Do Delaunay

« Nous sommes libres quand nos actes émanent de notre personnalité entière, quand ils l’expriment, quand ils ont avec elle cette indéfinissable ressemblance que l’on trouve parfois entre l’oeuvre et l’artiste ».

Lu cette phrase jeudi dernier dans un article du supplément Livres de Libé à propos de la parution des « Écrits philosophiques » d’Henri Bergson aux éditions PUF. Pressé par ces auditeurs du Collège de France de résumer sa pensée, ce philosophe de l’élan vital qui fut Nobel en 1928 et dont on a un peu oublié la gloire qu’il connut en son temps, déclara : »J’ai dit que le temps n’était pas de l’espace ».

Des NOUV’AILES-n°21

Lutter contre la dictature.

Contre la dictature de l’urgence. Cette sensation oppressante qu’il faut toujours aller plus vite, que le temps est compté et qu’il faudrait « toujours plus » être informé en « temps réel », comme disent les bourses des médias dans le poste. Je déteste rageusement ce pseudo concept qui n’est qu’une forme moderne d’un éternel esclavagisme. Y aurait-il un temps qui ne soit réel ?

Alors définitivement prendre le temps. Entendu à la radio: « Dieu a crée le temps, les hommes ont inventé la montre ». Peut-être devrais-je doubler l’interligne de ces Nouv’ailes pour ralentir le temps de lecture ?

Des NOUV’AILES-n°20

Elle a mis la Loire dans le lit de ses livres.

Elle, c’est Michèle Desbordes, écrivain magnifique dont j’avais déjà évoqué ici « La Robe Bleue » qui mettait sa plume dans la tête de Camille Claudel après son internement. Cette fois elle a tissé au fil des phrases la relation entre Léonard de Vinci et sa servante lors de ses dernières années dans son manoir d’Amboise. Cela s’appelle « La Demande », c’est paru aux Editions Verdier en 1998 et en Folio en 2001. C’est époustouflant de beauté, fascinant de réalité et saisissant d’intimité.

Je dois à mon amie nantaise Janie ce conseil de lecture en écho au précédent numéro des Nouv’ailes et à ma visite au Clos Lucé. Qu’elle en soit ici remerciée et que se propage loin dans le fleuve des mots l’océan de cette femme de poésie trop tôt disparue en 2006 à Beaugency.

« Nous voulions changer le monde et c’est le monde qui nous a changés »…

Des NOUV’AILES-n°19

Savez-vous pourquoi le format standard de papier que l’on utilise en Europe est de 21×29,7cm ? C’est parce que la longueur de ce rectangle est égale à la diagonale du carré de base. Autrement dit, si vous prenez un carré de a=21cm de côté, sa diagonale mesure a√2, c’est-à-dire 29,7cm. C’est, entre autres merveilles, ce que j’ai découvert en visitant le Clos Lucé à Amboise, là où Leonardo Da Vinci a terminé sa vie au début du XVIe siècle. À voir et méditer….

Des NOUV’AILES-n°18

Avant-propos : certains d’entre vous reçoivent cette chronique mensuelle, jalonnée d’idéogrammes chinois en lieu et place des lettres avec accent. Dont le nombre varie selon les estimations données par les lettres elles-mêmes ou par la police. Malgré une enquête express diligentée par le service des caractères sur la taille des corps et la casse des mots, il ne nous est pas possible d’identifier aujourd’hui l’origine de cette intrusion étrangère. Plusieurs hypothèses ont été soulevées : une protestation contre la venue en France du président chinois Hu Jintao, la réactivation du concept de péril jaune par les sévices secrets français, le soutien au prix Nobel de la Paix Liu Xiaobo, ou la résistance d’activistes tibétains contre l’ethnocide de leur culture….

L’hypothèse qui voudrait aussi que votre ordinateur ne supporte pas ceux et celles qui parlent avec accent peut être également envisagée…

Pour parer à cette intolérable ingérence chinoise dans les affaires intérieures de notre pays, je n’ai trouvé qu’une seule mais efficace parade : l’e mail que vous êtes – ou pas – en train de lire est joint à l’envoi en document Word !

Dans la série « les déboires informatiques sont les joies de notre vie post moderne », il peut arriver que votre ordinateur plante ! Passage chez le réparateur, changement de disque dur et restitution des données ! Ouf !!! Mais surprise ! En redémarrant la joie du clavier retrouvé, vous vous apercevez que votre disque externe n’est plus reconnu par le nouveau système installé… Adieu veaux vaches cochons et autres virtuelles possessions octétisées ! À moins que pour quelques dizaines, voire centaines d’euros , vous puissiez trouver le logiciel adéquat pour essorer votre précieuse galette et retrouver votre mémoire. (Je suis preneur, mais à moindre coût !)

Des NOUV’AILES-n°17

Je vous écris avec du bambou et des copeaux.

Nous sommes le 10 octobre 2010, il n’est pas loin de 10H10 et aujourd’hui se termine le parcours artistique « En Plein Art » organisé par l’association Jaipat. Toute la semaine écoulée, une dizaine de plasticiens ont créé sur le sentier, dans et autour du village de Rimont, au coeur de l’Ariège, entre Foix et Saint Girons des oeuvres d’art éphémères sur le thème du labyrinthe.

Des NOUV’AILES-n°16

L’été naquit à Matour.

C’est là, à deux pas de Cluny, entre Charolais et Brionnais qui ramenèrent ma mémoire à la fin des années 70 où je fréquentai beaucoup cette région, c’est là que s’élève désormais, depuis l’estival solstice, L’Escalier Perpétuel, sculpture pérenne en pin Douglas, calendrier hommage aux rythmes des saisons qui distille ses reflets orangés dans le parc de la Maison des Patrimoines.

Puis l’été fit un tour de belle vie…

Des NOUV’AILES-n°15

Dans les plis du solstice au clair seuil de l’été
S’avance un escalier aux marches éternelles
Des saisons de l’année aux douze ritournelles
Il conte de ses arches les cycles d’éternité

Dans ses hasards d’artiste la vie me joue des tours
Elle m’expose à Fierville aux murs de Normandie
Elle me sculpte en Bourgogne aux abords de Cluny
Firmament d’Escalier sous le ciel de Matour

À l’art des palissades les enfants ont tissé
Les couleurs du quartier bien trop vite effacées
Peut-on au Beau du Monde estomper les dégâts ?

Aux élèves des écoles les maîtres ont distribué
L’appel à s’inventer, le saut imaginé
Un tremplin estival, parfum de seringua…

Des NOUV’AILES-n°14

Et continuer à regarder l’originel Lascaux en se réjouissant que prochainement on pourra voir sur le Net l’invisible et inaccessible grotte Chauvet. Et penser à tous les trésors inconnus encore enfouis dans quelque mystérieuse caverne….

Le bonheur de la fin d’une exposition, c’est de pouvoir annoncer l’origine de la suivante : ce sera le 19 juin prochain dans la cave cidricole de mes amis Claude et Jean René, près de Caen. Les flonflons du vernissage à peine éteints, je serai à Matour, près de Marcigny en Saône & Loire pour créer « L’Escalier Perpétuel » lors du 2ème Symposium International de Sculpture Monumentale.

Des NOUV’AILES-n°13