AU 9 RUE DES NOUV’AILES #62

10 octobre 2021 § 0 commentaire

« Le numérique se duplique, la matière est unique. »

Tel pourrait être le résumé le plus condensé des 688 pages du livre d’Alain Damasio, – Les Furtifs – qui m’accompagne depuis plus de trois semaines et dont je vais terminer les dernières lignes juste après la rédaction de ces Nouv’ailes. Un univers de fiction qui prend racine et se nourrit de notre monde en pleine numérisation. « La réalité ultime, la réul, je la vois comme le produit ultime du capitalisme : vendre de la réalité ». Lecture exigeante et passionnante d’une dystopie à la forme et à l’écriture originale et foisonnante. Parfaite pour le prochain confinement… ? Mais non, je blague…

L’avenir est tout vert ou l’avenir est ouvert ?

Le grand Eddy chante à la radio « où sont mes racines ? » J’hésite entre La Douceur Angevine ou La Voie Lactée. Sans doute un peu des deux.

Septembre prit la Twingo d’une longue route amicale et buissonnière pour me faire revenir d’Andorre avec le beau catalogue de la Biennale de Land Art dont je vous livre quelques feuilles dans cette missive d’automne. J’aime ces fragments de vie nomade qui roulent de ville en ville, qui conjuguent l’amitié et la durée, la mémoire et l’instant, la joie d’un rire et un verre de Menetou Salon. Au hasard pérégrinant, il y eut le beau film Le Sommet des Dieux dont j’avais déjà adoré la BD.

Au retour dans l’atelier la première sortie fut un éblouissement : à la place de l’étoile surgit dans la nuit l’immense et magique Arc de Triomphe emballé par Christo & Jeanne Claude. Un triomphe de l’Art. Chapeau bas, artiste magicien, je ne peux me résoudre à ne mettre qu’une photo en accompagnement de ces Nouv’ailes. Va pour une belle série avec en bonus le déshabillage monumental. L’événement ne dura hélas qu’une petite quinzaine. Pour ma part, je l’aurai volontiers laissé ainsi, pour l’hiver… et même pour l’éternité.

Une partie des toiles et objets de peinture couvés à l’atelier pendant les confinements voie venir son achèvement. Instant délicieux où la décantation picturale vient se nicher dans les petits détails de finitions qui sont signes de terme et d’accompli. Ainsi sont nées ces Horloges Sans Temps qui ouvrent les images de ces Nouv’ailes.

« L’immobile se disperse, le mobile demeure. Les hommes n’ont pas besoin de croyance, ils ont besoins de connaissance. Et aussi de connaissances des croyances. » Quel bonheur de réentendre dans le poste ces belles paroles de Jean Claude Carrière.

On a beaucoup célébré la mission Apollo 11 qui a porté le premier humain sur la Lune en Juillet 1969. Mais on a un peu oublié Apollo 8 dont les astronautes, à la veille de Noël 1968, ont pris la première photo d’un clair de Terre. Ne serait-ce point là, à l’aulne de ce premier regard sur notre petite planète bleue, le première signe d’une conscience écologique qui tarde encore à envahir l’espace ? Entre Apollo 8 et 11 il y eut en mars et en mai 69, Apollo 9 et 10. C’est dire l’avidité américaine pour remporter ce challenge lunaire. Heureusement, quand les hommes sont partis à la conquête de l’espace, les femmes ont fait un Mouvement.

Au cours actuel de la monnaie, la dette imposée à Haïti par la France au début du XIXème siècle s’élèverait à 30 milliards d’euros… Un tremblement de taire !

Dans mes lectures septembrionales, il y eut aussi Le Dernier Lapon, d’Olivier Truc et les poèmes d’Enfin le Royaume de François Cheng. 

Au pied des écrans, je suis monté avec grand plaisir voir Dune de Denis Villeneuve au cinéma Max Linder sur les grands boulevards parisiens. Grand écran, grand son, grand spectacle. Plus intime, j’ai aimé Petite Sœur de Véronique Reymond et Stéphanie Chuat, Cigare au miel de Kamir Aïnouz avec la prometteuse Zoé Adjani, nièce de. Tout s’est bien passé, de François Ozon avec l’impeccable Dussolier et Sophie Marceau. La bande annonce de L’Origine du Monde de Laurent Lafitte m’avait bien titillé. Mais d’Origine, j’en suis resté sur ma faim. Et me suis consolé avec l’oxymore improbable de Gaza mon Amour.

Pour rappel, Amazonia, l’exposition des photos de Sebastiao Salgado à la Philarmonique de Paris dure jusqu’au 31 octobre.

« Terrien, t’es rien ! ». Mais un petit Rien du Tout, c’est déjà beaucoup, c’est même plus que trois fois rien. Il suffit juste de trouve sa place sous les étoiles, dans le beau lait de la Voie. Christo a trouvé la sienne à jamais, place de l’Étoile. Merci !

do 91021

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