvoir penser sereinement à ce qui se passe en Syrie. À ne pouvoir imaginer que le savon d’Alep va être remplacé par les bombes à (a)raser russes. De ne pas tout comprendre à la guerre entre chiites et sunnites et aux arcanes à plusieurs bandes de la gépolitique internationale. De trop comprendre le désarroi occidental qui a si longtemps vécu au dessus de ses moyens et continue grâce aux pillages des ressources d’un tiers-monde dont le nom a été inventé en 1952.
Et aussi de me souvenir que si le Père Noël est aujourd’hui habillé de rouge et blanc, c’est qu’il a été colonisé par une grande marque de boisson qui rassemble en son nom une drogue africaine et sud américaine.
”Ça urge” ça rime avec panurge!
Il y a quelques temps j’avais écrit dans ces pages “Avant, ce n’était pas mieux, c’était meilleur” phrase que j’avais lue à la devanture d’un magasin bio. Depuis quatre mois, je me suis inscrit à un service de livraison de panier de légumes et fruits bio (Le Campanier, pour bien le nommer) que je vais chercher chaque mardi dans un magasin d’art monastique de Saint-Denis qui s’appelle Au Cœur Joyeux, si si! Outre la conscience de cesser un peu d’avaler pesticides et autres perturbateurs endocriniens, ce qui m’a frappé est la sensation de retrouver un goût “vrai” des aliments. Pas une nostalgie d’enfance, mais un authentique retour à une saveur intense. Et entendu hier à la radio, les résultats d’une étude prouvant qu’il serait possible de nourrir la planète avec une agriculture entièrement bio. Mais pincez-moi, je rêve !
Faut-il cent voiliers en l’air quand on est heureux?
J’écris ces lignes en écoutant l’émission Affaires Sensibles sur France Inter concernant Areva et l’affaire Uramin, l’achat d’une mine d’uranium africaine qui a coûté plus de 2milliards d’euros et a plombé les comptes de l’opérateur nucléaire. Préparer vos chèquiers, il est question d’une augmentation de 30% minimum du prix de l’électricité dans les années à venir pour financer le coût du démantèlement des centrales et l’enfouissement des déchets…
Je m’étais promis de ne pas lire la suite de Millénium, la trilogie de Stieg Larsson. Et puis j’ai cédé à la tentation du rayon nouveauté de ma médiathèque. Et je n’aurais pas dû. Certes il y a un certain plaisir à retrouver Lisbeth Sdalander, Mickael Blomkvist, un enfant autiste qui jongle avec les nombres premiers, mais ca sent le réchauffé, le tirage de ficelles et la construction de l’histoire est quelque peu facile et bancale. Forget it !
Mais je me régale à la lecture du roman de Jérôme Ferrari “Le principe” sur la vie de Werner Heisenberg, ce physicien qui énonca que l’on ne peut mesurer à la fois la vitesse et la position d’une particule, connu en mécanique quantique sous le nom de Principe d’Incertitude d’Heisenberg. J’ai souvent aimé tracé des parallèles entre ce principe et son application aux tirages de Yi Jing que déchiffrent la particule consultante. Parfois l’oracle décrit la position, parfois il pointe plutôt la dynamique à l’œuvre.
Les mongols qui volent sont ils fiers ?
Ce mois-ci il fallait la lettre C pour me séduire au cinéma: Carol, Chocolat, Chorus.
Carol pour l’intensité sensuelle et subtile des deux actrices. Chocolat pour les acteurs Omar Sy et James Thierrée et le réalisateur Roschdy Zem. Chorus pour le beau noir&blanc québécois de cette histoire sensible d’un couple dévasté et séparé après le meurtre de son enfant par un pédophile dix ans auparavant.
Auquel vous pouvez, à l’autre bout du couple, ajouter 45 ans d’Andrew Haigh avec les superbes Charlotte Rampling et Tom Courtenay. Et quelques Délices de Tokyo de Naomi Kawase.
Un souvenir ému est remonté à l’annonce de l’en-aller de Michel Tournier. Lors de mon premier voyage en solo au Québec, peu de“chars” passent au long d’un après-midi d’auto stop au fin fond de la Gaspésie. Je lis Le Vent Paraclet, cette sorte d’autobiographie où il conte comment ce n’est pas lui qui écrit ses livres, mais ce sont ses livres qui s’écrivent à travers lui (je résume). Pour le peintre en devenir que je n’étais pas encore, ce fut une autenthique révélation sur les secrets de la création. Qui prolongeait à point nommé les ”Lettres à un Jeune Poète” de Rilke qu’une belle amie venait de m’offrir au seuil de mon voyage.
Un singe monte dans un autobus. “Attention aux pickpockets” crie-t-il. Et chaque passager de vérifier de la main la présence de son portefeuille. En un clin d’œil le singe sait où sont tous les objets de sa convoitise.
Bonne année du Singe sous le Signe du Feu qui brûle le pessimisme de l’intelligence et éclaire l’optimisme de la volonté.
do 9216